WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation : analyse du cas tarn-et-garonnais

( Télécharger le fichier original )
par Cédric VANDAELE
Université de Toulouse-le-Mirail - M1 IUP Aménagement et développement territorial 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B) Une industrie qui se développe tardivement

Cette dominance agricole a été l'un des leviers du développement de l'industrie. La fabrication au XIXe des balais en sorgho autour de Grisolles et la manufacture du chapeau de paille à Septfonds et Caussade ont participé entre autre, à l'émergence industrielle du département. D'autres activités se sont développées durant l'ère industrielle comme la cimenterie dans les gorges de l'Aveyron, la métallurgie à Castelsarrasin, la papeterie à Montech ou encore les usines de fonderie sur Caussade.

Mais les crises industrielles et la mondialisation ont eu des répercussions sur de nombreuses petites villes et bourgs du Tarn-et-Garonne. « La deuxième moitié du XIXe est pour le Tarnet-Garonne une période de déclin. En 50 ans, le département perd un habitant sur quatre. [...] Les industries qui faisaient la richesse de la région au XVIIIe ont fortement décliné. »1. Cette crise est marquée par le recul de l'activité dans les branches des industries intermédiaires suite aux conséquences de l'automatisation de certains procédés de fabrication et aux délocalisations dans des pays à main d'oeuvre à bas coût.

Pour faire face à ces difficultés économiques, la production industrielle se recentre sur des branches à forte valeur ajoutée où la recherche de rentabilité et de productivité domine. Cette tendance va selon J.P LABORIE « à l'encontre de la valorisation des avantages de la localisation [des usines et des entreprises] dans les petites villes »2. Ce sont les industries traditionnelles (textile, habillement, cuir, chapellerie,...) liées aux potentialités locales qui sont les plus touchées car elles proposent une faible valeur ajoutée et emploient une main d'oeuvre peu qualifiée.

Néanmoins de grands équipements comme la centrale nucléaire de Golfech ou encore l'usine d'aluminium Tréfimétaux sur Castelsarrasin ont eu un effet levier sur le territoire. La centrale nucléaire de Golfech, construite dans les années 80, a par exemple mobilisé de nombreuses entreprises du bâtiment pour sa construction et elle emploie 670 personnes pour son fonctionnement (données EDF). Néanmoins ces grandes implantations accentuent le caractère mono-industriel des bourgs ce qui accroît la fragilité d'un territoire.

1 KAYSER B. Atlas régional et départemental de Midi-Pyrénées, Edition Tarn-et-Garonne, 1985

2 LABORIE J-P. et RENARD J. (dir.) Bourgs et petites villes in op. cite

En guise d'illustration, la fermeture en 2002 de l'usine Valéo, localisée sur la commune de Labastide-Saint-Pierre et spécialisée dans les câblages électriques pour automobiles, a par exemple bouleversé le bassin d'emploi local par le licenciement de 450 salariés.

Les différentes crises ont changé le tissu industriel. Les grandes entreprises et usines héritées de l'ère industrielle ont souvent été remplacées par des petites et moyennes entreprises. Leur émergence est une réponse au processus d'externalisation de nombreuses grandes entreprises et à la demande croissante de « services à la personne ». Parfois regroupées en Systèmes Productif Locaux (SPL), les PME et PMI peuvent être le moteur d'un territoire. L'intervention des politiques locales est généralement indispensable pour structurer et aider l'implantation et le fonctionnement de ces entreprises. Grâce aux évolutions technologiques (TIC), à la tertiarisation générale de l'économie et aux facilités de communication, les bourgs peuvent rendre leur territoire attractif et attirer des nouvelles entreprises.

Localisation des établissements industriels de 50 salariés et plus en Tarn-et-Garonne

Source : INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur Tarn-et-Garonne, n°22-82, février 2006

Le dynamisme économique du grand sud-ouest porté en partie par le pôle aéronautique
toulousain a su développer et conforter l'économie sur un large territoire et notamment en

Tarn-et-Garonne : depuis les années 90 on assiste à la création de nombreux emplois (4 000 nouveaux emplois en 14 ans- + 6 %). L'INSEE comptabilise début 2004 sur l'ensemble du Département 75 700 emplois (11 800 emplois non-salariés) dont un sur deux dans les métiers des services.

Ainsi de nombreux sous traitants en construction aéronautique et spatiale se localisent dans le corridor Toulouse-Montauban. Le département bénéficie également d'une localisation favorable au croisement de deux grands axes de circulation : Narbonne-Bordeaux et Toulouse-Paris. Ce carrefour stratégique a été favorable au développement de nombreuses zones d'activités. Ainsi la plateforme multimodale Eurocentre qui se trouve à la limite du département, dispose de 300 hectares de terrains équipés d'activités industrielles, de transport, de logistique et de services. A ce titre, l'agence de développement économique 82 fait savoir qu'elle étudie un projet de plateforme logistique internationale « d'une surface de 300 hectares [qui] se réalisera au sud du département sur les communes de Montbartier, Labastide Saint-Pierre et Campsas en liaison directe avec le carrefour autoroutier A 20/A 62 »1.

Répartition des emplois selon les secteurs d'activités

Source : INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur Tarn-et-Garonne, n°29-82, avril 2008

Mais le moteur industriel du département dépend principalement de l'activité agricole. En
effet début 2004 l'industrie emploie dans le département 8 600 salariés dont 31 % dans les

1 Schéma départemental d'organisation économique, L'agence de développement économique 82, juin 2006

branches de l'agroalimentaire. Cette branche industrielle est particulièrement dynamique comme le montre l'augmentation spectaculaire des effectifs (40 % en quatorze ans) 1. L'activité fruitière a induit le développement de nombreux emplois dans le stockage, conditionnement, transformation et le transport localisés principalement sur les grandes villes comme Moissac, Castelsarrasin et Montauban.

Le pôle fruitier de Moissac a orienté une grande partie de sa production sur la démarche qualité, illustrée par l'AOC Chasselas, ce qui a permis de rester compétitif et d'accéder au marché national et international via les groupes de grande distribution.

La force économique départementale s'accompagne cependant d'un taux de chômage des plus importants de la Région Midi-Pyrénées et de France (11 %). Ceci peut s'expliquer d'une part, par l'obligation d'ouverture de certaines industries traditionnelles très spécialisés au marché mondial et d'autre part par l'afflux important de nouveaux arrivants sur le département que le marché du travail n'arrive pas à absorber.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand