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De la problematique du controle et de la répression de la circulation illicite des armes légères et de petit calibre: impact sur la promotion de la sécurité collective en Afrique des grands lacs

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par John KAZEMBE
Université de Goma - Licence 2008
  

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§7. De la nécessite d'un traite de non re-exportation entre les pays vendeurs et les pays acheteurs des ALPCS.

A la base de détournement des ALPC dans certains Etats et entreprises du monde, on trouve des lacunes dans la procédure d'exportation initiale, en particulier dans l'absence de contrôle effectif de la destination finale des armements exportés.

Pour effectuer une exportation d'armes ou de matériel militaire, des pratiques diverses ont cours dans le monde. Certains Etats ne connaissent pas le système de licence d'exportation, par exemple dans le cas où l'industrie de production d'armes est entièrement sous contrôle de l'Etat. D'autres requièrent l'octroi d'une licence à l'exportateur, mais pas de certificat d'utilisateur final (CUF) ou de document équivalent à fournir par l'importateur.

Un CUF est un document par lequel l'acheteur garantit qu'il sera seul à utiliser les armes importées, qu'elles ne seront pas transférées ou réexportées, qu'elles seront utilisées à des fins bien définies, etc.

D'autres, enfin, soumettent l'obligation de licence à la fourniture d'un CUF ou d'un document équivalent. Dans le cas d'exportations entre pays de l'Union européenne (UE) ou appartenant à l'OTAN ou vers quelques autres destinations jugées « sûres »[5], la licence est remplacée par un certificat international d'importation (CII) et le CUF n'est alors plus demandé. Consistant essentiellement en une autorisation de l'importation par le pays de l'acheteur, le CII est délivré sur formulaire standard. Ce cas, donnant rarement lieu à des abus, ne sera pas examiné dans cette étude.

Au niveau de l'UE, les autorités d'un pays membre (ou, depuis 2003, d'une de ses entités fédérées dans le cas de la Belgique) sont soumises au Code de conduite de l'UE, concernant essentiellement la situation dans le pays importateur et évaluant les risques de « mauvaise utilisation » des armements commandés. Un des critères dont le non-respect peut entraîner le refus de licence, concerne l'« existence d'un risque de détournement de l'équipement à l'intérieur du pays acheteur ou de réexportation de celui-ci dans des conditions non souhaitées »[6], et est donc clairement en rapport avec la destination et l'utilisation finales de l'armement.

Pour mieux contrôler les exportations des ALPC dans le monde en général et en Afrique Centrale en particulier, les éléments qui devraient ou pourraient figurer sur ce le CUF devraient être les suivants :

-      les détails de l'exportateur (au moins le nom, l'adresse et le nom de la firme),

-      les détails de l'utilisateur final (au moins le nom, l'adresse et le nom de la firme ; il y est précisé que si l'importateur revend les biens sur le marché local, il sera considéré comme l'utilisateur final),

-      le pays de destination finale,

-      une description des biens exportés ou la référence du contrat conclu avec les autorités du pays de destination finale,

-      la quantité et/ou la valeur des biens exportés,

-      la date, la signature, le nom et la fonction de l'utilisateur final,

-      la clause d'utilisation finale et/ou de non-réexportation, s'il y a lieu,

-      une indication sur l'utilisation finale des biens,

-      un engagement, s'il y a lieu, que les biens exportés ne seront pas utilisés à d'autres fins que celles déclarées,

-      un engagement, s'il y a lieu, que les biens exportés ne seront pas utilisés dans le développement, la production ou l'usage d'armes chimiques, biologiques ou nucléaires ou de missiles pouvant les porter.

Certains autres éléments devraient figurer sur un CUF (à la discrétion de l'Etat exportateur) toujours dans la même vision d'interdire la réexportation. Il s'agit de:

-      une clause interdisant ou conditionnant la réexportation,

-      les détails complets, s'il y a lieu, de l'intermédiaire,

-      si le CUF est émis par le gouvernement du pays de destination, il sera authentifié par les autorités du pays exportateur (authenticité de la signature, capacité du signataire à s'engager au nom de son gouvernement),

-      un engagement du destinataire final à fournir, sur demande de l'Etat exportateur, un certificat de vérification de la livraison.

Cela reste dans l'esprit du Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu, complémentaire à la Convention de l'ONU contre le crime organisé, adopté le 31 mai 2001 par l'AG de l'ONU et entré en vigueur le 3 juillet 2005 qui prévoit, dans son article 10, que :

-      les Etats exportateurs disposent d'une licence d'importation de l'importateur ;

-      les Etats de transit aient notifié qu'ils ne s'opposent pas au transit ;

-      les licences d'exportation et d'importation contiennent des informations qui, au minimum, incluent le lieu et la date de délivrance, la date d'expiration, le pays d'exportation, le pays d'importation, le destinataire final, la désignation des armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions et leur quantité et, en cas de transit, les pays de transit ;

-      l'Etat importateur informe l'exportateur de la réception du matériel ;

-      les Etats parties fassent en sorte que l'authenticité des documents puisse être vérifiée.

Tout ceci reste dans l'esprit de certains accords régionaux comme la Convention de la CEDEAO sur les armes légères (2006), le Protocole de Nairobi sur les armes légères (2005), le Protocole de la SADC sur les armes à feu (2001) ou le Règlement-type de l'Organisation des Etats Américains (OEA, 1997), qui imposent aux Etats signataires l'harmonisation et le contrôle des documents de transfert d'armement, en particulier le CUF.

Bref, tous les Etats de la Société internationale, surtout ceux produisant les ALPC devraient doivent prendre les précautions suivantes s'ils ont la vision de lutter contre la circulation illicite des armes en Afrique Centrale:

-     Inclure une clause sur la réexportation à la fois dans le contrat de vente ou d'exportation et dans le CUF ; cette clause pourrait prévoir l'interdiction pure et simple de tout détournement ou réexportation, ou la soumettre à l'accord préalable du pays exportateur d'origine ou des organismes délivrant les licences d'exportation ;

-      les autorités internationales organisent la formation des exportateurs dans le domaine du contrôle des exportations.

-      le « rôle essentiel » de la surveillance douanière dans chaque Etat de l'Afrique Centrale, dont le personnel doit être formé et qui doit comprendre des mécanismes de coopération et d'échange d'informations ;

-      des enquêtes et des poursuites devraient être prévues dans les législations nationales en cas de violation du contrôle des exportations ; à cet effet, les autorités répressives doivent disposer de ressources suffisantes et de formations régulières et peuvent coopérer dans le cadre d'enquêtes avec celles d'autres pays ;

-      des sanctions (amendes et peines de prison) doivent être prévues en cas de violation de la législation sur le contrôle des armes ou de conditions spécifiques contenues dans la licence, ainsi qu'en cas de présentation de fausses informations lors de la demande de licence.

-      le CUF devrait inclure des renseignements concernant le transit et tous les intermédiaires (courtier, compagnie de transport, banque, assurance...) ;

Bref, dans ce traité, une autorisation d'exportation ne sera en principe accordée que lorsque le destinataire de la livraison est un gouvernement étranger ou une entreprise travaillant pour un tel gouvernement, et que ce dernier a établi une déclaration de non-réexportation attestant que le matériel ne sera pas réexporté vers un Etat tiers sans le consentement écrit préalable de l'Etat vendeur.

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