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Le rapport des enseignants aux langues nationales, en tant que médiums et matières d’enseignement, dans l’éducation bilingue au Burkina Faso.


par Bouinemwende Wenceslas ZOUNGRANA
Université sciences humaines et sociales /Lille 3 - Master 2 Recherche 2014
  

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6.2 L'intérêt pour les langues nationales

Pour mesurer l'intérêt des enseignants pour les langues nationales, nous avons pris en compte deux critères : leur niveau de connaissance des langues nationales et du langage scolaire utilisé dans l'éducation bilingue ainsi que leur degré d'investissement de ces langues.

6.2.1 La connaissance des langues nationales et du langage scolaire

Le tableau ci-dessous représenté indique le niveau de connaissance des langues nationales utilisées dans l'éducation bilingue par les enseignants. Il faut préciser que ces langues nationales constituent aussi les langues maternelles de nombre d'entre eux.

Le premier constat que l'on peut faire au vu de ces résultats, c'est que les enseignants, dans leur grande majorité, estiment avoir une maîtrise satisfaisante de la langue nationale qu'ils parlent et qui est utilisée dans l'enseignement bilingue. On peut ainsi observer que presque 8 enseignants sur 10, soit 87%, affirment avoir un niveau de maîtrise de la langue nationale comprise entre une estimation assez bonne ou très bonne, quand seulement 13% d'entre eux reconnaissent en avoir une maîtrise simplement passable ou médiocre. Il faut noter que ceux qui affirment avoir une connaissance médiocre de leur langue nationale sont tous des enseignants issus des écoles classiques. A ce niveau, et en-dehors de la remarque que nous venons de faire, il ne nous est pas donné de constater une nette variation entre enseignants bilingues et enseignants classiques.

Graphique n° 1 : Niveau de connaissance des langues nationales, en usage dans l'éducation bilingue, par les enseignants.

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Par contre, une variation remarquable apparaît au niveau des groupes linguistiques :

en effet, il ressort d'emblée que les peuls, les gourmantchés, les kassena et les Bissa sont les seuls à déclarer avoir, dans l'unanimité, une bonne ou très bonne maîtrise de leur langue nationale d'enseignement tandis que le mooré et le nûni sont les seuls groupes linguistiques où l'on observe la présence d'enseignants bilingues dont la maîtrise de la langue nationale utilisée dans l'enseignement est de niveau passable.

Graphique n° 2 : Niveau de maîtrise des langues nationales selon les groupes linguistiques.

En revanche, pour ce qui a trait à la connaissance du langage scolaire propre au bilingue, la variation est beaucoup plus marquée entre les enseignants du bilingue et ceux du classique. Si les enseignants affirment toujours, dans leur ensemble et majoritairement (60%) avoir une bonne ou très bonne maîtrise du langage scolaire des écoles bilingues, cette

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proportion acquiert une autre configuration si l'on prend en compte la spécificité des deux groupes d'enseignants :

Graphique n° 3 : Niveau de connaissance du langage scolaire bilingue selon le type d'enseignement.

Le graphique ci-dessus présenté nous donne ainsi de voir que si dans l'éducation bilingue ils sont 75% à déclarer avoir une bonne ou très bonne maîtrise du langage scolaire bilingue, dans l'éducation classique, ce taux chute à 12%. A l'opposé, pendant que dans l'éducation classique le taux de ceux qui estiment avoir une maîtrise du langage scolaire bilingue à un niveau passable ou médiocre s'élève à 38%, il n'est que de 2% dans l'éducation bilingue. On pourrait toutefois s'étonner que des enseignants exerçant dans des écoles bilingues, si peu nombreux soient-ils, disent ne pas maîtriser leur outil de travail, c'est-à-dire le langage scolaire bilingue pendant que des enseignants des écoles classiques affirment en avoir une bonne, voire très bonne maîtrise. Ce problème de la non-maîtrise du langage scolaire bilingue a été évoqué par Inno, qui pointe du doigt la formation :

« Le mooré tel qu'il est enseigné ...de sorte que le maître puisse lui-même apprendre là, ils ne maîtrisent pas ça ! Quand vous regardez le cursus de formation, un enseignant qui sort de l'ENEP, il n'a jamais eu affaire au mooré et on le prend, on l'amène pour douze jours de formation et on veut qu'il conduise des cours d'un an. Donc ya pas ce murissement là ! Le temps n'a pas été suffisant; donc ça veut dire que les documents que lui-même va utiliser qui sont également écrit en langue, il lit mal ! Il lit mal ! »

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