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Journalisme et fabrique sociolinguistiquepar Gradi WILINA NSIMITi Université Catholique du Congo - Master en Journalisme, Information et Communication 2023 |
III.3.1.3. L'impliciteÉtant issue d'un discours journalistique qui dit et qui fait dire. Il y a des exigences qui apparaissent, notamment celle de l'économie du langage. Le journaliste qui joue ce rôle filtre dans son paquet d'informations, celles qui sont significatives du point de vue de l'idéologie. Ce qui ne rend pas au premier contact de la production journalistique le discours explicite, par ricochet le sens du mot. Cependant n'a pas quête de cacher le sens, mais d'amener le lecteur à l'identifier et à le comprendre. L'effort propre du lecteur permet d'apprécier l'intrigue et les éléments. C'est ainsi qu'on présuppose leur appropriation105(*). Alors, l'implicite s'engage, dans notre cas, dans une procédure des préconstruits. Toujours en relation avec les co-textes, le texte ne dit pas directement, mais plutôt veut vouloir dire. Cela signifie que lorsque le journaliste fait dire glissement à Jean-Marc Kabund, le signifié posé du mot glissement n'est pas présent. C'est en reculant vers le co-texte ou en avançant que l'on identifie son vouloir dire, et à ce niveau, son sens contextuel. Enfin, le point précédent a fait état de l'absence de certains signifiés, au niveau de l'unité elle-même et de son contexte. Ceci est justifié par le fait que le discours journalistique présuppose le partage d'une même expérience sociale et culturelle. Il faut donc puiser dans ce réservoir pour connoter les unités à notre disposition. III.3.2. Les résultats au niveau du deuxième filtrage : le rapport de communicationAu niveau du rapport deux faits sont à relever. Il s'agit de la distance énonciative qui permet de comprendre le rapport de communication qui établit les deux sujet parlants, dans la majeure partie de nos analyses. Et cette forme d'antériorité que façonne l'intertextualité qui justifie ce rapport de communication. III.3.2.1. La distance énonciative et l'intertextualitéLe discours journalistique est en grande partie impacté par les discours rapportés. Comme nous l'avons démontré dans nos analyses, le journaliste raconte ce qui a été dit par un autre sujet, mais ayant le même niveau de connaissance de l'objet d'énonciation, Il construit son propre discours à partir des éléments discursifs du sujet qu'il fait parler, que lui-même le journaliste juge pertinent106(*). Il y a une fonction de communication qu'il assume. En disant ou en écrivant, il s'adresse directement à son lectorat et à la cible du message supposé du sujet qu'il fait parler. Pour ce faire, il recourt enfin à l'antériorité du discours pour mettre les traces de cette relation source-journaliste-public. C'est en identifiant dans le texte, un autre texte qui le stipule clairement. * 105 L., DEVILLA, op.cit., p264 * 106 H., MBIYE, Cours de narratologie, Notes à l'intention des étudiants de 3ème licence en Communications sociales, UCC, Kinshasa, Année académique 2020-2021, p28 |
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