WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mobilité résidentielle et processus d'étalement de la ville de Niamey (Niger).

( Télécharger le fichier original )
par Abdoulaye ADAMOU
Abdou Moumouni Dioffo - Doctorat de Géographie 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.4.6. Equipement de la parcelle

La superficie moyenne de la parcelle est de 495 m² à Niamey et la plupart des parcelles ont une superficie comprise entre 600 et 800 m² (50 % des parcelles de Niamey) et 18 % de 400 à 600 m². Quant aux parcelles de moins de 200 m², elles ne constituent que 3 % de l'ensemble des parcelles de la ville. Cela montre que la parcelle est, quand même, d'une grande taille à Niamey. Cette situation contribue à aggraver l'étalement urbain même si on note, de plus en plus, une diminution de la superficie des parcelles dans les quartiers récents (entre 200 et 400 m2). Mais, là aussi les spéculateurs véreux s'arrangent à trouver plusieurs parcelles contigües dont l'assemblage permet d'avoir un grand domaine foncier. Ainsi, trois à quatre parcelles peuvent, par remembrement, donner une parcelle de 1200 à 1600 m2.

Tableau n°4.13 : Superficie moyenne de la parcelle par strate

Niamey est une ville horizontale du fait de la prédominance de l'habitat de cour qui concerne 75% des parcelles de la ville. Les cases et les baraques sont d'une proportion infime (3% des logements) alors que les villas et mini-villas constituent 1/5 de maisons enquêtées.

Dans l'habitat de cour, on distingue l'habitat de cour en banco, l'habitat de cour en semi-dur ou banco amélioré et l'habitat de cour en dur qui est de plus en plus dominant. Ce dernier constitue 31% des maisons de la ville contre 29% pour le banco et 14% pour le semi-dur. Il faut dire que les quartiers récents sont presque exclusivement construits en dur.

L'eau courante n'est pas présente dans toutes les maisons au niveau de certains quartiers, notamment les plus récents. En effet, plus de 1/3 des maisons de la ville de Niamey ne sont pas raccordées aux réseaux d'adduction d'eau de la Société Nigérienne d'Exploitation des Eaux du Niger (SEEN).

Figure n°4.22 : Présence d'eau courante dans la parcelle

Figure n°4.23 : Présence d'électricité dans la parcelle

En revanche, l'électricité semble être la ressource la mieux partagée à Niamey, car seuls 15 % des ménages n'en disposent pas. Quant aux sanitaires, on note que 7 parcelles sur 10 sont dotées uniquement d'une douche aménagée ; la douchière sommaire est présente dans 11 % des parcelles ; il s'agit surtout de parcelles parsemées de cases ou de baraques, sinon des maisons en banco en état délabré. Pire, on trouve encore des parcelles qui ne sont pas du tout dotées de douche, même sommaire ; il s'agit de maisons en chantier occupées prématurément pas des squatters qui ont recours aux maisons voisines pour leurs besoins sanitaires.

Dans l'ensemble de la ville, la douche moderne n'est présente que dans 17 % des maisons principalement des villas ou mini-villas. La présence de douche moderne est plutôt courante dans les quartiers résidentiels (dits riches) de la ville.

Pour le lieu d'aisance, on note deux types à Niamey à savoir la latrine traditionnelle et le WC moderne. La première qui est plus fréquente, se retrouve dans 72 % des maisons de la ville. Le second, à savoir le WC moderne, n'est présent que dans 22 % des maisons dont la plupart sont des villas ou mini-villas. De plus, force est de constater que 7 % des maisons n'ont ni latrine traditionnelle ni WC moderne. Cela est un fait des quartiers nouveaux dans lesquels beaucoup de maisons occupées sont encore en chantier ou des villages urbains dont certains habitants continuent de déféquer à l'air libre dans les « buissons ».

Dans tous les cas, c'est l'absence de ces sanitaires qui fait que certaines rues de Gamkallé, de Goudel ou de Yantala Bas sont jonchées d'immondices propices au péril fécal. De même, les bois et autres espaces verts comme la ceinture vertes sont devenus de véritables lieu d'aisance. Cette situation est due à une insuffisance des sanitaires au sein des maisons. En effet, pour une moyenne de 3 ménages par parcelle, il existe une seule latrine traditionnelle. Cela est plus fréquent dans les quartiers traditionnels du centre ville et de la zone péricentrale. Un tel sous-équipement favorise les constipations récurrentes chez des populations, en majorité pauvres, qui ne mangent forcement pas sain et équilibré. De plus, elles sont souvent obligées d'attendre longtemps avant de pouvoir se soulager en cas de besoins, car il faut faire la queue pour accéder à l'unique latrine de la maison.

Le nombre de logements est pléthorique dans certaines parcelles de Niamey, notamment dans les quartiers centraux où la spéculation locative est très développée. En effet, une parcelle de Niamey compte en moyenne 4 logements avec une fréquence plus élevée de maisons de 2 à 4 logements (35 %). Mais, il faut noter que 23 % des maisons comptent plus de 6 logements contre seulement 19 % de moins de 2 logements. Il n'est pas rare de voir des cas extrêmes où l'espace cour est érigé en labyrinthe servant seulement de lieu de circulation : c'est le cas des maisons de 12 voire 20 logements.

S'agissant du nombre moyen de ménages par parcelle, elle est de 3. Ainsi, on a 4 logements pour 3 ménages dans une parcelle. Il faut dire que 46 % des ménages de la ville vivent seuls dans une parcelle ; les maisons de 2 à 4 ménages constituent 25 %. Celles qui comptent au moins 6 ménages sont de l'ordre de 29 %. A Lacouroussou, plus de 12 ménages cohabitent dans certaines maisons.

Tableau n° 4.14 : Nombre moyen de ménages par parcelle

Dans l'ensemble, on peut dire que les maisons de Niamey sont occupées par leur propriétaires qui peuvent cohabiter avec d'autre types de statut d'occupation comme les locataires, les logés gratuitement, etc. Aussi, 56 % des parcelles de la ville sont occupées par leurs propriétaires. Il convient quand même de préciser que 44 % des maisons n'abritent pas leurs propriétaires qui vivent, le plus souvent, ailleurs dans une autre maison de Niamey.

La plupart de ces maisons sont exclusivement vouées à la location. Aussi, 62 % des ménages enquêtés dans la ville de Niamey sont locataires contre 21 % de propriétaires, 8 % d'ayants droit, 8% de logés gratuitement et seulement 2 % de squatters. Ces chiffres montrent la flagrante prédominance des locataires justifiant ainsi la forte spéculation foncière et immobilière. Il en résulte une concentration du foncier et de l'immobilier dans les mains de quelques spéculateurs dans une ville où le bail n'est soumis à aucun code ni à un quelconque contrat formel sécurisant le propriétaire et le locataire. Dans les parcelles soumises à la location, on trouve en moyenne 3,5 locataires.

Le nombre moyen d'habitants par parcelle est de 15. Il faut dire que cette moyenne cache de grandes disparités, car le nombre d'habitants varie de un à 80 dans les parcelles. L'enquête montre que les parcelles de moins de 10 habitants et 10 à 20 habitants sont plus importantes avec 37 % pour chacune de ces classes d'âges, puis celles de plus de 20 habitants formant 23 % du parc immobilier de la ville.

Tableau n° 4.15 : Nombre moyen d'habitants par parcelle

Dans ces dernières, la promiscuité est frappante. Au moment de l'enquête, la présence de logements vides est constatée dans seulement 5 % des parcelles alors que 1/10 disposent de boutiques ou ateliers divers. Certaines maisons sont de véritables lieux de commerce ou de centre artisanaux avec 6 à 7 boutiques ou ateliers.

Dans l'ensemble, on note une diversité de statuts d'occupation sur les parcelles ; il va s'en dire que cette diversité renvoie aussi à des pratiques résidentielles distinctes. 

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand