CONCLUSION
GENERALE
Les transports dans l'aire métropolitaine lyonnaise
constituent un enjeu majeur pour son bon fonctionnement. Ils sont
nécessaires à ses échanges mais peuvent aussi la
paralyser. Les mobilités, pour diverses raisons, augmentent constamment
depuis plus de 15 ans. Il convient alors d'envisager des aménagements
qui permettent de faire circuler de nombreux flux dans de bonnes conditions.
Les flux de transports nous ont permis d'identifier
l'organisation spatiale de l'ouest lyonnais. La proche banlieue lyonnaise est
essentiellement résidentielle. Sa population effectue quotidiennement
une majorité de déplacements pour se rendre sur leur lieu de
travail. La quantité des flux domicile-travail entre Lyon et sa banlieue
ouest permet d'identifier les limites de son influence. Actuellement,
l'influence de Lyon n'a pas encore franchi la limite administrative entre la
Loire et le Rhône dans les Monts du Tararois. Tarare reste un pôle
intermédiaire entre Lyon et Roanne. En revanche, elle l'a atteinte au
Sud-Ouest et de nombreux résidents de la Vallée du Gier, voire de
Saint-Etienne, travaillent dans l'agglomération lyonnaise. Plus
l'influence de Lyon s'étend, plus les mobilités augmentent pour
s'y rendre. L'A89 offre des possibilités d'extension de l'aire
d'influence lyonnaise vers l'Ouest en contractant « l'espace-temps ».
Cet éloignement du centre engendre des déplacements, qui
nécessitent des infrastructures, qui permettront à leur tour de
s'écarter du centre etc... La société crée des
modes de transports qui lui correspondent, qui répondent à ses
besoins. C'est donc la société qui crée les transports.
Mais les nouvelles offres de transports recomposent les territoires qu'elles
traversent, elles en modifient leur fonctionnement, leur organisation. Dans ce
cas, ce sont les infrastructures et les flux de transports qui créent
les organisations spatiales, la société. Ainsi, la
société se crée elle-même et les transports sont un
outil qui permet les changements, les modifications, les mutations de
l'organisation spatiale.
L'automobile est le mode de transport le plus courant.
Pourtant, les chiffres montrent qu'il est moins avantageux que le train,
surtout financièrement. Mais ce dernier souffre d'un manque
d'infrastructures rapides, efficaces, et d'une offre encore insuffisante. Les
projets d'aménagement du réseau ferroviaire, la mise en place
d'une nouvelle tarification, le cadencement des trains... sont censés
favoriser le développement du transport ferroviaire, un mode de
transport qui par ailleurs est moins contraignant pour l'environnement. Le
transport ferroviaire est un mode alternatif au transport routier à
condition d'être optimisé. Toutefois, il est nécessaire de
parvenir à faire évoluer les mentalités. Trop de trajets
sont effectués en véhicule personnel alors qu'ils pourraient
l'être en transport collectif. Il s'agit essentiellement des navettes
domicile-travail qui représentent la part la plus importante des motifs
de
déplacements dans l'ouest lyonnais. L'accroissement de
la distance entre le lieu de résidence et le lieu de travail devrait
à terme ne plus pouvoir être supporté financièrement
par les ménages s'ils continuent d'utiliser autant leur automobile. La
hausse du coût des carburants et l'augmentation des distances parcourues
risquent de donner aux transports une part encore plus importante dans le
budget des ménages. Les transports ferroviaires, grâce à
leurs avantages financiers, s'ils sont aménagés pour satisfaire
une demande grandissante, pourraient réduire sensiblement l'utilisation
de l'automobile.
Le roannais voit en la mise en service de l'A89 entre Balbigny
et La-Tour-deSalvangy une solution à son ouverture et à sa
relance économique. Il ne faut pas oublier que l'autoroute permet
à un territoire d'exprimer au mieux ses capacités et ses
potentialités. Le moteur des échanges est le besoin
d'échanger et non pas la possibilité d'échanger. La mise
en service de l'A89 doit être accompagnée par les acteurs locaux
pour permettre un développement économique. Ce n'est pas
l'autoroute qui créera les richesses mais les stratégies des
acteurs en lien avec l'autoroute. Les négociations pour obtenir la mise
en 2*2 voies de la RN82 de Roanne à Balbigny afin de se relier à
l'A89 ont demandé beaucoup d'efforts. Il est nécessaire de ne pas
considérer l'ouverture économique de Roanne comme acquise par la
simple amélioration de son accessibilité. Les efforts sont
à poursuivre, cette fois-ci pour relancer les activités
économiques et refaire de Roanne une ville attractive.
Il est difficile de prévoir comment s'organisera
l'ouest lyonnais avec l'A89, même si on peut en estimer les grandes
tendances. Cette étude a permis de dresser un portrait de l'ouest
lyonnais et des forces qui l'animent. Elle sera utile à l'étude
des effets de l'A89 lorsqu'elle sera en service. Elle pourra alors permettre
à des chercheurs et des étudiants, de connaître
l'organisation spatiale de l'ouest lyonnais antérieure à la mise
en service de l'A89.
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