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La politique américaine de promotion de la démocratie au Cameroun après le 11 septembre 2001

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par Paul Elvic Jerome BATCHOM
Université de YaoundéII / Soa - DEA/Master II 2005
  

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B. Considérations théoriques

1 - La problématique

La problématique dit Madeleine GRAWITZ « répond à un besoin de cohérence logique, met en oeuvre un ensemble de problèmes qui orientent la recherche et un corps de concepts qui, directement ou indirectement, débouchent sur des hypothèses rendant compte d'un contenu riche de conflits. » (GRAWITZ, 1993 :4). Le 11 septembre 2001 a révélé aux yeux du monde que la sécurité nationale dans un monde de plus en plus globalisé ne relève plus seulement de la capacité d'un Etat à garantir sa souveraineté ; tant il est vrai que la souveraineté est de tout temps et aujourd'hui plus encore une illusion, une fiction (BADIE, 1999 ; KRASNER, 2001). L'ordre intérieur dépend donc désormais de la maîtrise des facteurs de puissance qui se trouvent au-delà des frontières nationales. La «guerre préventive » engagée contre le terrorisme par le président G.W. BUSH au lendemain du 11 septembre 2001 suppose que par l'usage du « hard power » et du «  soft power »(NYE, Op. cit.), les Etats-Unis devront s'assurer le contrôle des pivots stratégiques du globe. Cependant, les Etats-Unis, dans leur entreprise de promotion de la démocratie au Cameroun, font prévaloir que l'absence de démocratie dans ce pays est à l'origine du retard accusé dans le développement économique. Etudier la politique américaine de promotion de la démocratie au Cameroun après le 11 septembre 2001 c'est donc s'interroger sur les fondements de cette politique, c'est s'interroger sur le rôle que le Cameroun peut jouer dans la Nouvelle Stratégie de Sécurité Nationale américaine. C'est enfin se demander si le choix du cadre stato-national camerounais est fortuit.

2 - Hypothèses de la recherche

Vouloir ressortir le lien existant entre la promotion de la démocratie au Cameroun par les USA après le 11 septembre 2001 et l'intérêt national américain c'est penser que la politique africaine des Etats-Unis a été modifiée après les attentats du 11 septembre 2001. C'est également penser que le choix du Cameroun se fonde sur une conjugaison de facteurs exogènes et endogènes. Cependant, la promotion de la démocratie est d'abord une expansion de la civilisation américaine qui se justifie par la mondialisation. Il s'agit de dire que cette entreprise de projection de la culture américaine a pris une coloration stratégique au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Le Cameroun deviendrait ainsi un théâtre d'opération où se jouent des intérêts vitaux relevant de la sécurité nationale américaine, mais où la tactique employée est la promotion de la démocratie. Ainsi, dans une première partie, la promotion de la démocratie au Cameroun par les Etats-Unis sera lue comme une exigence de la mondialisation économique et politique. Ensuite, elle sera perçue comme une entreprise stratégique au regard des intérêts américains à l'intérieur et autour du Cameroun.

3 - Propos théorique sur l'objectif de la recherche

Le postulat du réalisme fait de l'Etat l'acteur prioritaire sinon, l'unique acteur des relations internationales. En cela, il s'appuie sur les thèses souverainistes. Jean BODIN dans les six livres de la République (1576) définissait la souveraineté comme la capacité à contraindre et à commander sans être ni contraint, ni commandé. La souveraineté bodinienne est donc une « puissance perpétuelle » et elle appartient à la République. L'Etat a la souveraineté sur une double dimension .A l'intérieur, il a les pleins pouvoirs sur les populations. WEBER le présentera comme le détenteur du monopole de la violence légitime (WEBER, 1971). A l'extérieur, l'Etat est garant des mouvements à ses frontières et parce que souverain, il ne reçoit d'ordre d'aucun autre Etat. Et, inversement, il n'interfère pas dans les affaires internes des autres.

S'appuyant sur ces traditions bodinienne et hobbesienne, les contemporains à l'instar de Hans MORGENTHAU (1955), Henry KISSINGER, Carl Von CLAUSEWITZ... ont décrit la scène internationale comme un théâtre de quête de puissance. Bien entendu, les confits mondiaux, les conflits de la guerre froide et la logique des blocs ont donné raison à la théorie réaliste. Cependant, la chute du mur de Berlin en 1989 et la balkanisation de l'U.R.S.S conduiront à l'émergence de nouveaux acteurs (ONG, OIG, individus...) sur l'échiquier des relations internationales. L'objet  « scène internationale » étant entré en mutation, le paradigme présentait toutes les raisons de se muter à son tour. D'aucuns parleront de Neo-Réalisme (WALTZ, 1979), d'inter dépendance complexe (NYE, KEOHANE). Désormais, l'Etat n'est plus le seul acteur des relations internationales ; son statut d'acteur se trouve même très concurrencé par d'autres. Et la souveraineté sur laquelle s'appuyaient les théoriciens du réalisme entre en crise à son tour avec la naissance à l'interface de l'externe et de l'interne de plusieurs espaces (APPADURAÏ, 1997). La notion de territoire perd de sa pertinence (BADIE, 1995).

Le reproche que nous faisons à certains critiques du réalisme tels que M. SINDJOUN (2001) et BADIE (1999) est d'avoir focalisé l'attention uniquement sur la souveraineté des Etats. En effet, ces deux auteurs pensent que la souveraineté est entrée en crise (BADIE) ou s'est transformée (SINDJOUN) ; et que ce faisant, le réalisme n'est plus très pertinent. C'est précisément occulter l'essence même du réalisme. Thomas HOBBES a préconisé dans le Léviathan l'assujettissement des libertés individuelles au Léviathan en échange de la sécurité. Cependant, l'absence d'une telle figure à l'échelle mondiale a laissé libre cours à l'anarchie. Autrement dit, l'état de nature s'est transposé à l'échelle mondiale. Dans cette anarchie qui a toujours caractérisé la scène internationale, comme le pense également Stephen D. KRASNER, la souveraineté a toujours été une hypocrisie juridique. (KRASNER, 2001). L'élément permanent et transversal dans la scène mondiale est la recherche des intérêts par les Etats. Cela veut dire que de tout temps, la souveraineté a été un prétexte et une construction fictive relevant de l'hypocrisie des Etats car c'est précisément après le traité de Westphalie en 1648 sanctionnant la fin de la guerre de Trente ans que la conflictualité et les interférences dans les affaires internes des Etats ont été le plus marquées.

Dans cette ère nouvelle, l'irruption de nouveaux acteurs dans le jeu des relations internationales n'épuise pas non plus la théorie réaliste mais au contraire, la dope d'une intensité nouvelle et plus grande. Allons-nous donc parler comme Kenneth WALTZ du néo réalisme ? La politique américaine de promotion de la démocratie au Cameroun après le 11 septembre 2001 s'inscrit pensons-nous dans une mouvance réaliste : le réalisme démocratique.

Pris isolement, ce concept peut ne pas avoir une portée heuristique. Peut être même qu'il serait jugé comme relevant d'une imagination fébrile. Cependant, il faut le relier à notre thématique pour comprendre cette formulation dans un contexte de globalisation où la démocratie est présentée comme la panacée. Il nous semble plutôt que le paradigme du réalisme démocratique nous révèle à quel point elle est un placebo. Elle relève de ce que Joseph NYE appelle le « pouvoir en douceur » c'est à dire la capacité d'une nation à influencer les autres par son idéologie, son système de valeur, sa culture (NYE, op.cit.).

Depuis les années 1990, les Etats-Unis s'emploient à la démocratisation de l'Afrique et ceci pour voler au secours d'un continent qui se meurt. Au-delà du « politiquement correct », il peut apparaître que l'ère de la sous-traitance stratégique étant révolue, les USA veulent désormais étendre leur influence sur l'Afrique. Septembre 2001 marque une date importante dans cette politique car avec les attentats des tours jumelles et du Pentagone, des exigences sécuritaires et énergétiques poussent le pays de l'oncle SAM à intensifier sa présence en Afrique. Nous passons de l'ère de la simple « diplomatie Mère Térésa » (ABA, 2001/2002, P. 622) à une diplomatie de « real politik ». En effet, le golfe de Guinée est à plus d'un titre intéressant pour les américains par son pétrole, sa situation stratégique dans la lutte contre la propagation du terrorisme et les autres menaces transnationales. La promotion de la démocratie au Cameroun s'inscrit dans une politique africaine qui vise des objectifs multiples mais dont la finalité est l'intérêt national des Etats-Unis sur les plans énergétiques et sécuritaires. Par ailleurs, il s'agit d'une imposition de l'idéologie qui participe de la projection de la puissance américaine. Il apparaît donc que dans un contexte de fin des souverainetés, le réalisme s'est métamorphosé. Le réalisme démocratique tend à démontrer que la grille réaliste que nous convoquons ici garde toute sa pertinence.

L'Etat a perdu le monopole du jeu des relations internationales parce qu'il est concurrencé par d'autres acteurs. Le trait caractéristique de la concurrence est de faciliter la naissance des stratagèmes pour l'amélioration des compétences. Si l'on convient avec Diane ETHIER que les constitutions nationales et le droit international reconnaissent l'Etat comme seul acteur de la politique étrangère (ETHIER, 2003 : 126), il faut noter que l'Etat fait de plus en plus des autres acteurs ses bras séculiers. Les institutions financières internationales font souvent la politique étrangère des grandes puissances ; tout comme l'O.N.U. Dans le cadre de notre analyse, nous accordons aussi une place importante à ce que Larry DIAMOND(p.314) appelle «  Quasi Governmental organizations » . Il s'agit des organisations puissantes telles que le NED (New Endowment for Democracy) et des pendants des « german stiftung » que sont le NDI (National Democratic Institute) et l'IRI (International Republican Institute). Celles-ci, agissent en connexion avec d'autres ONG de promotion de la démocratie. La Fondation Carter s'inscrit dans la même dynamique. La population camerounaise (« allié silencieux »), sera mise à contribution pour l'enracinement de la démocratie ; tous ces acteurs a priori non étatiques font finalement la politique de l'Etat américain dans sa quête de puissance et d'intérêts. Cela nous a conduit à préférer l'usage du réalisme au néo-réalisme.

La crise de la souveraineté n'a pas conduit à la crise du réalisme. Cependant, elle a conduit à une mutation (SINDJOUN, 2001), à sa transformation en une forme spécieuse, captieuse, vicieuse car étant comme une nappe d'algues qui cache un lac paisible mais profond. C'est précisément ainsi que se présente le réalisme démocratique des Etats-Unis au Cameroun. Une politique inoffensive qui vient soulager le peuple camerounais du « règne de l'autocratie ». Le choix du réalisme dans cette étude reste motivé par la nécessité de la lucidité dans les relations internationales. Georges WASHINGTON ne disait-il pas qu'aucun Etat ne doit être cru au-delà de ses intérêts ?

Le réalisme n'est donc pas obsolète, il reste tapi dans un fourré appelé « démocratie ». Rien n'interdit au Cameroun l'usage de ce même réalisme pour maximiser les gains dans cette coopération ; comme l'on fait nombre d'Etats en Afrique de l'Ouest.

PARTIE I :
CONSOLIDATION DEMOCRATIQUE AU CAMEROUN ET LOGIQUES DE L'AMERICANISATION DU MONDE

La promotion de la démocratie au Cameroun par les Etats-Unis d'Amérique relève d'abord d'une logique d'extension de l'"American Way of Life". Ainsi, l'assistance à la consolidation démocratique est une volonté d'étendre au monde entier une vision de la politique. L'américain ordinaire ne comprend pas que des peuples vivent encore d'une manière autre que démocratique. Cette attitude qui relève de l'ethnocentrisme est déterminante dans l'adoption de la politique étrangère du gouvernement américain. En effet, l'exportation de la culture américaine ne relève pas de la seule volonté du politique. Elle émane du peuple et dans la logique du rapport inévitable entre les politiques intérieure et extérieure, le gouvernement s'aligne derrière la volonté du peuple ; Tant il est vrai que «... dans une démocratie les choix appartiennent au peuple » (NYE ,1992 : 235). Et, Robert STRAUSZ-HUPE d'ajouter: « Given their passion for democracy, americans are not comfortable when they are forced to contemplate a U.S foreign policy that does not seem to advance democracy»(STRAUSZ-HUPE, 1995: 126).

Au Cameroun, la promotion de la démocratie qui est un régime des libertés ne se cantonne pas sur la politique. L'idée est prévalente selon laquelle il n'y a de développement économique durable qu'en rapport avec la démocratie ; ou encore, la démocratie ne s'enracine que dans une économie stable, développée. Il y a donc une interdépendance entre les sphères politique et économique dans une démocratie. A la question « What makes Democracies Endure? » PRZEWORSKI, ALVAREZ, CHEIBUB et LIMONGI répondent en citant des conditions nécessaires pour qu'un pays quelconque considéré cette année, puisse devenir une démocratie l'année prochaine. Entre autres conditions, ils relèvent la performance économique et l'affluence. (PRZEWORSKI et alii, 1996). Toutefois, si l'on s'aligne derrière cette pensée, il demeure que l'économie se développe aussi facilement dans un environnement démocratique ; Même si plusieurs dictatures se sont justifiées par la nécessité d'un développement économique ; Certains y parvenant comme la Chine des années 1980, Cuba et l'URSS des années fortes du communisme.

Il s'agit donc d'aborder l'extension de la civilisation américaine au Cameroun à travers la promotion de la démocratie sur deux plans : la promotion de l'économie libérale et la promotion des reformes institutionnelles et comportementales.

CHAPITRE I :
LOGIQUE DE LA MONDIALISATION ECONOMIQUE AU CAMEROUN OU L'AMERICANISATION DE L'ECONOMIE CAMEROUNAISE.

La mondialisation qui est en vigueur n'a pas épargné le Cameroun. Elle est inévitable et comme le remarquait pertinemment Albertine TCHIBILONDI NGOYI, la mondialisation est un horizon pour l'existence humaine (TCHIBILONDI, 2001). Elle divise les spécialistes quant à sa définition. Joseph STIGLITZ ( prix Nobel d'Economie 2001) la définit comme : « l'intégration sans cesse plus étroite des pays et des peuples du monde qu'ont réalisé d'une part la baisse continue des coûts du transport et des communications et d'autre part la réduction des barrières douanières et commerciales » (STIGLITZ, 2003 : 20). Cette définition peut retenir l'attention car, elle dit non seulement ce qu'est la mondialisation, mais elle présente aussi les facteurs qui contribuent à la rendre effective. La mondialisation paraît donc comme l'extension à l'échelle mondiale d'une culture, d'une civilisation. L'épicentre de la mondialisation se situerait en occident et précisément aux Etats-Unis. En effet,après la chute du mur de Berlin et la victoire du capitalisme sur le communisme, les Etats-Unis ont eu le vent en poupe sur l'échiquier mondial. Il ne restait plus qu'à étendre leur influence sur la planète entière. La mondialisation suppose l'uniformisation, c'est-à-dire l'intégration des systèmes périphériques dans le courant prédominant à savoir le capitalisme et la démocratie occidentale. L'intégration est « la création voulue et concertée d'un espace économique et social commun dans lequel prévalent les mêmes normes» (MAPPA, 2003 : Introduction).

La mondialisation est donc en définitive semblable à cette pieuvre qui étend ses tentacules pour couvrir toute la planète. Elle est une entreprise savamment conçue qui, si elle est menée à son terme, présentera le monde comme un grand village selon la conception de Marshall MCLUHAN qui fait apparaître dès 1964 la notion de « village mondial ». Parce que le Cameroun n'est pas extérieur à ce monde, parce qu'il est dans le système périphérique, il nécessite donc aussi que les mécanismes de son intégration dans l'économie monde soient enclenchés. A l'observation de ces mécanismes,il apparaît qu'hier comme aujourd'hui avec les institutions de Bretton -woods et les Etats-Unis d'Amérique, C'est le même modus operandi pour un même opus operatus .Autrement dit, l'observation des pratiques des institutions monétaires internationales que sont le FMI et la Banque Mondiale au Cameroun laisse transparaître une ressemblance avec la politique américaine en matière économique au Cameroun. Il s'agit donc par le « consensus de Washington » (section I) et l'assistance économique américaine au Cameroun (Section II) de montrer que l'impératif économique dans la promotion de la démocratie au Cameroun par les USA relève d'abord d'une volonté de mondialisation économique.

SECTION I : Le « Consensus de Washington » ou les institutions de Bretton Woods au service des Etats-Unis d'Amérique.

Au sortir de la seconde guerre mondiale l'économie mondiale est affaiblie excepté un îlot. En effet,les Etats-Unis qui ont tiré profit de la vente d'armes et matériels de guerre, qui n'ont pas été affectés par une guerre ayant lieu sur le théâtre européen prennent le contrôle de l'économie mondiale. La Banque Mondiale et le FMI voient le jour en juillet 1944 à Bretton-Woods près de Washington. Pour la Banque Mondiale, le but premier est d'aider à la reconstruction du monde. Le FMI quant à lui reçoit la tâche plus difficile d'assurer la stabilité économique tout comme l'ONU assure la stabilité politique. Il devient donc le gendarme économique du monde.

Pour comprendre la collusion entre les institutions de Bretton Woods et la politique américaine au Cameroun en matière économique, il faut remonter aux années 1980. En effet, au début de cette décennie, Margaret TCHATCHER alors Premier Ministre d'Angleterre et le président américain Ronald REAGAN introduisent une nouvelle idéologie libérale dont le FMI et la Banque mondiale se font les missionnaires avec la complicité du trésor américain. C'est le « Consensus de Washington » (STIGLITZ, 2003).Il repose sur trois piliers qui sont : l'austérité, la privatisation et la libéralisation. A l'observation de la politique américaine au Cameroun après le 11 septembre 2001, force est de constater qu'elle obéit à ce même schéma et s'avère un peu plus incisive ; donnant l'impression de la recherche d'une efficacité hic et nunc .

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams