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Storytelling et identité de marque : la place du storytelling dans la construction de l’identité de marque, apport théorique.


par Christelle Lecomte
IAE Bordeaux - Master Recherche en Gestion des Organisations  2016
  

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1.3. Les éléments constitutifs de l'identité de marque

Avant d'observer et de décrire les modèles d'identité de marque proposés par Aaker (1996) et de Kapferer (1997), il est intéressant de parcourir les différents modèles proposés par les chercheurs au travers du tableau ci-après. Le tableau 1 reprend les éléments constitutifs de l'identité de marque selon différents modèles proposés par divers auteurs.

Tableau 1 : Brand Identity Models

Source : Petek et Konecnik Ruzzier (2013)

Des dimensions communes apparaissent dans ces différentes approches :

- la vision (Melewar, 1993 avec le terme `strategy' ; Ind, 1997 ; de Chernatony, 1999 ; de Chernatony et Harris, 2000 ; Melewar et Karaosmanoglu, 2006 ; Balakrishnan, 2009 ; de Chernatony, 2010 ; Konecnik Ruzzier et de Chernatony, 2013)

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- la personnalité (Van Riel et Balmer, 1997 ; Aaker, 1996 ; Aaker et Joachimsthaler, 2000 ; Kapferer, 1997 ; de Chernatony, 1999 ; de Chernatony et Harris, 2000 ; de Chernatony, 2010 ; Konecnik Ruzzier et de Chernatony, 2013)

- la communication (Melewar, 1993 ; Van Riel et Balmer, 1997 ; Melewar et Jenkins, 2002 ; Melewar et Karaosmanoglu, 2006 ; Balakrishnan, 2009)

- le relation (Aaker, 1996 ; Aaker et Joachimsthaler, 2000 ; Kapferer, 1997 ; de Chernatony et Harris, 2000 ; de Chernatony, 2010)

- la culture dans laquelle l'histoire de la marque y est intégrée (Melewar, 1993 ; Kapferer, 1997 ; Ind, 1997 ; de Chernatony, 1999 ; Melewar et Jenkins, 2002 ; Melewar et Karaosmanoglu, 2006 ; de Chernatony, 2010)

Pour mieux comprendre les éléments constitutifs de la marque, revenons sur deux modèles souvent explorés dans les recherches que sont le modèle d'Aaker (1996) et le prisme d'identité de marque de Kapferer (1997).

1.3.1. L'identité de marque selon Aaker (1996)

Aaker (1996) définit la marque comme une « mental box ». En effet pour l'auteur la marque est « comme une boîte mentale dans la tête de quelqu'un... Même après quelque temps, on peut retrouver la boîte, on sait si elle est lourde ou légère, dans quelle pièce elle est rangée, si c'est dans la pièce des bonnes boîtes ou celle des mauvaises boîtes, celle qui vous a laissé un bon ou un mauvais souvenir. » Aaker voit la marque comme une expérience de consommation qui va laisser des traces, des souvenirs dans la tête du client. C'est pourquoi, il est essentiel selon lui que la marque développe et renforce son « capital de marque » (« brand equity ») qui est constitué de 4 éléments : la notoriété, la fidélité, la qualité perçue et les associations spontanées (Figure 1). La marque est à la fois objet de consommation par ses produits et sujet agissant en émetteur de signe.

Selon Aaker (1996), l'identité de marque, est au centre de l'analyse stratégique de la marque. Elle donne la direction, le but et le sens que la marque doit prendre. D. Aaker (2003) note que l'identité de la marque est un ensemble d'associations liés à la marque qui doivent être développés et retenus pour une stratégie de marque. C'est un élément central de la vision stratégique de la marque et le conducteur d'une des 4 principales

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dimensions du capital de marque, à savoir, toujours selon l'auteur, les associations qui forment le coeur et l'âme de la marque.

L'identité de marque est un ensemble unique d'associations que le marketeur aspire à créer ou maintenir pour déterminer une position que l'entreprise souhaite détenir dans l'esprit de ses clients. Elle doit contribuer à établir une relation entre la marque et ses consommateurs en générant une proposition de valeur impliquant des bénéfices fonctionnels, émotionnels et d'expression de soi.

Figure 2 : Brand Identity Model
Aaker (1996)

Le modèle d'identité de marque d'Aaker (Figure 2) repose sur douze dimensions organisées autour de quatre perspectives. Elles sont vraiment différentes et ont pour

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objectif commun d'aider le stratégiste à prendre en considération les différents éléments et modèles de la marque qui pourront clarifier, enrichir ou différencier une identité.

Une entreprise doit considérer la marque selon ces quatre perspectives : la marque en tant que produit, la marque en tant qu'organisation, la marque en tant que personne et la marque en tant que symbole.

- la marque en tant que produit :

o définition du produit (1) : à quel(s) produit(s) la marque est-elle associée ? Visa = carte de crédit, Apple = ordinateur, iPhone, iPad, Easyjet = lowcost, Uber = taxi...

Un lien fort entre la marque et une classe de produits signifie que la marque sera évoquée quand la classe de produits sera mentionnée. Une marque dominante (comme Kleenex = mouchoir en papier, TippEx = blanco, Ketchup = sauce tomate...) sera souvent la seule marque évoquée à l'appel de sa classe de produits.

o attributs du produit (2) : les attributs sont directement liés à l'achat ou à l'utilisation du produit qui procurent aux clients des avantages fonctionnels et parfois émotionnels. Un attribut lié au produit peut créer de la valeur en offrant quelque chose de plus (comme des fonctionnalités particulières ou des services inattendus) ou tout simplement en offrant quelque chose de plus. Les publicités TV de l'Apple Watch présentent plus qu'une montre, elles valorisent toutes les fonctionnalités et les bénéfices que procure la montre connectée.

o qualité/valeur (3) : la qualité est un attribut du produit suffisamment important pour être traité à part. Dans chaque secteur compétitif, la qualité perçue implique l'acceptation du prix (la marque doit délivrer un niveau de qualité minimum pour survivre) et sert de socle face à la concurrence (la marque avec le plus haut niveau de qualité gagne). La valeur est très proche de la qualité ; elle enrichit le concept de qualité en ajoutant la dimension de prix.

o usages (4) : certaines marques parviennent avec succès à définir une utilisation ou application particulière, obligeant leurs concurrents à travailler autour de cette réalité.

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utilisateurs (5) : une autre approche est le positionnement de la marque en fonction du type de ses utilisateurs. Certaines marques sont immédiatement associées à un type d'utilisateurs. Red Bull s'adresse aux gens en recherche d'adrénaline. Evian s'adresse aux personnes qui veulent rester jeunes...

o pays ou origine (6) : une option plus stratégique est d'associer la marque avec un pays ou une région qui va lui conférer de la crédibilité. Chanel fait référence au luxe à la française, Tipiak fait tout de suite penser à la Bretagne... Les produits allemands par exemple sont souvent associés à une haute qualité et à une plus grande performance mais à un prix élevé. De nombreuses recherches explorent les effets du pays d'origine. Nous citerons par exemple les travaux de Kapferer sur la marque France.

- La marque en tant qu'organisation :

o les attributs organisationnels (7) : cette perspective met l'accent sur les attributs liés à l'organisation plutôt qu'à ceux liés aux produits ou services. L'innovation, la conduite de la qualité, les préoccupations liées à l'environnement... sont le fruit du travail des collaborateurs de l'entreprise. Les attributs organisationnels sont plus résistants aux attaques concurrentielles que les attributs du produit/service. Premièrement il est plus facile de copier un produit que de dupliquer une organisation. Deuxièmement, les attributs organisationnels se retrouvent dans toutes les classes de produits adressées par l'entreprise rendant plus difficiles la compétition sur une classe unique de produits. Troisièmement, comme il est difficile d'évaluer les attributs organisationnels tels que l'innovation par exemple, les concurrents auront du mal à démontrer qu'ils ont rattrapé l'écart perçu. Il n'est pas facile de prouver qu'une entreprise est plus innovante qu'une autre.

o locale vs globale (8) : la marque doit-elle être globale, aves le prestige et la crédibilité que cela sous-entend ou au contraire viser et s'adapter à un marché local ? Il s'agit là d'une question de stratégie qui représente un choix fondamental pour la marque.

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- La marque en tant que personne :

o la personnalité de la marque (9) : la perspective de la marque en tant que personne engendre une identité de marque plus riche et plus intéressante que celle basée uniquement sur les attributs du produit. Comme une personne, la marque peut être perçue comme compétente, impressionnante, digne de confiance, drôle, active, humoristique, décontractée, formelle, jeune d'esprit ou intellectuelle. La personnalité de marque permet à ses clients de s'identifier à elle en exprimant leur propre personnalité. Un client Apple se sent décontracté, pointu, cool, créatif.

o les relations entre la marque et ses clients (10) : La personnalité de marque représente les bases de la relation entre la marque et ses clients et facilite la définition de la communication autour du produit.

- La marque en tant que symbole :

o l'imagerie visuelle et les métaphores (11) : un symbole fort apporte de la cohésion et de la structure à l'identité et rend plus facile l'identification et la mémorisation. Sa présence peut être un élément clé du développement de la marque et son absence peut engendrer un handicap substantiel. La virgule de Nike est sans doute le meilleur exemple de symbole fort. La simple virgule fait immédiatement référence à la marque et à ses attributs.

o l'héritage de la marque (12) : un héritage significatif peut aussi représenter l'essence même de la marque. L'histoire de Louis Vuitton et son passé de malletier, notamment pour le compte de l'impératrice Eugénie, a marqué à jamais l'identité de la marque de maroquinerie de luxe.

La structure d'identité de marque dans le modèle d'Aaker inclut une identité principale et une identité élargie. L'identité principale - centrale, l'essence intemporelle de la marque - est sensée restée constante tout au long de la vie de la marque, quels que soient les marchés qu'elle adresse ou les produits qu'elle propose. L'identité élargie intègre les éléments de l'identité organisés en groupes cohérents et significatifs qui apportent texture et exhaustivité.

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Aaker rappelle et illustre dans son modèle que l'approche stratégique de l'identité de marque n'est possible qu'après une analyse approfondie des clients (tendances de consommations, motivations, besoins insatisfaits, segmentation), des marchés et des concurrents (image/identité de marque, forces/stratégies, faiblesses). Il lui apparaît essentiel également de mener une analyse précise de la marque (quelle image actuelle ? Quel est son héritage ? Quelle est son histoire, son pays d'origine ? Ses « success stories » ? Qui sont ses fondateurs...- ? Quelles sont ses forces et possibilités, ses valeurs organisationnelles ?).

Figure 3 : La marque dépasse le produit. Aaker (1996)
Source Branding Management (Lewi et Lacoeuilhe)

Aaker (1996) complète son modèle de l'identité de marque en intégrant huit facettes liées à la marque et qui gravitent autour du produit (Figure 3). Les huit facettes Ð la personnalité de la marque Ð la symbolique de la marque Ð la relation avec les clients Ð les bénéfices émotionnels Ð la valorisation personnelle Ð l'identité des consommateurs Ð le pays d'origine Ð le rôle de l'entreprise - jouent un rôle prépondérant dans l'approche stratégique de l'identité de marque. Même si le produit est au centre de la stratégie, les huit dimensions qui gravitent autour sont source de création de valeur et forment un ensemble d'associations mentales qui vont aider à définir la place de la marque dans l'esprit des consommateurs et sur un marché, qui accompagneront la relation avec le client et détermineront les axes de communication et les investissements financiers, structurels et organisationnels à consacrer.

Au même titre qu'Aaker (1996) et son système d'identité de marque, Kapferer (1997) place l'identité dans une approche stratégique de marque émettrice et a développé un système d'identité autour de six factettes.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King