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évaluation des impacts de mouvements migratoires sur la conservation de la biodiversité de zones humides en période de conflits. Cas du paysage epulu-ituri-aru-garamba-uélés.


par NABINTU NTUGULO
Ecole Régionale Post Universitaire d'aménagement et de Gestion Intégrée de Forets et Territoires Tropicaux (ERAIFT/UNESCO) - Master II professionnel en Gestion des Aires protégées 2018
  

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1.2. Etat des connaissances

Les migrations de populations ont fait objet d'étude 9dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités dans le monde en général et particulièrement en Afrique :

Badie (2009), perçoit la migration comme un fait social, un bien public mondial10 ; Lascoux (1994) cité par Babatoundré Habdel Hack en 2015, estime que la connaissance des phénomènes migratoires est imparfaite et les évaluations chiffrées sont peu fiables, comme l'a souligné l'OCDE (Organisation de la Coopération et du développement Economique). Parlant des flux migratoires, ils soulignent les déséquilibres engendrés par le développement inégal et par les écarts considérables des évolutions démographiques (flux de 3 types : migration pendulaire, tournante et de santé).

Bien que très largement acceptée, la définition de « migrants environnementaux » fournie par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM, 2007) souffre des lacunes

Traditionnellement pratiqué comme moyen de subsistance, le pastoralisme transhumant voit émerger un nouveau modèle économique et capitaliste 11depuis quelques décennies, sédentarisé en ville et fortement élevé dans la hiérarchie socio-économico-politiques (El Hassan B. A., Birch I., 2013). Il consiste à une forme de mobilité qui affecte non seulement les zones d'accueil, mais toutes les étapes de la route conduisant à une destination donnée dans les pays fortement dépendant des ressources naturelles, dont leur rareté joue un rôle crucial dans les conflits qui émergent entre éleveurs et agriculteurs (Salomon B., 2015).

La migration résulte d'une incapacité à s'adapter et constitue un ultime recours ou si la migration peut avoir une dimension préventive, un mécanisme d'adaptation au changement climatique grâce notamment à des migrations saisonnières ou au départ d'un membre de la famille qui permet aux autres de rester grâce à des transferts de ressources et mérite d'être encouragée. La notion souvent utilisée de « réfugié environnemental » présupposant que les gens sont forcés de quitter leur domicile à cause de facteurs environnementaux mais comme le note Stephen Castles, « le terme de réfugié environnemental est simpliste, unilatéral et trompeur. Il implique une cause unique qui existe très rarement dans la pratique (Batnett Webber et al, 2009).

La Médiation de conflits :

9Raber Y. Aziz/OIM, 2018. En 2017, selon OIM, le nombre de migrants a atteint 258 millions. Ils étaient 173 millions en 2000. Cependant, la proportion de migrants internationaux au sein de la population mondiale n'est que légèrement plus grande, passant de 2,3% en 1980 à 2,8% en 2000 et 3,4M en 2017. Même si de nombreux individus font le choix d'émigrer, de nombreux autres y sont obligés.

10Babou (1994), met en exergue la contribution des immigrés sénégalais sur l'économie de leur pays d'origine.Aussi, considère-t-il la migration comme un bien public mondial dans la mesure où si, par exemple, l'Europe représente 32 % du PIB mondial et seulement 6 % de la population du globe, elle devient évidemment un pôle de migration. Si d'ici 2020, l'Italie perd 3 millions d'actifs et que le Nigeria en gagne 25 millions, le jeune nigérian se trouvera exposé à une contrainte sociale migratoire. Aujourd'hui, elles répondent de 56 % de la croissance démographique des pays développés, et jusqu'à 89 % de celle de l'Europe, gravement affectée par le vieillissement de sa population.

11CI/GL 2006.Certaines familles d'anciens pasteurs ont délégué cette activité à de jeunes transhumants salariés, en même temps qu'ils y investissaient des capitaux spéculatifs considérables, faisant croitre significativement la taille des troupeaux en question, au Nord-Est de la RDC.

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Le processus de la résolution de conflit permet d'établir les faits dans le but de rapprocher les parties, à la satisfaction de chacune. La gestion du conflit d'aménagement implique néanmoins l'idée que cette intervention bénéficie d'une légitimité politique (sa reconnaissance par le décideur politique) et territoriale (sa reconnaissance par la population concernée) (Dziedzicki Jean-Marc, 2001).

En droit, la médiation est définie comme «un processus structuré dans lequel deux ou plusieurs parties à un litige tentent volontairement par elles-mêmes de parvenir à un accord sur la résolution de leur litige avec l'aide d'un médiateur indépendant, impartial et compétent». Autrement dit, la médiation est une technique de résolution des conflits organisée par la loi ayant pour but de régler un conflit afin de maintenir une relation personnelle ou commerciale précieuse12, et ce de façon rapide et économique. À noter enfin que le coût de la médiation est relativement faible permettant de faire d'importantes économies dans la gestion et la résolution des conflits ou des litiges.Un conflit non géré ou mal géré à des répercussions graves sur une période plutôt longue.

Puisqu'il s'agit d'un processus de décision à la suite d'un dialogue, d'une négociation assistée ou facilitée par un tiers neutre et impartial (le médiateur), il favorise une entente qui sera librement choisie par les parties, à l'amiable et qui leur est mutuellement acceptable, d'après un avocat et médiateur, GAGNON, J.H. (2017) (Dziedzicki Jean-Marc, 2001).

Zones humides :

Considérées comme des étendues d'eaux naturelles ou artificielles stagnantes de façon permanente ou temporaire, les services éco systémiques rendus par les zones humides sont très importants.

Les zones humides aident la planète à faire face aux événements climatiques extrêmes13. La création et l'entretien des zones humides favorisent la maîtrise des crues, la protection contre l'érosion côtière, l'approvisionnement en eau douce et en cas de catastrophe, les zones humides absorbent une partie des chocs les plus puissants. Ces zones sont par ailleurs réputées pour leur richesse en biodiversité (Alfred NTUMBA, 2018). Les sites Ramsar en RDC 14jouent un rôle essentiel dans la conservation de la faune et de la flore rares et menacées de la région

12Catherine Bourin, 2015. Comme toute entreprise, une banque peut être confrontée à des situations conflictuelles internes ou externes.Concernant les conflits internes, la médiation est un outil privilégié en matière de gestion des ressources humaines. Le recours à un médiateur peut être une solution alternative souple et rapide, en particulier pour les établissements de petite taille, proches de leur clientèle et soucieux de maintenir de bonnes relations avec leurs clients.

13L'ONU (2019) estime que 90% de tous les risques naturels sont liés à l'eau. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prédit que les phénomènes météorologiques extrêmes se feront de plus en plus fréquents et la fréquence des catastrophes à l'échelle planétaire a plus que doublé, sous l'influence des risques liés au climat et à la météorologie comme les inondations, les cyclones tropicaux et les sécheresses.

14T. DILENGENGJU PAPUU, 2019. En RDC, les zones humides de Kinshasa et celles qui sont situés dans les autres grandes villes sont menacées de spoliation. Et pourtant ces terrains habituellement inondés sont riches en biodiversité. Certaines espèces végétales, halieutiques et animales vivent dans ces zones inondées. Malheureusement, ces sites riches en biodiversité disparaissent graduellement dans les zones urbaines au profit de maisons.

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Figure 3: Fonctions majeurs de zones humides, leurs effets et leurs perceptions par les sociétés (Source : Barnaud et Fustec, 2007 cité par Barnaud et al., 2011).

Cinq types de zones humides nous aident à résister aux phénomènes météorologiques extrêmes. Ce sont les mangroves, les récifs coralliens, les cours d'eau et les plaines d'inondation, les deltas intérieurs et les tourbières dont la valeur économique 15 ( zones humides intérieures) a été estimée cinq fois plus élevée que celle des forêts tropicales ; 1/7e de la population mondiale en dépend et 40% des espèces y vivent ou s'y reproduisent, l'eau est omniprésente dans les traditions culturelles et sociales.

La République démocratique du Congo (RDC) compte actuellement trois sites désignés comme zones humides d'importance internationale ; mais les processus de désignation du quatrième site Ramsar sont en cours. Ce sont quelques-uns des derniers sites du pays où l'intervention

15. Soléco Conseil, 2017. La biodiversité est partout, aussi bien sur terre que dans l'eau. Elle comprend tous les organismes, depuis les bactéries microscopiques jusqu'aux animaux et aux plantes plus complexes.

16. Ils constituent tous les trois des enjeux reconnus comme importants aussi bien au niveau international (CDB, 2002), qu'européen (SPB, 1995 ; cit. SRB LR, 2008).), national (SNB, 2004 ; cit. SRB LR, 2008).), et régional (SRB, 2008).

15Selon une étude (2015) les avantages économiques des services éco systémiques fournis par les « zones humides artificielles » compensent largement leurs coûts d'entretien et de lutte contre l'eutrophisation et ses effets (par exemple, une estimation des services fournis par le plus grand lac artificiel de Floride (Lac Apopka), a conclu qu'il fournissait des services d'une valeur de 1,79 million $/an (1,64 M€/an) soit le double des coûts d'entretien, coûts (ex. 162 € par kg de phosphore excédentaire retiré de l'écosystème) qui pourraient être fortement réduits par des changements de pratiques agricoles et de meilleures stations d'épuration en amont. ".

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humaine et l'exploitation des ressources naturelles ne sont pas autorisées, couvrant ensemble une superficie de 7, 435,624 hectares nécessitent une attention internationale pour protéger ces habitats vulnérables en RDC. La Convention de Ramsar est entrée en vigueur dans le pays le 18 mai 1996.

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Figure 4 : Répartition de l'Eau de la terre (Source : Rapport de l'ICCN, 2019).

Biodiversité :

Trop souvent, la biodiversité16est qualifiée de biodiversité symbolique ou remarquable lorsqu'elle n'est considérée qu'à travers certains êtres vivants emblématiques comme les ours polaires, les baleines, les pandas géants, les tigres, les éléphants... Les autres espèces, moins attendrissantes mais qui ont également un rôle essentiel dans leurs écosystèmes. Dans ce dernier cas, on parle de biodiversité "ordinaire" voire négligée (CDB, 2002).Les enjeux de la biodiversité17 étant structurés de manière très variable, il s'agit de trois types de diversité : la biodiversité génétique, la biodiversité spécifique et la biodiversité éco systémique qui sont menacés par le changement global.

La biodiversité s'évalue suivant ces trois niveaux de diversité biologique. Ces trois enjeux ont servi de base à la structuration de la suite du projet de recherche et des indicateurs tels que la source d'alimentation, le nombre d'espèces consommées dans une zone donnée peuvent permettre le suivi de certains aspects de la biodiversité.

La diversité écologique (diversité éco systémique ou diversité des écosystèmes), doit être déclinée à différentes échelles (habitat et paysage), et comprendre une dimension fonctionnelle.

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Les écosystèmes sont différents en fonction du support de vie (biotope) façonné par la situation géographique, le paysage, le relief, le climat...

Un écosystème est un complexe formé de communautés de plantes, d'animaux et de microorganismes et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction, forme une unité fonctionnelle. Ces différents points de vue sont complémentaires.

Du point de vue des habitats, on se focalise sur l'existence, l'étendue et l'état des habitats à une échelle fine. (SRB LR, 2008).

Du point de vue du paysage, on se focalise sur des fonctions éco systémiques uniquement perceptibles à l'échelle du paysage, et donc d'un ensemble d'habitats. Il permet notamment de suivre l'évolution des continuités écologiques et de la fragmentation du paysage.

Du point de vue du fonctionnement écologique, il s'agit de mesurer l'état de fonctionnement des systèmes écologiques remarquables, ou celui de grands cycles éco systémiques.

Les menaces / pressions sont difficiles à structurer par nature car elles sont souvent incluses dans des cascades de causes et d'effets, et interagissent entre elles. De plus, les thématiques abordées et la sémantique utilisée sont très variables d'un chercheur à l'autre. Les espaces urbains minéralisés et stériles détruisent presque toute vie végétale et empêchent la libre circulation des espèces. C'est pourquoi, l'aménagement de la ville doit être entièrement revu et pensé pour qu'il intègre la nature 18sans compromettre les corridors biologiques indispensables à la survie de certaines espèces (AYBEKA K.J.D., 2010).

Certaines régions19sont considérées comme les plus riches en espèces mais aussi comme les plus menacées de la planète. Elles sont appelées Hotspots (selon l'ONG Conservation International) ou Ecorégions prioritaires (selon le WWF).

La biodiversité offre de nombreux bienfaits fondamentaux aux humains, qui vont au-delà de la simple fourniture de matières premières (pour l'habitat, le chauffage et l'habillement).Elle soutient quantité de processus et de services des écosystèmes naturels, tels que la qualité de l'air, la régulation climatique, la purification de l'eau, la lutte contre les parasites et les maladies, la pollinisation et la prévention des érosions. Le bien-être et la survie des humains est difficilement concevable sans une biodiversité florissante.

Ainsi, plus de 2 milliards de personnes utilisent du combustible ligneux pour répondre à leurs besoins primaires en énergie, environ 4 milliards se soignent principalement avec des remèdes naturels, et quelque 70 % des médicaments utilisés pour traiter les cancers sont des produits naturels ou des produits de synthèse inspirés par la nature.

18ATIBT, 2017 ; cité par SEMEKI 2016. La gestion durable des forêts étant la gestion et l'utilisation des forets et de terrain boisés, d'une manière et à une intensité telles qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité et leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le future, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes.

19Nature, 2018. Cinq pays seulement détiennent 70 % de la nature sauvage du monde, non compris la haute mer et l'Antarctique : Australie, Brésil, Canada, Russie, États-Unis.

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Des parts entiers de nos économies 20dépendent également de la biodiversité. C'est pourquoi, la perte de biodiversité a des effets néfastes sur plusieurs aspects du bien-être humain, tels que la sécurité alimentaire, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles, la sécurité énergétique et l'accès à l'eau propre et aux matières premières. Elle touche également la santé, les relations sociales, le bien-être et la liberté de choix (CGDD, 2012).

Les menaces sur la biodiversité

Selon la plateforme « Notre-planète », 75 % de la surface terrestre est altérée de manière significative, 66 % des océans subissent des incidences cumulatives de plus en plus importantes et plus de 85 % de la surface des zones humides ont disparu. L'abondance moyenne des espèces autochtones dans la plupart des grands biomes terrestres a chuté d'au moins 20 %, touchant potentiellement les processus éco systémiques et donc les contributions de la nature aux populations. Ce déclin a principalement lieu depuis 1900 et pourrait avoir accéléré21.

Depuis les années 1980, les scientifiques constatent que la perte de biodiversité et les changements dans l'environnement qui y sont liés sont plus rapides qu'à aucune période de l'histoire de l'humanité. Les causes de la disparition du vivant sont nombreuses et l'ampleur de la crise de la biodiversité est désormais avérée (CGDD, 2012). Cependant, l'activité humaine a accéléré le rythme d'extinction, qui est entre 100 à 1 000 fois supérieur au rythme naturel d'extinction, un rythme qui ne cesse d'augmenter (Environ Health Perspect, 2009).

C'est pourquoi, selon la plateforme IPBES, en quelques décennies, les altérations et les destructions causées par l'homme aux écosystèmes naturels22, en particulier la déforestation des forêts primaires, les forêts tropicales, les zones humides, les mangroves, les lacs, les rivières, les mers et les océans ont cru à un rythme inquiétant.

La Terre a connu 5 extinctions massives qui se sont caractérisées par une disparition assez brutale 23d'une grande partie de la vie. Bien que plusieurs millions d'années soient nécessaires pour recouvrir une diversité biologique suite à une extinction massive, les études montrent que les sociétés humaines, qui ont amorcé cette extinction de masse scellent définitivement le sort de l'humanité : « Nous serons à la fois la cause et les victimes de cette sixième extinction de masse » (IPBES, 2019).

20FAO, 2010. Les systèmes alimentaires sont fortement dépendants de la biodiversité : plus de 75 % des cultures alimentaires

mondiales, qui comprennent des fruits et légumes et quelques-unes des principales cultures commerciales, telles que le café, le cacao et les amandes, reposent sur la pollinisation animale.

21C. Magdeleine, 2018.La destruction et la fragmentation des milieux naturels liées, en particulier, à l'urbanisation croissante, au développement des infrastructures de transport ou à la surexploitation des ressources affectent tout particulièrement la biodiversité.

22IPBES, 2019. Depuis seulement l'an 2000, les forêts primaires ont perdu 6 millions d'hectares par an. Près de 20% des récifs coralliens ont été détruits, du fait, notamment de la pollution et de la surpêche. L'extinction actuelle, provoquée par les activités humaines, est comparable à une crise biologique majeure puisque d'ici à 2050, on considère que 25 à 50 % des espèces auront disparu.

23CNRS, 2010. Au cours des 540 derniers millions d'années, une vingtaine de crises plus ou moins intenses se sont succédé. La plus dévastatrice d'entre elles s'est déroulée il y a 252,6 millions d'années avec une violence encore aujourd'hui inégalée : la crise

permo-triassique qui décima plus de 90% des espèces marines alors existantes.

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Selon l'UICN, la plupart des grands mammifères emblématiques sont menacés : les éléphants sont chassés pour leur ivoire ; les rhinocéros pour leurs cornes ; les félins (lion, léopard, guépard) pour leurs os ; et les grands singes (gorilles, bonobos et chimpanzés) sont tués pour leur viande ou capturés pour en faire des animaux de compagnie.

Des actions internationales en faveur de la biodiversité

En 1972 l'UNESCO lança deux initiatives pionnières : la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel qui institua les écosystèmes naturels et des paysages appartenaient au patrimoine commun de l'humanité ainsi que le Programme l'homme et la biosphère (MAB) qui conduisit à la création de 553réserves de biosphère, dans 107 pays à ce jour, avec trois fonctions qui se renforcent l'une l'autre : conservation, développement durable et soutien à la recherche et à l'éducation.

La biodiversité est un bien public global, comme il fut reconnu 20 ans plus tard, en 1992, par la Convention sur la biodiversité (CDB). Les trois objectifs de cette convention sont la conservation de la diversité biologique, son utilisation durable et le partage juste et équitable des bénéfices liés à l'usage des ressources génétiques. En 2002, un engagement fort a été pris lors du sommet de Johannesburg : "assurer, d'ici 2010, une forte réduction du rythme actuel de perte de diversité biologique aux niveaux mondial, régional et national, à titre de contribution à l'atténuation de la pauvreté

En Afrique l'intérêt à la protection de l'environnent et des ES en particulier a amené les états africains à créer les aires protèges. De nombreuses actions ont été entreprises sur tout le continent pour permettre de lutter contre l'expansion de l'homme sur les territoires naturels. (WWF, 2013).

Les mesures prises par les organisations de protection mondiale 24(WWF, CITES), les sociétés de safaris ainsi que les associations de chasseurs professionnels ont élaboré des modes de chasse plus contrôlés, plus sélectifs, permettant une saine gestion des différentes espèces. La création et la gestion de parcs nationaux, transnationaux, de réserves privées a contribué largement à la protection des habitats naturels (WWF, 2013).

Une aire protégée est une zone géographiquement désignée, délimitée, règlementée et gérée en vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation, selon l'ICCN. Il s'agit de territoires qui bénéficient d'un statut de conservation et qui font l'objet d'une protection spéciale de la part des autorités gouvernementales, selon l'UNESCO. C'est une aire protégée se définie comme étant : « une portion de terre ou de mer spécialement vouée à la protection et au maintien de la diversité biologique ainsi que des ressources naturelles et culturelles associées et gérée par des moyens efficace, juridiques ou autres », selon l'UICN. Ce dernier distingue cinq catégories d'aires protégées par ordre décroissant d'importance des mesures de protection : les réserves naturelles

24WWF, 2017. Notons lorsqu'on est passé de 9 à 15% des terres émergés protégées en 1992 et 2018 ; 6 millions de km2 (soit 32,8 %) de terres protégées sont soumises à des pressions humaines. Aujourd'hui, les braconniers sont actifs sur tout le continent africain, de l'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Niger, Bénin) en passant par l'Afrique centrale (République Démocratique du Congo, Tanzanie, Kenya, Centrafrique) et jusqu'à l'Afrique australe avec la Namibie, l'Afrique du Sud et le Botswana.

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intégrales, les parcs, les monuments nationaux, les réserves à but spécialisé et les zones de paysages protégés. À ces catégories s'ajoutent les réserves d'animaux et les sites du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Selon sa définition, n'importe quelle zone faisant l'objet d'un contrôle particulier sur le plan juridique et administratif ou pour des raisons de tradition, ainsi que des mesures d'encouragement visant à conserver certaines caractéristiques constituent une aire protégée. Depuis lors, ce concept a connu une longue histoire dans l'évolution des sociétés et aujourd'hui il est devenu un mode universel de protection de la nature (P.M.Lukombola, 2009), par la conservation in situ (leur milieu naturel) et la conservation ex situ (en dehors de leur milieu naturel).

Sécurité alimentaire :

Les scores de diversité alimentaire permettent notamment d'évaluer les modifications du régime alimentaire à l'issue d'une intervention (amélioration escomptée) ou après une catastrophe, telle qu'une mauvaise récolte (détérioration attendue) au niveau du ménage et au niveau de l'individu. On a cherché à connaitre non seulement le risque de l'insécurité alimentaire liées aux impacts de mouvements de population sur les conditions de vie de populations, mais aussi les risques de perte de la biodiversité ou de dégradation des zones humides, en se référant aux indicateurs prédéfinis (origine de la nourriture, la récolte de PFNL dans les écosystèmes liés aux aires protégées, etc.), en tenant compte du pilier « Utilisation » parmi les 4 piliers de la sécurité alimentaire dont la disponibilité, l'accessibilité, l'utilisation et la stabilité (IPC, 2018).

En se basant aux 4 piliers (accessibilité, disponibilité, utilisation et stabilité), on a retenu la diversité alimentaire qui est une mesure de l'accès des ménages à l'alimentation et de la consommation alimentaire afin de fournir des indicateurs de l'accès des ménages à l'alimentation ou de la qualité des régimes alimentaires individuels. Elle peut être regroupée par triangulation avec d'autres données liées à l'alimentation afin de donner une idée d'ensemble de la sécurité alimentaire et nutritionnelle d'une communauté ou d'une population plus vaste.

Le rapport récent de l'analyse25 de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en RDC, a montré que parmi les facteurs de risque à surveiller, on a notamment :

y' La présence des groupes armés locaux et étrangers ;

y' Les conflits intercommunautaires, fonciers et de pourvoir coutumier en sus de kidnappings observés dans certains territoires des provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi que les éleveurs Mbororo dans la province de Haut-Uélé ;

y' L'afflux des réfugiés Centrafricains, Sud soudanais et Burundais signalé respectivement dans les provinces de Nord- Ubangi, Bas Uélé et Sud-Kivu ;

y' La résurgence des maladies, les épidémies (choléra, rougeole, virus Ebola...).

25L'analyse intégrée de la sécurité alimentaire et nutritionnelle menée en juin 2018 révèle une situation préoccupante pour 23% de la population rurale alors que le pays disposerait d'un potentiel agricole pour nourrir environ 2 milliards de personnes. Plusieurs facteurs sont à la base de cette détérioration globale de la sécurité alimentaire observée entre juin 2017- juin 2018. Il s'agit principalement de la montée marquée des conflits armés dans le pays en 2017, particulièrement en Ituri et Sud-Kivu et l'extension des affrontements dans le Tanganyika et le grand Kasaï. Ces conflits ont provoqué de nouveaux déplacements des populations et détérioré davantage la sécurité alimentaire des ménages.

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? Des perturbations climatiques à la base des inondations, de glissements de terrain, des érosions et des éboulements en plus de changement observé dans la mise en oeuvre et le suivi du calendrier agricole; etc.

Il est utile de connaître la principale source d'approvisionnement, pour l'ensemble du régime alimentaire ou pour certains groupes d'aliments (céréales, fruits ou légumes) consommés les derniers 24 heures comme période de référence, moins sujette aux erreurs (Kennedy et al., 2007; Ruel et al., 2004;Steynet al., 2006;Savyet al., 2005;Arimond et al., 2010). Cette période de rappel ne fournit pas d'indication sur le régime alimentaire habituel d'une personne donnée, mais permet d'évaluer le régime alimentaire au niveau de la population, ce qui peut être utile pour suivre les progrès accomplis ou cibler des interventions (Savy et al., 2005). Il existe plusieurs autres périodes valides en matière de rappel de la consommation alimentaire, comme les trois ou sept derniers jours, et, pour certains aliments, le dernier mois. Douze groupes d'aliments sont proposés pour le SDAM (au niveau du manage), et neuf pour le SDAF (au niveau de l'individu). Ces groupes sont indiqués dans les tableaux en annexe pour les deux scores et certains groupes du questionnaire ont été agrégés (voir tableau de groupes d'aliment pour SDAM et SDAF).

Une autre stratégie d'analyse importante consiste à calculer le pourcentage de ménages ou de personnes qui consomment les différents groupes d'aliments : Il est possible de mesurer ponctuellement les scores de diversité alimentaire et le pourcentage de ménages qui consomment chaque groupe d'aliments, ou de les intégrer dans un suivi continu.

Figure 5: Facteur contributifs de la sécurité alimentaire (Source : FAO, 2018).

Sécurité de l'eau (eau-hygiène-assainissement) :

Le concept de «sécurité de l'eau», promu par l'ONU-Eau au cours de ces dernières années, en le définissant comme la « capacité d'une population de préserver l'accès durable à des quantités adéquates et à une qualité acceptable d'eau pour les moyens de subsistance, le bien-être et

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le développement socioéconomique, pour assurer la protection contre la pollution hydrique et les catastrophes liées à l'eau ; et pour protéger des écosystèmes dans un climat de paix et de stabilité politique » ( ONU-Water, 2013).La sécurité de l'eau a clairement un impact sur la stabilité socio-économique en ce qui concerne la santé et la durabilité de l'eau.

Dans ce contexte, les liens eau, nourriture et énergie sont inextricablement liés et ont une grande influence sur les défis mondiaux tels que la pollution, la croissance démographique, la dégradation de l'environnement et les impacts du changement climatique 26et des phénomènes climatiques extrêmes. Ce concept de «lien» a un impact significatif et sous-tend englober les liens naturels entre l'eau et les écosystèmes.

Figure 6 - UN-Water's water security conceptual framework. (Source: UN-Water,

2013)

La sécurité de l'eau concerne également les écosystèmes car plus des trois quarts de l'eau accessible généralement utilisée pour l'agriculture, les utilisations urbaines, industrielles et environnementales sont dérivées de forêts et de paysages végétalisés. En utilisant des sources d'eau durables, les communautés peuvent produire des aliments destinés à la consommation ou à des bénéfices. Des quantités suffisantes d'eau peuvent générer de l'électricité, alimenter les villes et permettre aux citoyens de cuisiner, de nettoyer ou de faire pousser des cultures.

En comprenant le concept de la sécurité de l'eau, la communauté internationale peut également résoudre les défis liés à la mise en oeuvre de la GIRE (Gestion intégrée des ressources en eau) (Nagabhata et Mahba, 2017).Comme mentionné par l'ONU, la sécurité de l'eau est intrinsèquement liée à d'autres problèmes sociaux et environnementaux mondiaux. L'énergie, la nourriture et la sécurité humaine sont étroitement liées par leurs relations avec les ressources en eau.

26Cisneros et al, 2014. Parmi les autres effets, les changements climatiques devraient avoir un impact négatif sur la qualité de l'eau et la quantité d'eaux de surface et souterraines renouvelables disponibles dans les zones sèches et subtropicales.

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Cependant, Sadoff et Muller (2010) notent que la sécurité de l'eau est au coeur de l'adaptation au changement climatique. Dans le même temps, selon le rapport de l'UNESCO27, pour garantir suffisamment d'eau aux citoyens, que ce soit à des fins de production, d'alimentation, d'énergie, de transport ou de loisirs ; ces derniers ont également appris à vivre avec les risques liés à un excès ou à un manque de ressources en eau.

Evaluation d'impact

Le terme « Impact » est un terme général qui couvre les implications aussi bien économiques, sociales, écologique, techniques, physiques d'une activité ou d'un phénomène. Les impacts socio-économiques et environnementaux sont synonymes d'effets ou d'influences à la fois positives et négatives qu'engendrent une activité ou un phénomène sur la vie socio-économique et environnementale d'une communauté. Il y a lieu de mentionner deux paradigmes d'évaluation: le positiviste, qui est basé sur une perspective quantitative, et l'alternatif, qui désavoue l'objectivité de l'évaluation.

L'évaluation environnementale, ou évaluation d'incidences sur l'environnement (EIE), est un avis émis sur l'étude d'impact sur l'environnement, afin d'en vérifier la qualité et d'apprécier comment les incidences négatives sur l'environnement sont effectivement annulées, réduites ou compensées. L'évaluation d'impacts est une évaluation qui fournit des informations sur les effets à long terme (intentionnels ou non) du phénomène de flux migratoires liés au climat et aux conflits. Cette évaluation ne doit pas se cantonner à déterminer l'ampleur de ces effets (c'est-à-dire l'impact moyen), mais doit également identifier qui a bénéficié de ce phénomène ou (programme d'assistance aux migrants ou politique de migration) et comment.

L'évaluation environnementale est donc l'analyse préliminaire, globale et critique des problèmes, effets et résultats, tant positifs que négatifs, en matière d'environnement, des activités d'un établissement, d'un projet ou d'une politique. Elle est généralement très liée à la politique générale du pays et pour les différentes méthodologies qui existent.

Dans le présent travail, l'impact désigne l'ensemble des répercussions des mouvements migratoires sur la conservation de la biodiversité 28de zones humides en période de conflits ainsi que sur la vie socio-écologique des populations à l'échelle du paysage. A cet effet, un accent particulier a été mis sur la recherche scientifique en tant que pilier de la gestion durable des aires protégées, de la valorisation de ressource naturelle et de la promotion de tourisme dans celle-ci. Elle constitue la base pour fournir les informations et la connaissance nécessaire à la conservation et gestion durable et rationnelle des ressources naturelles dans les aires protégées du pays.

Approches et principes de l'intégration transversale du genre :

27ONU, 2008. Les mesures visant à promouvoir la sécurité de l'eau font partie de la gouvernance de l'eau et sont régies par l'état de droit, tel que défini par les Nations Unies.Dans la gouvernance de l'eau, deux éléments fondamentaux doivent être soulignés: (a). la décentralisation et (b). Participation citoyenne

28WWF, 2008. La RDC assure la protection des écosystèmes et la conservation de la biodiversité. Il est établi un réseau géré par l'ICCN qui a mandat d'assurer la surveillance et l'intégrité de ce réseau constitué de 101 aires protégées couvrant à ce jour 13,8% de la superficie nationale mais avec une volonté de ramener jusqu'à 17%).

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Quels que soient les objectifs ou les approches, l'intégration du genre recherche à réduire les inégalités et à créer des conditions pour l'égalité de chance et de traitement des hommes et des femmes à travers les programmes de développement.

On parle de discrimination basée sur le genre, lorsqu'une personne est traitée différemment uniquement en fonction de son appartenance à un groupe ethnique, linguistique, national, « racial », religieux, social, sexuel...Les discriminations sont, en général, négatives. Elles viennent du sexisme et de l'organisation différenciée de la société selon les sexes. Il est des discriminations positives comme dans les actions positives. Ce sont des mesures compensatoires et souvent temporaires pour permettre aux femmes ou aux groupes discriminés d'entrer en compétition avec les groupes surreprésentés. La résolution 132529, visant l'élimination de toutes formes de discriminations de la femme, est vulgarisée pour la promotion de la femme dans la Paix, la sécurité et la résolution des conflits. Les différentes approches genre en RDC en sont : Egalité homme-femme 30et Parité homme-femme31.L'analyse genre est le processus d'identification de la situation des hommes et des femmes dans toutes leurs diversités (âge, origine sociale, religion, ...).

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway