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L'etat ivoirien et les coopératives féminines

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par Koffi Parfait N ' Goran
Université de Bouaké-Bordeaux II - Doctorat 2008
  

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CHAPITRE V I:

LA NOUVELLE LOI COOPERATIVE : POUR UNE ADAPTATION ET UNE PLUS GRANDE COMPETITIVITE DES COOPERATIVES FEMININES DANS UNE ECONOMIE LIBERALISEE

La nouvelle loi coopérative se caractérise au plan institutionnel par des mutations aussi bien dans les règles liées à la constitution des coopératives que dans les règles relatives à leur fonctionnement. Elle s'applique à tous les secteurs d'activités. Inscrite dans la logique de l'économie libéralisée, la nouvelle loi coopérative accorde plus d'initiatives aux acteurs locaux et réduit l'implication de l'Etat dans l'organisation et le fonctionnement des coopératives. Elle ne se distingue pas fondamentalement des anciennes lois, mais contient quelques innovations significatives. Désormais, les coopératives peuvent se constituer directement après une étude de faisabilité devenue, selon les nouvelles dispositions, un préalable. L'étape transitoire qui est celle du Groupement à Vocation Coopérative (GVC) et qui était en vigueur depuis la loi d'août 1966, est, de ce fait, supprimée. En outre, dans leurs activités, les coopératives sont exonérées de l'impôt sur le bénéfice. Au niveau de l'organisation et du fonctionnement interne, les Commissaires aux comptes doivent être choisis en dehors des membres des coopératives. De plus, le niveau d'études apparaît de plus en plus comme un critère pertinent dans le choix du Directeur ou du Gérant d'une coopérative. C'est un argument clef que mobilisent régulièrement les structures de développement et leurs agents. Ainsi, en principe, le niveau requis pour un Directeur ou un Gérant d'une coopérative est le BAC+2 ou le BAC+4 dans les domaines des sciences économiques, des sciences de gestion ou de la comptabilité. En fait, les pouvoirs publics considèrent que l'analphabétisme des coopératrices/coopérateurs est, dans une large mesure, la cause principale de la mauvaise gestion et de la faillite des coopératives. Par conséquent, en misant sur le capital culturel, ils pensent faire face à cette situation et avoir des organisations coopératives plus stables et plus dynamiques.

On sait qu'une économie libéralisée exige une compétition plus accrue entre les acteurs économiques. Cette compétition est la conséquence du jeu de la concurrence ; jeu dont le mécanisme doit être maîtrisé par les acteurs économiques pour pouvoir ajuster leurs actions au fonctionnement du marché. Dans cette perspective, par le rehaussement du niveau d'études des Directeurs ou Gérants, l'Etat entend leur donner plus de ressources. Au fond, l'objectif visé par l'Etat, c'est d'avoir des coopératives non seulement « bien » organisées mais surtout compétitives, viables et efficaces économiquement. Les coopératives féminines opérant dans la distribution et la commercialisation des produits vivriers sont particulièrement concernées. Car cette activité est dominée par des femmes illettrées et pour beaucoup, le commerce des produits vivriers reste inorganisé. Il faut de ce point de vue le restructurer et le moderniser. Et aux yeux des pouvoirs publics, cela passe par une appropriation collective et par la mise en pratique effective des nouvelles règles coopératives par les commerçantes de produits vivriers.

Conclusion partielle

Les contradictions du modèle ivoirien du développement et la crise économique ont entraîné la libéralisation et réduit la mainmise de l'Etat sur l'économie. Cette situation a donné une nouvelle configuration au champ économique. Elle eu des conséquences qui sont ressenties de façon différente lorsqu'on passe du secteur des produits d'exportation à celui des produits vivriers. Dans le premier cas, les enjeux, les luttes et les conflits autour des retombées de la libéralisation persistent malgré l'apparition de nouveaux acteurs non étatiques et la définition d'un nouveau cadre d'organisation de l'économie des produits d'exportation. L'espoir suscité par la cession des activités de production et de commercialisation aux acteurs locaux ne s'est pas traduit par une cohérence au niveau de l'action coopérative. L'effervescence dans la création des organisations coopératives est noyée dans le jeu des enjeux économiques et dans la lutte pour la captation des mannes de financement. A l'opposé, dans le secteur des produits vivriers, il n'y a pas de véritables bouleversements au plan institutionnel. Mais les femmes dont le rôle est passé sous silence dans l'évolution des coopératives tentent de se réorganiser. Elles s'approprient les opportunités de la nouvelle donne économique et multiplient les initiatives de regroupement. Ces initiatives de regroupement doivent cependant se mettre en place selon la nouvelle loi coopérative qui, dans le contexte économique actuel, vise à apporter des correctifs au mode d'organisation et de fonctionnement de leurs coopératives. Dans cette perspective, comment les règles qu'elle véhicule sont vécues par les commerçantes de produits vivriers ? Se sont-elles substituées aux règles et conventions sociales qui régissaient le mode d'organisation des commerçantes ? Pourquoi ? Répondent-elles aux besoins réels des commerçantes dans l'exercice de leur activité ?

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway