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L'incidence des importations et aides alimentaires sur l'agriculture congolaise

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par jean louis ndonda
Université de Kinshasa - Licence 2009
  

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2.3.2. La protection douanière et les importations alimentaires

L'Afrique Subsaharienne en générale et la RDC en particulier suit la tendance de la mondialisation avec des taux de droits d'entrée assez bas car de toute façon, son déficit alimentaire ne lui permet pas d'instaurer des droits de douanes élevés sur les produits alimentaires comme c'est le cas pour l'Union Européenne, et plus encore le Japon. L'ensemble des tarifs des droits et taxes à l'importation et à l'exportation en RD. Congo peuvent être consultés dans le document de la DGDA qui date d'avril 2003, selon la loi n°002/03 et 003/03 du 13 mars 2003.

Les droits de douane à l'importation sont assis sur la valeur CAF (l'ensemble de la valeur du coût du produit, de l'assurance maritime et du fret maritime). La valeur normale du droit pour les produits alimentaires est de 20%, avec quelques exceptions à 10%. A cela s'ajoute l'impôt sur le chiffre d'affaires(ICA), généralement de 13%, à l'importation assis sur la valeur CAF augmentée de droits de douane ; dans d'autres cas, on a le droit à la consommation à l'importation, assis sur la valeur CAF augmentée de droits de douane, généralement égal à la valeur ICA, c.à.d. 13%. Soit l'ICA s'applique pour des produits pas directement consommables, soit de droit à la consommation. L'ensemble est prélevé en une fois par la DGDA au moment de l'importation.

Une dizaine de sociétés sont actives dans l'importation de produits alimentaires et c'est donc un secteur assez concurrentiel.

Notons que certains importateurs échappent à ces taxes, les plus grands importateurs en exonération de taxes sont la MONISCO, le PAM et le Ministère du Plan (don de riz de Japon).

A titre d'exemple, le total des droits et impôts à l'importation sont comme suit (DGDA 2003) :

Froment

24,3%

Riz

24,3%

Farine de blé

24,3%

Farine de maïs

24,3%

Sucre

35,6%

Poulet

24,3%

Mpiodi

24,3%

Huille végétale

35,6%

Viandes de boeuf

24,3%

Que répondre à ceux qui disent : « pourquoi devrait-on privilégier la production locale, alors que ce serait beaucoup mieux de favoriser une grande ouverture à des importations à bas prix pour une population qui vit dans la pauvreté ? »

Max Muland répond à la question : « si l'on se met à la place des dirigeants du pays, soucieux de la paix sociale, on peut comprendre, sans les excuser, qu'ils n'hésitent pas à favoriser les importations. Mais c'est se voiler la face sur la survie économique du pays »85.

Pour importer autant, nous avons besoin d'énormément de devises. La Banque Centrale du Congo devrait déjà, il y a quelques années, mobiliser 60 à 70 millions de dollars par mois pour satisfaire les importateurs. Alors, n'y aurait-il pas moyen de travailler à court, moyen et long termes pour mettre ces capitaux à la disposition de l'agriculture, de la production locale, des familles

85 Interview de Max Muland, Kinshasa, octobre 2006.

paysannes, d'un soutien aux denrées de base ? Certes, nos productions sont tombées tellement bas qu'entre-temps, il faut bien nourrir les populations avec les produits importés. Mais nos gouvernements doivent respecter ce à quoi ils ont souscrit. En 2003, au sommet de l'Union africaine à Maputo, ils ont convenu, par une déclaration commune au sein du NEPAD de consacrer 10% des dépenses publiques à l'agriculture et au développement rural, afin de soutenir la sécurité alimentaire dans le continent et ceci dans les cinq années à venir. Or, actuellement, nous pensons que le secteur agricole reçoit de l'Etat à peine 3% à 6% du budget national.

2.3.2.1. La concurrence

Les produits locaux sont commercialisés par les milliers des petits vendeurs qui travaillent dans le noir. La production locale coûte plus cher, notamment les produits vivriers, par rapport aux produits importés similaires qui sont subventionnés et qui entre en concurrence sur le marché local. Favorisés par la faiblesse des pouvoirs d'achat de la population, les produits importés sont plus demandés dans les grands centres de consommation au détriment de la production locale. Le secteur formel fait face à l'émergence du secteur informel qui exerce une concurrence déloyale.

Les entreprises formelles du secteur sont en majorité constituées par quelques gros importateurs, qui sont « leaders » sur le marché.

Ces gros importateurs sont généralement des sociétés à capitaux détenus majoritairement par des étrangers, ou des sociétés de représentation de marques étrangères, c'est le cas pour le riz, l'huile de palme, lait en poudre, le thé, etc.

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