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De la problematique du controle et de la répression de la circulation illicite des armes légères et de petit calibre: impact sur la promotion de la sécurité collective en Afrique des grands lacs

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par John KAZEMBE
Université de Goma - Licence 2008
  

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5. Conditions d'efficacité de sanctions contre un Etat de l'Afrique Centrale

L'effectivité de la sanction dépend directement du choix de celle qui produira le meilleur résultat possible. Face à cette question, certains auteurs ont essayé de dresser une liste de questions préalables au choix de la sanction. Cette question s'est surtout posée à la fin des années 90, suite aux divers rapports plutôt négatifs des Comités des sanctions. Il est paru alors indispensable de dégager des "critères d'efficacité" des sanctions en vue d'éviter les effets "indésirables". Un meilleur ciblage de la sanction (1), la révision quasi-systématique de celle-ci (2) et la juridictionnalisation préalable des litiges (3) ont été au centre des discutions.

a. Le choix de la sanction comme élément indispensable à son effectivité.

Le calcul de la vulnérabilité de la cible de la sanction est une condition indispensable au choix d'une sanction adaptée aux situations. Par exemple, une sanction économique très sévère à l'encontre d'un Etat se trouvant dans une situation économique très fragile ou au contraire ayant constitué "un noyau dur de résistance aux sanctions", n'entraînera certainement pas les résultats escomptés.

D'autre part, le ciblage de la sanction peut s'avérer être un exercice difficile. L'appréciation des risques face à des éléments qui ont un caractère volatile, comme l'opinion publique, s'abandonne à l'arbitraire des responsables de la prise de décision, du fait de leur perception de la réalité. Il ne faut pas oublier que la "société internationale" est constituée d'Etats ayant une base historique, juridique et institutionnelle différente, ce qui conduit à une appréciation au cas par cas des situations et aucunement à une règle applicable de manière quasi-systématique. Cette difficulté d'appréciation explique la différence entre les différentes sanctions prononcées, même si les circonstances apparaissent à première vue similaires. Les juristes s'attacheront alors à des subtilités techniques pour justifier cette différence d'appréciation. Ainsi par exemple, la mesure de maintien de la paix appliquée en Bosnie-Herzégovine sera justifiée par le fait qu'il s'agissait à l'origine d'un conflit interne. Or au contraire, l'intervention armée de l'OTAN au Kosovo sera justifiée par la menace de rupture de la paix et renforcée par l'appel à l'utilisation de l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord relatif à la défense collective.

De plus, la question du ciblage est très importante en vue de diminuer le nombre des "victimes de la sanction par ricochet". En effet, les sanctions (surtout économiques) prononcées à l'encontre d'un Etat qui a violé le droit international peuvent avoir des effets néfastes à l'égard des Etats riverains ou des Etats ayant des relations économiques avec celui-ci. Pour parer à cet inconvénient, l'article 50 de la Charte des Nations Unies a prévu une procédure de recours à disposition des Etats "victimes par ricochet" : le droit à l'assistance. Suite aux sanctions appliquées contre l'Irak en 1990 et en 1991, le Conseil des sanctions a par exemple été saisi par 21 Etats. En décembre 1990 et en mars 1991, il a adopté des décisions lançant un appel à la communauté internationale pour qu'elle prête immédiatement assistance financière, matérielle et technique aux Etats demandeurs. Le 21 mars 1991, ces 21 Etats ont adressé au Président du Conseil de Sécurité un mémorandum dans lequel ils soulignaient que les problèmes qui affectaient leurs pays persistaient et que des mesures urgentes devraient être prises. C'est ainsi que dans sa déclaration du 29 avril 1991, le Président du Conseil de Sécurité lançait "un appel solennel pour que les Etats, les institutions financières internationales et les organes des Nations Unies" assistent les Etats demandeurs. Cependant, plusieurs Etats dénoncent l'application laxiste de l'article 50 de la Charte.

De plus, l'adaptation de la mesure de sanction aux objectifs et aux données du cas en cause pose la question de son intensité. Les sanctions ne présentant pas toujours d'effets immédiats, leur accentuation progressive peut être envisageable. Mais cette intensification progressive des sanctions a des conséquences aussi bien sur le plan interne qu'au niveau régional, voire international. Sur le plan interne, elle poursuit un objectif dissuasif, c'est-à-dire d'empêcher l'Etat visé par la sanction de développer une quelconque résistance. Au niveau international, la sanction peut en outre provoquer une situation dommageable (dommages collatéraux) aux Etats riverains.

Enfin, la sanction doit poursuivre des objectifs politiques clairs et prévoir des critères précis pour sa levée. En effet, les sanctions sont un instrument de pression en vue de la réalisation d'un objectif politique, à savoir la restauration de la paix et de la sécurité internationale. Il s'agit alors de provoquer le changement de comportement d'un Etat ou d'une autre entité du droit international.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery