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Le rapport des enseignants aux langues nationales, en tant que médiums et matières d’enseignement, dans l’éducation bilingue au Burkina Faso.


par Bouinemwende Wenceslas ZOUNGRANA
Université sciences humaines et sociales /Lille 3 - Master 2 Recherche 2014
  

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7.4 La portée des résultats

Pour bien mesurer la portée de nos résultats, il aurait été préférable de les comparer à des travaux similaires déjà réalisés au Burkina Faso ; malheureusement, cela nous semble difficile dans la réalité, du moins en intégralité, car si les problématiques sont souvent proches comme nous l'avons montré précédemment, les perspectives diffèrent. Nous allons donc nous contenter de présenter quelques domaines de recherches qui se recoupent et essayer d'en dégager la portée.

7.4.1 Le profil des enseignants

Pour ce qui concerne le profil des enseignants bilingues, Cheron (2008 : 25), dans son étude portant sur la situation du « projet école bilingue à Koudougou et Réo », avait noté comme caractéristique principale de ses résultats la jeunesse des enseignants des écoles bilingue dont l'âge moyen était de 29 ans contre 42 au classique. Elle expliquait notamment que la propension des enseignants bilingues à s'investir dans le travail était due à cette jeunesse : « La jeunesse de ces enseignants leur donne plus de capacité à faire face aux nombreux efforts que demande le métier d'enseignant : le remplissage des cahiers de préparation, la préparation des cahiers des élèves (dans les classes de CP pour l'écriture, le calcul etc.), la correction des cahiers de devoirs (à partir du CE), recopier les leçons et les exercices au tableau, etc. » Six années plus tard, notre étude révèle un âge moyen de 36 ans au bilingue contre 37 ans au classique ; même si l'on peut considérer qu'en six ans les enseignants ont pris de l'âge ou que notre étude concerne un domaine plus vaste, il reste que la réduction de l'écart entre les âges moyens au bilingue et au classique pose question.

Sans en avoir la certitude, nous pensons que ce phénomène pourrait s'expliquer par la possibilité qu'ont de plus en plus les enseignants de passer d'un système éducatif à l'autre en raison de l'introduction des modules de formation à l'éducation bilingue dans les ENEP (Ecoles Nationales des Enseignants du Primaire). Cette passerelle a sans doute permis

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l'arrivée dans l'éducation bilingue d'enseignants expérimentés et le départ vers les écoles classiques d'éducateurs plus jeunes, ce qui pourrait justifier la tendance à l'équilibre que l'on peut observer entre les âges moyens des deux catégories d'enseignants.

7.4.2 Conviction des enseignants par rapport à l'éducation bilingue

D'autre part, par rapport à l'intérêt et à la conviction des enseignants pour l'éducation bilingue, les recherches menées par Yameogo (2004) dans le cadre de son mémoire portant sur les stratégies pour une pérennisation de l'éducation bilingue ont révélé que 74% des enseignants de son échantillon s'étaient montrés favorables à l'éducation bilingue tandis que 21% d'entre eux étaient contre. Si l'on met ces résultats en parallèle avec notre variable relative à la conviction des enseignants pour l'éducation bilingue, on remarque qu'il y a là aussi une légère disproportion ; en effet, interrogés sur l'appréciation qu'ils faisaient de l'efficacité de l'éducation bilingue, 64% des enseignants de notre échantillon ont déclaré en être convaincus ou très convaincus pendant que 36% d'entre eux se disent peu convaincus ou pas du tout convaincus. A première vue, cette situation pourrait s'expliquer par le mode de composition des échantillons : alors que notre échantillon est composé en majorité d'enseignants bilingues, soit 75% contre 25% d'enseignants classiques, celui de Yameogo (2004) fait l'inverse, avec 66% d'enseignants classiques contre 26% d'enseignants bilingues ; mais à la réflexion, il semble qu'une telle explication ne soit pas satisfaisante ; en effet, on aurait pu penser que la forte présence des enseignants classiques, peu informés du fonctionnement de l'éducation bilingue, entraînerait une plus grande réticence vis-à-vis de ce système éducatif - c'est d'ailleurs la tendance exprimée par Yaméogo (2004 : 72 ) lui-même lorsqu'il déclare qu'« à l'examen, il ressort que ceux qui ont répondu par la négative ou qui se sont abstenus sont tous issus des écoles classiques » - mais les résultats nous montrent le contraire.

Bien plus, le constat fait par Yaméogo (2004), selon lequel les enseignants les plus réticents à l'éducation bilingue seraient tous issus des écoles classiques n'apparaît pas dans nos résultats qui révèlent, pour leur part, que certes 54% des enseignants classiques mais aussi 30% des enseignants bilingues se disent peu convaincus ou pas du tout convaincus de l'éducation bilingue. Alors comment comprendre ces fortes variations entre nos données et celles de Yaméogo (2008) dans l'intervalle de quelques années ? Les enseignants bilingues

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seraient-ils déjà sous le coup du désenchantement prédit par Cheron (2008) et Nanema (2009) du fait du changement des conditions de gestion des écoles bilingues ?

S'il nous est difficile de donner, ici même, des réponses satisfaisantes à toutes ces interrogations portant sur la mise en oeuvre et le fonctionnement se l'éducation bilingue, nous pouvons néanmoins partager quelques propositions faites par les enseignants pour aider à l'amélioration de ce système éducatif.

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