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Etude de la conséquence en français contemporain: Le cas de trois oeuvres d'Emile Zola

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par Lysette Nanda
Université de Yaoundé I - DEA de langue française 2006
  

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1.1.4. La préposition

La préposition est une partie du discours qui appartient à la catégorie des mots de liaison. Elle est un mot invariable qui relie un constituant de la phrase à un mot ou à la phrase entière. Grevisse et Goosse (1993 :369) définissent la préposition comme un mot invariable qui sert ordinairement à introduire un élément qu'il relie et subordonne, par tel ou tel rapport, à un autre élément de la phrase. Pour Mauger (1968 : 329 et 400), les structures suivantes sont possibles : un nom précédé d'une préposition, un infinitif précédé d'une préposition.

1.1.4.1. Un nom précédé d'une préposition

Diverses prépositions sont utilisées dans la relation de conséquence. Il s'agit entre autres de : à, pour, avec, sans, jusqu'à, de façon à. Les occurrences comportant pour et avec sont de Mauger car nous n'en avons pas trouvé dans notre corpus.

6a. Son frisson ancien le reprenait : l'aimait-il donc, était-ce donc celle-là

qu'il pourrait aimer, [...] sans un monstrueux désir de destruction

(Lbh, p.151) ;

6b. Les paupières battirent, les yeux se détournèrent, dans une gêne

subite, un malaise allant jusqu'à la souffrance (Lbh, p 82) ;

6c. Et, quand je l'ai trouvé en bas, il m'a parlé encore, il m'a répété qu'il

m'aimait à mourir (Lbh, p.335) ;

6d. Pour le malheur de la France, Charles VI devint fou (Mauger,

1968 :329)

6e. Travailler avec profit (Mauger, 1968 :329)

La préposition relie les termes pour les intégrer dans une construction plus vaste. En [6a], Jacques, le machiniste est hanté par un besoin permanent de tuer, surtout les femmes, à telle enseigne qu'il redoute chaque fois qu'il a un penchant pour une femme. Lorsqu'il tombe amoureux de sa cousine, l'envie de tuer surgit. La préposition sans exprime cette conséquence qui, normalement a lieu toutes les fois que le machiniste aime une fille. Mais compte tenu de la valeur négative que cache le sens de cette préposition, il y a lieu de se demander si elle introduit une conséquence ordinaire. Si nous passons aux occurrences [6a-c], une autre préoccupation naît ; en effet, sachant que la conséquence est le résultat d'un fait initial, peut-on voir dans ces énoncés une conséquence, le fait est-il réel, éventuel ou nié ? Les auteurs n'en parlent pas.

1.1.4.2. Un infinitif précédé d'une préposition

Cette forme est exprimée par les locutions, en sorte de, assez...pour, suffire... pour etc., suivies de l'infinitif. Elle est illustrée dans les cas de figure suivants:

7a. De la broderie, on lui en fichera ! Est-ce que tu me crois assez bête

pour ne pas comprendre [...] ? (Lbh, p.195) ;

7b. Aussi n'était-il pas fâché de lui faire sentir [...] sa toute puissance,

l'absolu pouvoir qu'il avait sur la liberté de tous, au point de changer

d'un mot un témoin en prévenu, [...]. (Lbh, p 139) ;

7c.Cherche, cherche ! Rien que le plaisir de voir son nez s'allonger, ça me suffirait pour prendre patience (Lbh, p.86) ;

La question en [7a] n'appelle en réalité pas une réponse. L'auteur semble plutôt attirer l'attention sur le fait qu'il n'est en fait pas bête, dans ce cas sommes-nous en présence d'une conséquence au même titre que celle qui est manifestée en [7b] ?

Il ressort de tout ce qui précède d'une part, que les moyens d'expression de la conséquence simple sont variés en grammaire classique : juxtaposition, coordination, syntagmes prépositionnelles, apposition, d'autre part, que le mode censé revêtir la subordonnée de consécution est l'indicatif. Il est à relever d'ores et déjà que cet aspect du sujet divise tant et si bien les auteurs que nous y reviendrons dans la suite de notre étude. Brunot et Bruneau (1949 : 551) affirment sans équivoque que le mode de la conséquence est l'indicatif, le subjonctif exprimant le but. Wagner et Pinchon (1962 : 591-594) ne partagent pas la vision de Brunot et Bruneau, encore moins celui de Chevalier et alii (1964 : 149-151). Pour les seconds, le mode varie suivant ce que veut exprimer le locuteur. Ainsi, dans une phrase complexe, le verbe de la dépendante est à l'indicatif quand on actualise la conséquence - qu'elle soit réelle ou éventuelle - et au subjonctif si la conséquence fait l'objet d'une interprétation. Dans ce débat, la vision de Chevalier et alii est plutôt proche de celle de Brunot et Bruneau, malgré la différence de génération de ces auteurs. Le mode de la conséquence, à travers les époques, est une question à controverse. La conception de Chevalier et alii est traduite par les exemples suivants :

8a. Il a donc vécu à sa guise, sans que je me mêle en rien de son existence (Lbh, p.145) ;

8b. Et il hochait la tête, il avait une haine de l'eau-de-vie, la haine du dernier enfant d'une race d'ivrognes, qui souffrait dans sa chaire de toute cette ascendance trempée, [...], au point que la moindre goutte en était

devenue pour lui un poison (Lbh, p 47) ;

8c. Vous savez que Steiner commence à avoir de Rose par-dessus la tête, aussi le mari ne le lâche-t-il plus d'une semelle, de peur qu'il ne file. (Na, p 35).

Or, Grevisse et Gosse (1993 :565) estiment que

les modes expriment l'attitude prise par un sujet à l'égard de l'énoncé ; ce sont les diverses manières dont ce sujet conçoit et présente l'action, selon qu'elle fait l'objet d'un énoncé pur et simple ou quelle est accompagnée d'une interprétation.

Ainsi perçu, nous pensons que l'expression des modes dans l'énonciation est une question purement subjective. Et ce problème est l'objet d'un grand débat entre les grammairiens à travers les âges. Les effets de ce débat transparaissent, avec Grevisse et Goose, dans [9] ci-après :

9a. Ce jour-là pourtant, [...], il était rentré se jeter sur son lit. De sorte que Séverine l'aurait attendu vainement,[...] (Lbh, p.113) ;

9b. Ils se gâtaient ensemble, c'était lui qui l'avait jetée sur Séverine, au point que, pour l'avoir à la maison, elle l'aurait fait arrêter sur l'heure.

(Lbh, p 141) ;

9c. Et il y eut ainsi, en août et en septembre des nuits adorables d'une telle douceur, qu'ils se seraient laisser surprendre par le soleil, si le réveil de la gare ne les avait séparés. (Lbh, p 206).

Il ne s'agit ni d'une question de concordance de temps comme l'estiment certaines grammaires, ni d'une règle grammaticale, mais des angles de perception. Même s'ils n'ont fait que l'évoquer, Wagner et Pinchon reconnaissent que la conséquence a des nuances : elle peut être réelle ou éventuelle, et c'est le contexte qui déterminerait cette nuance. Si l'on relève, dans chaque énoncé la présence d'un marqueur morphologique de conséquence, le conditionnel, que traduit la forme en rais des verbes, apporte à la conséquence une nuance qu'il serait intéressant d'élucider.

Par ailleurs, la grammaire traditionnelle reconnaît aussi la subordonnée consécutive, seulement nous préférons aborder cet aspect de la notion avec l'approche structurale de la conséquence puisque la grammaire structurale explique mieux le phénomène de l'enchâssement, source de la subordination.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand