3. Revue de
la littérature
Cette revue s'articule autour de deux mouvements. D'abord la
littérature sur la promotion de la démocratie.
Larry DIAMOND a consacré un article à la
promotion de la démocratie dans les années 1990(DIAMOND, op.
cit.). Il présentait l'activisme américain sur la scène
internationale pour étendre son mode de pensée politique. Ce,
dans une logique d'expansion de la civilisation américaine. L'Afrique y
est évoquée, mais dans un autre contexte international. Cet
article est représentatif de ce qui traite de la promotion de la
démocratie dans la décennie 1990. Joél D. BARKAN quant
à lui s'interroge sur la capacité des démocraties
établies à répandre la démocratie dans le monde
(BARKAN, 1997). Luc SINDJOUN traitant de la loyauté démocratique
démontre qu'à partir de la trilogie proposée par Albert
HIRSCHMANN devant la promotion de la démocratie par une puissance
à savoir : la loyauté, la défection et la
protestation, l'on peut envisager une quatrième posture : la
simulation (SINDJOUN, 2001). Robert PINKNEY s'intéresse quant à
lui à la consolidation démocratique en Afrique de l'Est en se
penchant sur les pressions et contraintes extérieures propre à la
décennie 1990 qui imposent la consolidation démocratique
(PINKNEY, 1999). Paul NDUE s'intéressait à l'ouverture de
l'Afrique au pluralisme : ce, toujours dans le contexte des années
1990. (NDUE, 1994).
Un deuxième mouvement s'est penché sur la
démocratie comme élément important dans la politique
étrangère des Etats-Unis. Joseph NYE Jr. se penche sur
l'extension du leadership américain par le « Soft
power ». Il relève le rôle de la démocratie dans
la politique étrangère en tant qu'elle est une projection de la
puissance (NYE, 1992). Jean Daniel ABA dans une thèse de doctorat
présentée à la Sorbonne en 2000-2001, a traité de
la démocratie comme une modalité d'élaboration de la
politique africaine des Etats-Unis. Dans la même logique, s'inscrit
l'ouvrage de l'ex-ambassadeur du Gabon aux Etats-Unis. Paul BUNDUKU-LATHA qui
examine la politique africaine de l'Administration CLINTON. Dans cette
dernière, la démocratie occupe une place
prépondérante (BUNDUKU-LATHA, 1999). Robert STRAUSZ-HUPE observe
que la démocratie dans la politique étrangère
relève de la nécessité de cohérence entre l'opinion
nationale et la politique extérieure américaine (STRAUSZ-HUPE,
op.cit.).
Ces ouvrages sont représentatifs de deux types de
littératures qui se limitent à présenter la
démocratie dans la politique étrangère américaine
comme une exigence de projection de puissance. Appliquée en Afrique dans
la décennie 1990, elle vise en plus à aider le continent à
connaître la paix et le développement.
Pour notre part, nous envisageons d'étudier la
démocratie dans la politique africaine des Etats-Unis en
général et celle appliquée au Cameroun en particulier au
lendemain des attentats du 11 septembre 2001, comme une exigence de la
mondialisation de la pensée politique américaine d'abord, et
comme une exigence de l'intérêt national américain.
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