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Dynamique de l'endettement public extérieur et croissance économique au Burundi (1980-2010)

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par Hervé NDAYININAHAZE
Université Lumière de Bujumbura - Licence 2013
  

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Section 2 : Les enjeux et les mobiles de l'endettement public extérieur au Burundi

Avant d'évaluer les effets de l'endettement extérieur sur l'économie burundaise, il importe de commencer par la mise en évidence ses caractéristiques, notamment en termes de mobilisation des ressources propres, du financement des investissements et d'affectation des ressources empruntées.

2.1. Insuffisance de l'épargne intérieure

Au Burundi, l'insuffisance des ressources nécessaires pour l'investissement s'est traduite par le recours à l'endettement public extérieur. Ce dernier peut donc être un moyen important de poursuivre une politique de croissance et de développement économique de notre pays.

Graphique n°3 : Evolution comparée des taux d'épargne intérieure et d'investissement

(1980-2010)

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-20

-30

30

20

10

0

Taux d'épargne Taux d'Investissement

37

Ainsi, sur base de ce graphique, nous constatons, d'un côté, que le niveau d'investissement a été positif mais très faible alors que l'investissement constitue une variable fondamentale dans l'explication de la croissance, la situation s'est empirée avec la survenance de la crise sociopolitique de 1993. D'un autre, le niveau de l'épargne reste faible, insuffisant et négatif pour la plupart des années surtout depuis les années 90. Ceci occasionne donc un écart strictement négatif. Le Burundi s'est vu alors obligé de recourir aux crédits à la fois intérieurs et extérieurs car il n'a cessé de faire face à un déficit de ressources intérieures du fait que les besoins d'investissements dépassent largement les ressources intérieures.

Ces deux variables de l'économie ont évolué en dents de scie mais nous permet de dégager deux sous périodes :

De 1980 à 1989, l'épargne intérieure est faible mais positive (sauf en 1980 et 1982). Elle passe de -743,1 à 8 186,4MBIF et l'investissement, quant à lui, il passe de 11 493,3 à 29 279MBIF. Cela revient à dire que le financement de l'investissement est en partie fait par les ressources propres du pays.

De 1990 à 2010, la situation s'est dégradée. En effet, le taux d'épargne intérieure a été quasiment négatif, car l'épargne intérieure est restée quasiment négative. La situation est ainsi alors que le niveau d'investissement a presque toujours représenté au moins un dixième du revenu national. La situation s'est empirée sur la période 1997-2001 où le

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niveau d'investissements a fortement chuté (variant de 5 à 9% du PIB) suite aux effets conjugués de la crise de 1993 et le blocus économique de 1996.

Cette tendance prouve que l'insuffisance de l'épargne intérieure est à l'origine de l'endettement extérieur. En effet, sur la période allant de 1980 à 2010, l'écart entre l'épargne intérieure et l'investissement reste très important au cours de la période sous revue. Par ailleurs, l'épargne intérieure parait très faible et même négative pour certaines années.

2.2. Mobilisation des recettes budgétaires

Durant les périodes de forte croissance, les recettes fiscales augmentent du fait de la hausse des revenus. A l'inverse, elles baissent en période de récession, en raison de la chute des revenus et de l'augmentation des dépenses. Or, le solde budgétaire dépend naturellement de l'évolution des recettes et dépenses publiques.

Graphique n°4: Evolution du solde budgétaire en % du PIB (1980-2010)

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-8

-10

Solde budgétaire global (en % du PIB)

Le ratio solde budgétaire/PIB est resté négatif sur les trois décennies étudiées. Depuis 1990, le budget est resté déficitaire jusqu'à nos jours atteignant 9,65% du PIB en 1996.

Il faudrait toutefois indiquer que le niveau déficitaire du budget n'est pas uniquement dû à la chute des recettes publiques, l'évolution plus prononcée des dépenses par rapport aux recettes publiques en est également la cause.

Les effets de la crise qui a éclaté en 1993 se sont amplifiés avec les trois années du blocus économique (1996-1999). Suite à cette crise, les cas de fraude et de corruption ont augmenté ainsi que les circuits d'approvisionnement informels baissant ainsi la base taxable et les recettes de l'Etat (MABUSHI et al, 2009). En outre, le gel de la coopération internationale a été un coup dur sur l'économie burundaise (chute sensible des appuis budgétaires).

Le moyen le plus efficace pour financer les dépenses publiques et réduire la dépendance à l'égard des crédits étrangers est donc de mobiliser les ressources nationales. C'est pour cette raison que SPIEGEL (2007) estime que les niveaux peu élevés de recouvrement d'impôts dans bon nombre de pays pauvres limitent considérablement les dépenses publiques et oblige les pays concernés à emprunter ou à dépendre des flux d'aide pour financer leurs besoins de base en matière de développement.

2.3. Affectation de la dette publique extérieure

L'allocation efficiente des ressources implique que les secteurs productifs bénéficient d'une part importante de la dette extérieure.

Graphique n°5 : Affectation de la dette publique extérieure par secteur en % de la dette publique extérieure totale (1980-2010)

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20

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Equipements publics Secteurs productifs Secteur social Divers

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Au cours de la décennie 80-90, la dette était concentrée beaucoup plus dans les équipements publics par rapport aux autres secteurs. De même les secteurs productifs ont bénéficié des montants importants et en hausse continue sur cette décennie. Cependant, depuis les années 90, les montants affectés aux secteurs productifs ont évolué à la baisse, cela étant en grande partie due aux perturbations engendrées par la crise sociopolitique de 1993.

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