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CHAPITRE 7 :
INTERPRETATION DES DONNEES ET PROSPECTIVES
Comme nous le rappelaient Tremblay et Perrier (2006),
l'interprétation des résultats d'une recherche consiste à
en livrer le sens, en lien avec la problématique de recherche, et
à dégager les pistes de recherches sur lesquelles les
résultats nous engagent. C'est ce à quoi nous nous
attèlerons dans ce chapitre. Après avoir fait une synthèse
des résultats obtenus, nous livrerons notre lecture
interprétative de ces résultats avant de proposer quelques pistes
d'investigations complémentaires.
7.1 Synthèse des résultats
7.1.1 Connaissance et investissement des langues
Au niveau de la connaissance et de l'investissement des
langues nationales, il ressort que les enseignants affirment, dans une large
majorité, avoir une bonne maîtrise des langues nationales qu'ils
utilisent comme médium et matières d'enseignement. La
difficulté apparaît au niveau de la maîtrise du langage
scolaire propre au bilingue où les enseignants du classique sont plus
nombreux à se déclarer incompétents en la
matière.
Pour ce qui concerne l'investissement des langues par les
enseignants, on observe d'emblée que la langue la plus utilisée
est le Français et non pas les langues nationales ; en outre, les
données recueillies font apparaître une forte variation : alors
que les enseignants des écoles bilingues se montrent plus soucieux
d'accroître leur niveau de connaissance des langues nationales et surtout
du langage scolaire bilingue, ceux du classique sont plus minoritaires à
avoir entrepris quelque initiative dans ce sens.
7.1.2 Intérêt disciplinaire des langues
nationales
Trois facteurs nous ont été utiles pour jauger
l'intérêt disciplinaire dont témoignent les enseignants
pour les langues nationales : il s'agit de l'utilité des langues
nationales en tant que matières, l'utilité des connaissances
qu'elles apportent et les effets qu'elles produisent sur les autres
matières.
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Les résultats nous ont permis d'observer que
près des 3/4 des enseignants rejettent l'idée de l'existence de
matières inutiles ou inadaptées dans l'éducation bilingue
; d'autre part, les enseignants qui soutiennent cette opinion sont
majoritairement issus des écoles bilingues.
Pour ce qui a trait aux connaissances produites par
l'utilisation des langues nationales dans l'enseignement, les enseignants,
presqu'à l'unanimité reconnaissent qu'elles sont soit aussi
utiles sinon plus utiles que dans l'éducation classique ; une
légère variation réside entre les deux groupes
d'enseignants dans le degré de qualification de ces connaissances :
alors que les enseignants des écoles classiques sont plus portés
à penser que les connaissances produites dans le bilingue sont aussi
utiles que celles du classique, ceux des écoles bilingues penchent plus
pour des connaissances plus utiles.
Enfin, même si, pour la plupart des enseignants,
l'idée de l'existence de matières inutiles ou inadaptées
dans l'éducation bilingue n'est pas partagée, les enseignants
admettent, à l'opposé et dans une large proportion, que les
langues nationales utilisées comme médiums et matières
d'enseignement ont des effets certes néfastes mais davantage positifs
sur les autres matières.
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