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Le rapport des enseignants aux langues nationales, en tant que médiums et matières d’enseignement, dans l’éducation bilingue au Burkina Faso.


par Bouinemwende Wenceslas ZOUNGRANA
Université sciences humaines et sociales /Lille 3 - Master 2 Recherche 2014
  

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7.2.4 Les enseignants face à la diglossie

Dans la présentation des causes qui ont suscité notre intérêt pour cette recherche, nous avions vu, avec Nikiema et Kabore/Paré (2010), que la diglossie a principalement pour conséquence d'entretenir un certain nombre de préjugés néfastes sur les langues nationales, allant du doute de leur efficacité pédagogique à l'affirmation de leur incapacité à véhiculer le progrès. En référence à cet effet de la diglossie, notre étude nous a révélé que les enseignants de notre échantillon n'étaient pas, à première vue, dans cet état d'esprit ; en effet, au regard des résultats de notre analyse et de l'interprétation que nous avons pu en faire, il ressort que non seulement les enseignants ne doutent pas de la pertinence et de l'efficacité pédagogique de l'éducation bilingue mais plus encore, ils soutiennent, à une large proportion, que les connaissances dispensées par ce système éducatif sont aussi utiles, sinon plus utiles que dans l'éducation classique. Toutefois, cela suffit-il à en déduire que les enseignants sont à l'abri de la situation de diglossie au Burkina Faso ? Les nombreuses insistances des enseignants bilingues sur les difficultés liées aux interférences qu'ils rencontrent lors du transfert des enseignements et apprentissages, des langues nationales au français, nous invitent à nuancer notre appréciation de la situation. Il nous semble, en tenant compte de cette insistance sur les interférences, que si les enseignants reconnaissent l'efficacité pédagogiques des langues nationales c'est avant tout en tant qu'elles servent de tremplin pour conduire à l'apprentissage

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du français et non parce qu'elles constituent une voie de réussite sociale ou professionnelle. Si les langues nationales étaient appelées à remplacer entièrement le français, nous nous demandons si les enseignants auraient la même appréciation de leur rôle et de leur efficacité. Bien plus, même s'ils reconnaissent l'intérêt didactique et pédagogique de l'éducation bilingue, le fait que certains enseignants bilingues comme classiques préfèrent scolariser leurs enfants dans des écoles classiques montre, à notre sens, que pour eux, le français reste la première et la meilleure voie de succès. Tout cela nous amène à conclure que même si les enseignants semblent se dégager de l'emprise de la diglossie, cela est à circonscrire dans le cadre strictement pédagogique et didactique de l'enseignement bilingue au Burkina Faso dont l'objectif, aux yeux de beaucoup d'entre eux, est seulement d'aboutir à l'apprentissage du français ; il ne nous semble donc pas, au vu des données de notre enquête que les enseignants soient dégagés des enjeux sociaux, culturels et économiques de la diglossie .

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