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Ebanda tono (les peaux tachetées): utilisations et représentations de la faune sauvage (Gabon)

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par Florence Mazzocchetti
Université de Lettres et sciences humaines, Orléans - Master2 2005
  

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I.4 Vie Quotidienne et éthique sociale

I.4.1 Evènements importants dans la vie d'un Bakota

La mise en situation des contes met en valeur les pratiques et les évènements importants dans la vie du Bakota. C'est pourquoi, la majorité des contes se déroulent :  

1) lors d'une partie de chasse collective au filet, au campement ou au piége (contes n° 1, 2 , 3) 

2) lors de partie de pêche (conte n°7)

3) lors d'un mariage ou plus exactement lors de la dot de la future mariée (conte n°6) 

4) lors d'une naissance (conte n°1) 

5) lors des circoncisions (conte n°5)

Nous remarquons que tous ces contes se situent dans un contexte traditionnel, où la modernité est absente. Nous pouvons aussi dire que les contes, et sans doute toute la littérature orale, sont à la fois vecteur mais aussi mémoire de traditions qui ont à l'heure actuelle disparu. C'est le cas par exemple de la chasse aux filets, les pièges à fosse ou encore les dots où la viande de brousse a été remplacée par l'argent.

I.4.2 L'éthique sociale

Les contes, comme les proverbes, sont vecteur d'une morale socialement admise par l'ensemble de la société. Comme me le disait un vieux Mahongwé de Zadindoué, « Les contes sont des enseignements qui nous disent comment nous comporter », que cela soit lors de la vie quotidienne ou lors d'événements particuliers. Ils nous permettent de mieux comprendre les problèmes que la société et la vie posent aux membres de la communauté qui les produits. Les solutions proposées à ces problèmes sont soumises au jugement des membres du clan, jugement de la société sur elle-même. Ainsi « les contes sont des témoins de l'intérieur, non des observateurs étrangers » (Lacoste-Dujardin, cité par Chardonnet et al, 1995).

Je ne vais pas m'appesantir sur ce sujet, qui n'est pas l'objet central de ma recherche. J'ai tout de même souhaité mettre en avant la notion de partage qui semble être très importante pour les Bakota, car elle se retrouve dans à peu près tous les contes. En effet, nous voyons que dans les contes n° 1, 2, 3 et 6 le fait de ne pas partager le gibier chassé est stigmatisé. Il est mal vu qu'un chasseur chanceux ne partage pas ses proies avec les autres membres de sa communauté.

Ceci est assez commun dans les sociétés forestières où l'égalité entre ses membres est maintenue principalement par le « nivellement » : qui cherche à changer de statut, à profiter d'une position de dominance politique ou sociale, ou à vouloir s'enrichir au détriment des autres membres de sa communauté, est très rapidement ramené, par le groupe, à un comportement plus modeste, par la critique, l'ostracisme, voire la sorcellerie.

Chez les Baka du Sud-Est Cameroun, Christian Leclerc (2001) explique aussi cette notion de partage à travers l'étude des contes et des mythes de cette ethnie. On y découvre une ambivalente duplicité chez les Esprits qui peuplent la forêt, notamment Kosè, esprits d'approvisionnement mais aussi esprit du sorcier à l'origine de la jalousie. Kosè veut que tous soient égaux, c'est-à-dire que les ressources dont il permet l'accès soient partagées entre tous, et il n'est satisfait que lorsque toute la communauté dispose de nourriture, sans quoi la jalousie survient (Leclerc, 2001 : 295).

Je n'ai pas connaissance d'un Esprit tel que Kosè chez les Bakota. Par contre, il existe bien le « sorcier jaloux » mais qui, là, est un homme et non un Esprit. En fait, il s'agit de sorciers malfaisants et jaloux possédant donc de bonnes connaissances en sorcellerie et qui ont le pouvoir de se métamorphoser en n'importe quel animal pour attaquer ses victimes en pleine nuit. Les Bakota nomment ces sorciers, que personne ne connaît, les « Vampireux » et c'est sur eux (ou en tout cas la peur qu'ils suscitent) que repose l'équilibre social du groupe, car bien que tous les craignent, ils sont les garants de l'équité sociale entre tous les villageois.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault