WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le rapport des enseignants aux langues nationales, en tant que médiums et matières d’enseignement, dans l’éducation bilingue au Burkina Faso.


par Bouinemwende Wenceslas ZOUNGRANA
Université sciences humaines et sociales /Lille 3 - Master 2 Recherche 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2 Ancrage disciplinaire

Citant Develay (1996), Charlot nous apprend que deux auteurs ont contribué à ce jour à éclairer la notion de rapport au savoir : il s'agit de Bernard Charlot dans la sociologie de l'éducation et Jacky Beillerot dans le domaine de la psychanalyse. Ces deux auteurs auxquels sont rattachées deux équipes de chercheurs, l'équipe ESCOL (Education scolarisation) pour la sociologie de l'éducation et l'équipe du CREF (Centre de Recherche Education et Formation) pour l'approche psychanalytique, ont contribué à développer deux approches théoriques du rapport au savoir qui font référence aujourd'hui. A ces deux approches théoriques du rapport au savoir, on ne manquer cependant d'associer l'approche anthropologique d'Yves Chevallard.

4.1.1 L'approche socio-anthropologique

La théorisation du rapport au savoir sous l'angle socio-anthropologique a été l'oeuvre de l'équipe ESCOL, sous la direction de Bernard Charlot, sociologue de l'éducation. L'approche psychosociale se donne pour objectif d'appréhender le rapport au savoir du sujet

46

dans sa singularité mais aussi en tant qu'il est en relation avec le monde. Aux sources de la naissance de cette théorie s'inscrit la préoccupation des chercheurs de l'équipe ESCOL d'appréhender autrement la question de l'échec scolaire en se désolidarisant des théories des sociologues français comme Bourdieu et Passeron ; il faut noter que ces derniers tentaient une explication de l'échec scolaire par l'origine sociale des apprenants, à l'aide notamment des théories de la reproduction sociale, de l'habitus et du handicap social (Charlot, 1997). Face à ces théories sociologiques, les membres de l'équipe ESCOL s'efforcent de montrer que s'il est évident, d'une part, que la dimension sociale a un impact certain dans le rapport au savoir du sujet, on ne peut ignorer, d'autre part, le rôle singulier que joue chaque sujet dans le rapport au savoir et au sens qu'il accorde à ce savoir ; c'est la sociologie du sujet. Pour l'équipe ESCOL, poser la question du sens, c'est s'obliger à une "lecture en positif" de la réalité sociale et scolaire, en se refusant à interpréter immédiatement cette réalité en termes de manques, de lacunes, de "handicaps" : « Se demander quels sont les mobiles de l'enfant qui travaille à l'école, c'est s'interroger sur le sens que l'école et le savoir présentent pour lui. Quel sens cela a-t-il pour un enfant d'aller à l'école, d'y travailler, d'y apprendre des choses ? Telle est notre question centrale » (Charlot, Bautier et Rochex, 1992 : 21) ; cette approche psychosociale du rapport au savoir conduit alors Charlot (1997 : 91) à conclure qu'« analyser le rapport au savoir, c'est étudier le sujet confronté à l'obligation d'apprendre dans un monde qu'il partage avec d'autres (...) cette analyse porte sur le rapport au savoir d'un sujet singulier inscrit dans un espace social ».

Pour étayer sa théorie, l'équipe ESCOL identifie trois pôles du rapport au savoir que sont le rapport épistémique, identitaire et social.

- Selon Charlot (1997), le rapport épistémique au savoir renvoie à la nature même de l'acte d'apprendre et au fait de savoir ; il répond de ce fait à la question « apprendre, c'est avoir quel type d'activité ? ».

- Le second pôle du rapport au savoir que Charlot (1997) identifie, c'est le rapport identitaire. Ici, il n'est plus question de s'interroger sur la nature du savoir en jeu mais plutôt sur le sens que nous donnons à ce savoir en référence à notre histoire, à nos attentes, à nos repères, à notre conception de la vie etc. La question qui est en jeu ici est de savoir « qui suis-je pour les autres et pour moi-même, moi qui suis capable d'apprendre cela ou moi qui n'y parviens pas ? » (Charlot, 1997 : 79).

- Enfin, le troisième pôle du rapport au savoir décrit par Charlot (1997) est le rapport social. Cette dimension du rapport au savoir s'explique par le fait que le rapport au savoir est

47

toujours le rapport d'un sujet, lequel est inséré dans un monde et dans une relation à l'autre, constitués sous des formes qui préexistent au sujet ; dans ces conditions, le rapport du sujet au savoir est aussi un rapport social car le sujet ne peut s'affranchir du monde constitué dans lequel il évolue.

Charlot (1997) précise toutefois que le rapport social du sujet n'a pas une dimension propre et indépendante des autres pôles que sont le rapport épistémique et identitaire ; « elle contribue à leur donner forme particulière » (1997 : 87) ; il met également en garde contre toute tentative d'associer le rapport social à la seule position sociale du sujet comme l'envisage la théorie sociologique ; si la position sociale peut-être prise en considération, elle ne suffit pas à rendre compte de la réalité car la société est aussi histoire (Charlot, 1997).

A cette approche socio-anthropologique centrée essentiellement sur la responsabilité du sujet dans la construction du rapport au savoir, la théorie psychanalytique va apporter une dimension nouvelle, celle du désir comme condition de détermination du rapport au savoir.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore