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6.2.2 Investissement des langues nationales
Pour rendre compte de l'investissement des enseignants dans
les langues nationales, deux facteurs ont été pris en compte :
les dispositions prises pour améliorer le niveau de connaissance de la
langue et du langage scolaire bilingue et le rôle de la langue dans la
communication.
Ø Dispositions prises pour améliorer la
connaissance de la langue nationale et du langage scolaire bilingue
A la question de savoir s'ils avaient pris des dispositions
pour améliorer leur connaissances des langues nationales
utilisées dans l'enseignement, 66% des enseignants des écoles
bilingues et seulement 34 % des enseignants des écoles classiques ont
répondu par l'affirmative. Les moyens mis en oeuvre sont entre autres
:
- les formations : pour 51% des enseignants du bilingue contre
6% des enseignants du classique ;
- les lectures de magazines et bulletins en langues
nationales : soit 21% des enseignants du bilingue contre 6% des enseignants du
classique ;
- la communication en langues nationales pour 6% des
enseignants du bilingue et 0% pour ceux du classique ;
- la rédaction d'articles et de lettres pour les
parents d'élèves : soit 3% de chacun des groupes d'enseignants
;
Mais ce qui marque le plus au constat de ces
résultats, c'est le manque d'investissement des enseignants du classique
pour améliorer leur niveau de connaissances en langues nationales ; en
effet, on remarque que 84% d'entre eux n'ont pris aucune disposition à
cet effet.
En ce qui concerne les dispositions prises pour
améliorer la maîtrise du langage scolaire bilingue, les
résultats sont proches de la variable précédente avec
néanmoins un léger regain d'intérêt du
côté des enseignants du bilingue. Alors que le taux de ceux qui
déclaraient avoir pris des dispositions pour améliorer leur
connaissance des langues nationales dans ce groupe n'était que de 65%,
il passe à 80 % pour l'intérêt accordé à la
maîtrise du langage scolaire bilingue ; les enseignants des écoles
classiques restent pour leur part à la traîne avec seulement 34%
de réponses positives. Là aussi, les moyens mis en oeuvre sont
les formations
70
(pour 31% des enseignants qui ont répondu), les
lectures (18%), les aides sollicitées aux collègues (5%), les
recyclages (4%) et les conversations en langues nationales (2%).
Ø L'importance de la langue dans la
communication
Un coup d'oeil sur les résultats du tableau ci-dessous
nous donne de percevoir d'emblée que le Français reste la langue
de communication préférée des enseignants, qu'ils soient
du bilingue ou du classique. La variation réside toutefois dans la
dimension de l''écart qui existe entre les taux d'adhésion au
Français et aux langues nationales selon les types d'enseignement ;
alors que l'écart est insignifiant du côté des enseignants
du bilingue (seulement 1%), il est visiblement plus important dans
l'éducation classique, passant de 61 % de préférence pour
le Français à 39% pour les langues nationales, soit un
écart de 22%.
Graphique n° 4 : Choix de la langue de
communication préférée selon le type
d'enseignement
Ces résultats ne reflètent toutefois pas l'avis
des enseignants vus du point de vue de leurs groupes linguistiques respectifs ;
en effet, si pour les bissas, les gourmantchés et les
nûnis, le français demeure la langue de communication
préférée avec respectivement 80%, 70% et 60%
d'adhésion, la tendance est à l'égalité parfaite
pour le fulfuldé mais s'inverse en
71
faveur des langues nationales quand on se réfère
aux groupes kassena (80%), lyèlé (75%) et
dagara (62%).
Graphique n° 5 : Choix de la langue de
communication préférée selon les groupes
linguistiques
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