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La politique chinoise de l'administration Bush après la répression place Tiananmen : l'interdépendance peut-elle apaiser les tensions politiques ? 1989-1993

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par Nicolas Le Guillou
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 1 Science Politique - Relations Internationales spécialité Sécurité & Défense 2014
  

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Chapitre 2 : Le libéralisme en relations internationales, une doctrine hétérogène

Alex Mcleod et Dan O'Meara tentent cependant d'identifier les dénominateurs communs des multiples théories libérales à commencer par les postulats ontologiques et épistémologiques qui les structurent.

Section 1 : Ontologie et épistémologie des libéraux

Le postulat ontologique de départ est finalement assez proche de celui des réalistes : la structure du système international est anarchique, composée d'Etats souverains agissant de manière égoïste ce qui conduit parfois à des conflits45. Initialement, l'absence de coopération demeure donc prédominante dans ce schéma. En revanche, celle-ci demeure possible et un but à atteindre afin de remplir les conditions de prospérité auxquelles les Etats aspirent. Au contraire, c'est parce que le système international est anarchique que la coopération est nécessaire. C'est parce que l'action d'un autre Etat dans la poursuite de ses intérêts propres entrave mon acheminement tendant vers le même but, qu'une association devient une option à envisager. A ce titre, le commerce constitue un facteur essentiel de réduction des risques de conflit puisqu'il renforce l'interdépendance entre ces acteurs. Leur comportement étant guidé par un calcul coûts-bénéfices, celui-ci apparaît effectivement comme un moyen rationnel de parvenir à l'objectif de prospérité. Deuxièmement, conformément aux idées maîtresses de la philosophie libérale classique qui place l'individu et ses aspirations élémentaires au premier plan, l'Etat est au centre des préoccupations des libéraux car il est le plus à même de représenter ces intérêts46. Mais contrairement aux réalistes ou aux néolibéraux, fermement stato-centrés, les libéraux admettent l'existence d'une pluralité d'acteurs47. Le libéralisme repose

44 Ibid.

4545 MACLEOD Alex, O'MEARA Dan, Théorie des relations internationales, contestations et résistances, Paris, Athéna Editions, 2007, p. 93.

46 Ibid., p. 93.

47 Ibid.

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donc sur une conception philosophique optimiste de l'Histoire ce qui n'en fait pas pour autant une théorie purement idéaliste. Les libéraux contemporains s'appuient en effet sur une épistémologie empiriste48. Fondée sur l'observation et l'expérience, leur démarche demeure scientifique. Nous le verrons avec R. Keohane et J. Nye, il y a dans la description des phénomènes, une volonté de rechercher les relations de cause à effet et d'y trouver une explication à l'aide d'indicateurs observables et quantifiables49. Cette relation cohérente entre la raison, l'observation et l'interprétation, fait du courant théorique libéral une approche largement reconnue dans la discipline des relations internationales.

Section 2 : Le libéralisme, deuxième approche générale principale des relations internationales50

Le terme libéral est soumis à un usage régulier, que ce soit dans le domaine politique ou économique, pour désigner les demandes de liberté d'une société civile refusant toute tutelle publique abusive.51 Dans le champ des relations internationales sa signification est autre puisqu'il « remet en cause la centralité de l'Etat tout en offrant une représentation du monde où la force n'est plus omniprésente. »52. De ce fait, l'approche libérale, se présentant comme l'antithèse réaliste, a été la principale concurrente du réalisme, et, comme le souligne justement Dario Battistella, a même précédé le réalisme dans la naissance de la discipline. Au XXème siècle, les deux courants ont donc dominé l'étude des relations internationales. Dans son ouvrage, l'auteur se livre d'ailleurs à un brillant plaidoyer de la thèse libérale en réfutant un certains nombres d'idées reçues sur ce concept notant que le libéralisme en relations internationales souffre d'une « connotation normative, sinon d'une charge sémantique idéologique »53 très forte qui fragilise son image en tant que paradigme.

Section 3 : Les principaux courants libéraux

Malgré l'effort de synthèse des auteurs, il n'y a pas une seule véritable théorie libérale, ce qui explique la multitude de courants qui la composent. Nous suivrons ici les contours de la liste dressée par Alex Mcleod et Dan O'Meara mais avec un ordre différent : du plus au moins ancré dans la philosophie libérale classique. Au sommet de celle-ci figure le républicanisme qui s'appuie

48 Ibid., p. 94.

49 Ibid., p. 93.

50 BATTISTELLA Dario, Théories des relations internationales, op. cit. p. 179.

51 ROCHE Jean-Jacques, Théories des relations internationales, op. cit. p. 94.

52 Ibid.

53 BATTISTELLA Dario, Théories des relations internationales, op. cit. p. 180.

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sur le modèle de la Paix perpétuelle de Kant54. Au deuxième rang, se trouve le pacifisme commercial partagé par des économistes tels qu'Adam Smith (1804-1865), Richard Cobden (18041865) et d'autres qui, s'appuyant sur les idées de Montesquieu et de Kant, perçoivent le commerce comme un facteur de bien-être et de paix. Ensuite, l'institutionnalisme libéral de l'entre-deux-guerres ou internationalisme libéral dont l'origine remonte aux 14 points du Président Wilson. Ce courant qui s'opposera aux réalistes verra cependant leur victoire après la Seconde Guerre mondiale, à l'issue du premier débat inter-paradigmatique55. Parallèlement, le fonctionnalisme émergera à l'initiative de David Mitrany (1888-1975) qui s'intéressera aux processus d'intégration56. Successivement, Ernst Haas, principale figure du néofonctionnalisme sera d'ailleurs le professeur de J. Nye et R. Keohane57. Enfin, apparaissent le transnationalisme et l'interdépendance complexe dont J. Nye et R. Keohane sont les plus importants représentants et auquel succédera le courant théorique néolibéral58.

Cette longue parenthèse sur le libéralisme et ses variantes consiste, dans le cadre des préliminaires de notre étude, à situer Power and Interdependence dans la discipline des relations internationales. L'ouvrage de R. Keohane et de J. Nye pose en effet un certain nombre de difficulté et clive les chercheurs quand il s'agit de le ranger dans une catégorie théorique des relations internationales. Conclure sur cet aspect présentera l'avantage d'introduire notre grille de lecture théorique et d'en circonscrire le champ d'étude.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams