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Journalisme et fabrique sociolinguistiquepar Gradi WILINA NSIMITi Université Catholique du Congo - Master en Journalisme, Information et Communication 2023 |
III.3.1. Résultats au niveau du premier filtrage : la culturePour faire l'économie de notre interprétation à ce niveau, nous partons sur trois découvertes. Il s'agit d'abord de formules énonciatives, ensuite du liage de co-référence et enfin de l'implicite. III.3.1.1. Les formules énonciativesAu cours de ces analyses, nous avons pu relever ces particularités. Les propositions-énoncés sélectionnés entretiennent une apparence différente. La structure du discours diffère d'après les unités textuelles, le média qui alloue l'énonciation et les protagonistes de l'énonciation. Nous retrouvons donc des formules énonciatives qui ont pour objectif de faire vivre le sujet parlant ou le sujet énoncé. C'est ainsi que certaines propositions dont la formule « a-t-il dit », « X s'est exprimé » « selon les dire de X », ont rendu aisé la connotation de quelques mots par eux, car étant en synergie avec son sujet, celui-ci décrit son sens. Il ne s'agit pas d'un sujet-objet (ex. le syndicat), le sujet qui véhicule le sens, le fait par l'acte de dire. Nous avons également rencontré l'usage d'autres formules langagières de responsabilité énonciative, qui ont pour mission, dans un acte d'énonciation, de déterminer les réalités que le mot introduit. C'est, en guise d'exemple, la formule « comme il le définit » « selon ses propres mots ». Ces deuxièmes types de formule aident à une remontée de source pour saisir la connotation du mot. S'agissant de la connotation, les unités textuelles ont été dépourvues d'une connotation directe dont les signifiés apparaissent au moment de la lecture. Il faut donc fouiller dans l'expérience sociale et culturelle pour rassembler les signifiés d'un mot et saisir son sens. Nous avons eu comme premier résultat, des mots à sens éparpillé. Le sens éparpillé stipule que les signifiés de ce mot sont produits chacun dans une situation et un milieu précis. C'est donc dans cette situation que le lecteur entreprend de rechercher le sens du mot susceptible de se l'approprier. III.3.1.2. Le liage de co-référenceNous nous référons à ce que J-M Adam le liage sémantique de co-référence qui est soit anaphorique, soit cataphorique. Ce liage de co-référence stipule que l'interprétation d'un signifiant dépend d'un autre, présent dans le co-texte104(*). Les co-textes sont présents dans notre analyse, ils occupent une place considérable dans la connotation d'un mot. À tel point, que l'absence ou un signifiant implicite rend la connotation quasi impossible. De même que si le signifiant du mot est absent, celui du co-texte prend en charge la signification. Les co-textes n'ont pas uniquement permis de saisir les connotations ou de tenter de les saisir, mais ils ont aussi permis de qualifier les mots. C'est-à-dire, juger de la qualité et de la pertinence du mot au moment nous le prenons comme élément faisant partie d'une variété de langue française. Nous avons donc compris qu'il existe dans notre liste (ou dans l'ensemble de nos pratiques sociolinguistiques) de mots sémantiquement faibles ou sémantiquement forts. Il est faible selon que son contexte d'usage est éphémère et ceci se lit dans le discours. Par exemple, l'unité textuelle du mot `Guerrier' son co-texte sous-tend que son sens n'est plus d'application, selon qu'une autre charte sémantique a pris la relève. Il n'est plus question de gouvernement des Guerriers, mais celui du rassemblement. Même si le mot reste gravé dans l'imaginaire linguistique ou qu'il existerait au niveau de la société une reconfiguration de son sens, il est une évidence que sa portée significative tire l'essence de son actualité dans l'habitat linguistique qu'il a fabriqué. À de celui-ci il y a des mots sémantiquement fort qui s'invitent spontanément dans le discours, car ils sont pourvus d'une meilleure désignation de la réalité à laquelle le sujet parlant ou le locuteur fait allusion. Par exemple `Glissement' ou `Kabilie' qui s'emploient spontanément dans des situations différentes. * 104 L., DEVILLA, Analyse de la linguistique textuelle - introduction à l'analyse textuelle des discours, pp 256. URL : https://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice.00120796v2 consulté le 06 Juin 2023 à 8 :30 |
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