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Storytelling et identité de marque : la place du storytelling dans la construction de l’identité de marque, apport théorique.


par Christelle Lecomte
IAE Bordeaux - Master Recherche en Gestion des Organisations  2016
  

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1.3.2. Le prisme d'identité de Kapferer (1997)

La gestion de la marque a jusqu'à présent été gouvernée par les études d'image. La préoccupation est de savoir comment l'on est perçu. Le marketing au contraire, fait de l'identité le concept central de la gestion de marque : avant de savoir comment 1'on est reçu, il faut savoir qui 1'on est (Kapferer, 2007). Seule l'identité fournit un cadre de cohérence (multi-produits, multi-pays), et de continuité temporelle, source de capitalisation.

Alors qu' Aaker (1996) propose que l'identité de la marque soit au centre stratégique du positionnement de l'entreprise, Kapferer (1997) voit dans l'identité de la marque un outil fortement utile pour créer et conserver une bonne image de la marque dans l'esprit du consommateur par rapport à la stratégie de positionnement. Kapferer (1998) souligne en effet les limites du positionnement qui selon lui ne retranscrit pas toutes les potentialités ni toute la richesse de la marque. Aussi il observe que le positionnement ne définit pas la communication à adopter alors que l'identité de la marque peut guider les modes d'expression de la marque.

Figure 4 : Le « prisme d'identité »
Kapferer, 1997

Kapferer (1997) propose un outil pour façonner l'identité de marque, « le prisme d'identité » (Figure 4). Comme pour Aaker, la construction de l'identité de marque est

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pour Kapferer une volonté stratégique de l'entreprise. Elle ne s'arrête pas à l'identité visuelle (logo, charte graphique...) considérée pendant longtemps comme l'essentiel de l'identité de marque. Il souligne le rôle prépondérant que joue l'identité de marque pour orienter la communication de l'entreprise notamment dans cette époque de surabondance des messages diffusés. Comme la figure géométrique, le « prisme d'identité » de Kapferer se construit autour de six facettes.

Les six facettes du « prisme d'identité » s'organisent en deux groupes :

(1) les facettes sociales de la marque se trouvent dans la partie gauche de la figure et se composent du physique, de la relation et du reflet. Il s'agit des facettes qui font référence à l'extériorisation de la marque.

(2) à droite de la figure, on retrouve les facettes d'intériorisation de la marque qui sont : la personnalité, la culture et la mentalisation

Décrivons les facettes liées à l'extériorisation :

- Le physique : il renvoie à la catégorie de produit, au packaging et aux attributs tangibles du produit mis en avant dans la communication. Comme pour une personne, le physique est extérieur à la marque. C'est un ensemble de caractéristiques objectives saillantes ou au contraire latentes, émergées. La marque se construit d'abord un physique, un socle. Mais le physique n'est pas suffisant.

- La personnalité : il s'agit de l'ensemble des traits de la personnalité humaine qui définissent le caractère de la marque, son style, son attitude (Azoulay, Kapferer, 2003 ; Vernette, 2006). La personnalité de la marque est intérieure à la marque et comme pour un être humain, elle se caractérise par un certain nombre de traits de personnalité. Les consommateurs consomment les marques pour nourrir la personnalité à laquelle ils aspirent (Vernette, 2006). Pour décrire la personnalité humaine, on peut se référer comme de nombreux psychologues à l'approche des « Big Five » (modèle OCEAN - Encadré 4) de Sternberg, à savoir que les cinq facteurs principaux de la personnalité sont :

o la Stabilité émotionnelle (Neurotiscm),

o l'Extraversion (Extraversion),

o l'Ouverture (Openness),

o l'Agréabilité (Agreableness)

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o et le Caractère consciencieux (Conscioustness).

Encadré 4 : Les cinq facteurs de la personnalité de marque Sternberg, 1995.

- La culture : « par culture il faut entendre système de valeurs, source d'inspiration de la marque » (Kapferer, 2005). Une troisième facette est constituée par l'univers culturel dans laquelle la marque évolue et se développe. La culture représente un système de valeurs dans lequel la marque prend ses racines. La culture se ressent dans les produits et les communications de la marque. Louis Vuitton par exemple nourrit la culture du voyage à travers ses produits comme sa célèbre malle à la toile Monogramme ou dans ses campagnes publicitaires comme celle de 2013 intitulée «L'invitation au voyage» dans laquelle l'héroïne s'envole dans une montgolfière, survole la capitale française pour atterrir à Venise lors du Carnaval. La marque ancre son identité dans le voyage en éditant des guides touristiques de grandes villes. La marque Chanel par exemple puise ses racines dans l'imaginaire de sa créatrice Gabrielle Chanel et sa soif d'émancipation et de liberté.

Les facettes liées à l'intériorisation :

- La relation : la marque est une relation. L'aspect relationnel de la marque est essentiel pour comprendre les liens qui sont tissés entre une marque et ses clients. Dans les entreprises de service, cet axe est essentiel. Kapferer indique que « les marques sont souvent l'occasion d'une transaction, d'un échange entre les personnes ».

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- Le reflet : le reflet représente ce que la marque a souhaité montrer d'elle. Il prend le visage de la cible recherchée et se retrouve dans les communications de la marque. La marque doit renvoyer un reflet valorisant ses clients.

- La mentalisation : si le reflet est le miroir externe de la cible, la mentalisation en est le miroir interne. Grâce à certaines marques, nous entretenons un certain type de relations avec nous-mêmes. C'est l'idéal qu'aimerait atteindre le consommateur en devenant consommateur de cette marque.

En somme, pour construire une marque forte, cela passe par la construction d'une identité forte. Il s'agit d'une décision stratégique qui va guider la marque tout au long de sa vie. D'autres objectifs sont visés par la construction d'une identité de marque. Nous les explorons ci-après.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci