3.9.9 Les limites du SAB
Elles sont de divers ordres en se référant aux
différentes opérations à mener dans la communauté.
Elles pourraient provenir de tous les acteurs (bailleurs, riverains). Et nous
les énumérons de la sorte :
? Bailleurs ou financeurs (UE, Fondation de
France, AFD): toute indisponibilité de fonds entrainerait l'arrêt
des travaux ou tout malentendu entre bailleurs et Maître d'Ouvrage
(Maître d'oeuvre). Dans ce cas, la faiblesse de l'État
haïtien, la faible capacité économique et financière
des habitants de Baillergeau constituent un handicap concernant
l'exécution et l'implémentation du projet de Baillergeau. La
dépendance pourrait nuire à la finalisation du processus.
66 Idem, p.9
liv
? Maître d'Ouvrage67
(UCLBP/MTPTCE) : tant qu'il met du temps à intervenir sur les
grands travaux structurants (élargissement et percement de voies,
traitement des ravins, achats de terrains de relocalisation, ...) les travaux
d'aménagement ne pourront pas aboutir. Il devrait prendre des lois sur
la copropriété, le mur mitoyen, l'habitat-groupé, etc. Et,
de plus, tout retard dans son action provoquerait le mécontentement des
habitants qui faisaient la ville à leur manière. De fait, leur
coopération deviendrait difficile pour la poursuite des travaux.
? Maître d'oeuvre (GRET) : reste
dépendant des deux premiers dans l'exécution de ses tâches
sur le terrain. Il avance avec les habitants qui l'acceptent à
l'amiablement. Il va être libre quand l'UCLBP aura fait les grands
travaux structurants. En fait, seul l'État peut faire autorité
dans la reconstruction de Baillergeau. Donc, n'agissant pas vite, ce processus
entamé peut être arrêté sans atteindre les objectifs
visés et fixés.
? Communauté : ne voit pas dans le
Maître d'oeuvre une autorité. Car il n'a pas de force dissuasive.
Donc, garde une attitude sceptique à l'égard de ses actions. On
pourrait dire que la reconstruction effective de Baillergeau n'aboutirait pas.
Il est une évidence que cette population s'enfonce dans sa
précarité socioéconomique et parviendra difficilement
à l'observance des droits environnementaux ou environnementaux dans la
communauté de Baillergeau.
Tant que cette communauté-pilote prenne du temps
à être reconstruite, plus les autres communautés
détruites ne croiront pas dans une politique de reconstruction
basée sur de nouvelles normes en matière d'aménagement.
3.9.10 Les impacts du SAB
L'aménagement et reconstruction de la communauté
de Baillergeau aura un impact positif en matière environnementale pour
la ville de Port-au-Prince. Il permettra de traiter, en amont, les eaux de
ruissellement des ravins (Tisous, Georges) qui apportent à chaque pluie
des boues sur les aires de Bas Peu-de-chose, de Marché
67 L'ETAT ou UCLBP n'a pas de terrain à
Baillergeau.
lv
Salomon, du Cimetière de Port-au-Prince, du
Théâtre National et de Cité l'Éternel. Donc, aura
à faciliter la canalisation des eaux et la rétention des sols
instables. D'autre part, les terrains situés en amont de Baillergeau
devraient être aménagés également. Dans le cas
contraire, les ravins deviendront des entrepôts de déchets venant
des aires situées en amont.
En fait, toute politique de reconstruction fiable, viable et
durable qui répondra aux besoins socioéconomiques et aux respects
des droits environnementaux englobant l'ensemble des biens et des services
devant exister dans une communauté, comme celle de Baillergeau, doit
être incluse dans un programme de développement territorial
global.
lvi
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