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Le concept d'Ontologie Sociale

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par Jules Donzelot
Université de Provence - Master 1 - Maà®trise de philosophie 2004
  

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III / « Nous » est un sujet pluriel - Analyse sémantique.

INTRODUCTION

Nous avons vu que Gilbert cherchait une position intermédiaire au holisme et à l'individualisme. Elle trouve cette position dans la doctrine intentionnaliste. Selon celle-ci, une ontologie de l'homme est possible qui ne l'appréhende pas directement comme un être socialisé. L'homme est essentiellement un être pensant et il est susceptible de penser sans avoir jamais connu de société. Cette thèse est très proche de celle de John Searle, qui soutient que l'intentionnalité individuelle et l'intentionnalité collective sont deux formes de la consciences des individus. Nous pouvons ainsi mettre en parallèle les conceptions de Wittgenstein, Gilbert et Searle : Wittgenstein semble penser que les hommes en tant que tels adviennent à travers l'apprentissage du langage de leur société et des règles qui y sont inclue. Searle soutient pour sa part que l'intentionnalité individuelle sont deux formes inhérentes à la conscience individuelle. Gilbert, enfin, affirme que l'intentionnalité individuelle existe avant l'intentionnalité collective. Trois opinions que l'on peut résumer ainsi :

1) Le langage institue l'homme en tant qu'être. Il lui inculque les règles de sa pensée et de son comportement.

2) Avec la conscience individuelle adviennent à la fois l'intentionnalité individuelle et l'intentionnalité collective.

3) L'intentionnalité individuelle s'engage conjointement avec d'autres intentionnalités du même genre pour faire exister une intentionnalité collective : celle d'une société, d'une simple collectivité, voir d'un groupe constitué de deux personnes.

Ce qui fait la spécificité de la théorie du sujet pluriel est la primauté qu'elle accorde aux intentionnalités individuelles vis-à-vis de l'intentionnalité collective. Une question s'impose alors : Comment les intentionnalités individuelles forment-elles ensemble une intentionnalité collective ? Comment les hommes, pris individuellement, parviennent-ils à «faire société» ensemble ? La réponse à cette question se trouve au chapitre IV de On Social Facts. Dans ce chapitre, « peut-être le coeur de l'ouvrage »29(*), Gilbert rend compte, en s'inspirant d'un idée de Simmel, du comment de la formation des groupes sociaux. La troisième partie de ce chapitre, en particulier, énonce les conditions nécessaires et suffisantes à la création d'un sujet pluriel. Cette partie est intitulée «Nous»30(*). Gilbert annonce, dans son introduction, le lien que le pronom «nous» entretient avec sa théorie : « Je soutiens que le pronom «Nous» possède un sens central, celui de référer à un sujet pluriel. Ses référents ne sont pas seulement les sujets pluriels de buts [goals]. Ceux qui sont prêts - ou conjointement disposés - à réaliser ensemble certaines actions lorsque le moment sera venu font aussi un usage approprié de «Nous». La disposition conjointe implique un sujet pluriel. C'est pourquoi il est tout à fait plausible de définir un groupe social en termes de «Nous». (...) Je propose de considérer la subjectivité plurielle comme le constituent crucial d'un groupe social. Plus simplement, les groupes sociaux sont des sujets pluriels. »31(*) Le chapitre en question va donc consister en une analyse des différents usages du pronom «Nous», visant à mettre à jour les propriétés du sujet pluriel en écartant les usages inappropriés et retenant les usages corrects.

* 29 On Social Facts, p. 17.

* 30 On trouvera en annexe une traduction de la partie en question.

* 31 On Social Facts, p. 18.

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