INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
L'Administration Publique Camerounaise (APC) peut-elle
s'accommoder des règles de fonctionnement de la Gestion des Ressources
Humaines (GRH) ? Si oui, comment peut-on y faire naître un sentiment
d'appartenance, si tant est qu'il n'y existe pas ?
Dans le vaste champ de la recherche en GRH du reste
récent, l'aspect traitant de la motivation est essentiel. De quelles
armes de persuasion faut-il user pour obtenir d'abord l'adhésion du
travailleur à la stratégie globale de son administration, ensuite
son implication effective à l'atteinte des objectifs fixés ?
La raison d'être même de la GRH, c'est le souci de faire passer
l'homme du stade d' « instrument »,
de moyen de production, à celui d'une
« ressource », un bien, un patrimoine de
l'organisation. Les activités de production devraient d'ailleurs
être développées non contre l'Homme mais pour et avec
l'Homme.
La notion de « culture »
trouve alors ici tout son sens. Elle qui englobe les aspects
éducationnels tant formels, non formels qu'informels. De manière
générale, la culture permet de rapprocher les hommes, à
travers un certain nombre d'éléments d'identification collective.
Allant dans la logique de l'opinion populaire selon laquelle l'union fait la
force, la donnée culturelle se présente dès lors comme un
atout essentiel de motivation, de solidarité, et d'efficience, pour
toute organisation humaine.
Le syllogisme socratique serait donc vrai pour l'APC, si tant
est qu'elle est admise comme une organisation humaine :
- la donnée culturelle est un atout pour
l'organisation ;
- l'APC est une organisation ;
- la donnée culturelle est un atout pour l'APC.
Ce zeste de cogitation philosophique pose avec pertinence, la
problématique du rôle essentiel que devrait donc jouer la culture
sous tous les angles de sa compréhension, dans un processus de
production au sein d'une organisation, et spécifiquement l'APC.
C'est du reste le stade d'évolution de la
réflexion sur la question en GRH, dans un monde devenu férocement
concurrentiel, par le fait de la globalisation, suite à la
théorie du « village
planétaire » de Marshall Mac Luhan
(1968). Les médias qui en sont les supports (écrit, parole,
téléphone, radio, cinéma, télévision et
aujourd'hui la télématique) tendent vers une uniformisation du
genre humain, occasionnant ainsi une certaine dépendance de celui-ci
vis-à-vis desdits supports. Il n'est donc plus possible de se complaire
dans une attitude de sécurité en trompe l'oeil, et oisivement
attentiste.
Désormais, et quel que soit le domaine de
compétence, il faut se secouer l'échine, pour s'arrimer à
la nouvelle donne : rentrer en phase dans le millénaire de
l'intelligence, sous toutes ses coutures.
Il va sans dire que ce type d'organisation
sécréterait un type de culture à elle spécifique,
par le fait des échanges originaux qui y ont cours :
réunions, écrits administratifs, échanges professionnels
verticaux et horizontaux, sessions de formation (séminaires, stages),
mais aussi rencontres et échanges informels à travers diverses
circonstances favorables au développement de certaines affinités
psycho-affectives entre les uns et les autres.
Par ailleurs, il se remarque que les principes de Gestion des
Ressources Humaines (GRH), s'appliquent plus rigoureusement dans le contexte
des organisations privées ou des entreprises para-publiques. Ils se
déclinent en un certain nombre d'activités et d'attitudes dont la
finalité principale est de solliciter efficacement les
potentialités du travailleur dans le processus d'optimisation de la
productivité organisationnelle. La notion de sollicitation ici
revêt toute son importance parce qu'elle repose sur la dimension
volontariste de l'engagement du travailleur dans cette odyssée dont
lui-même est le centre d'intérêt. En effet, avant, pendant
et après le processus, l'Homme est et demeure La raison
première de l'activité organisationnelle. Dès lors, dans
cette approche gagnant-gagnant liant la structure de
production qui doit survivre et au besoin, faire du profit, et le travailleur
qui doit satisfaire ses besoins (qu'ils soient vitaux ou de civilisation), la
fonction Ressources Humaines (RH) usera certainement des instruments
traditionnels de gestion et d'administration du personnel (recrutement, emploi,
rémunération, administration...).
Mais en plus et principalement, elle devra développer
le volet dynamique et idéel de son action, visant une mobilisation tous
azimuts du travailleur. Cela aboutirait à une identification de celui-ci
à l'organisation d'accueil dont il s'est d'une façon ou d'une
autre, approprié la stratégie globale, à quelque niveau de
l'échelle qu'il puisse se trouver.
La plupart du temps, les administrations publiques au Cameroun
notamment ne font pas beau à voir. C'est le repère des
comportements peu recommandables comme le détournement des deniers
publics, le favoritisme sous toutes les formes, la corruption, l'absence de
comptabilité, etc. Comment en sortir ? La fonction Ressources
Humaines (RH) peut-elle être introduite profitablement dans les
administrations publiques camerounaises (A.P.C.) ?
Aujourd'hui et à la suite des divers programmes
d'ajustement structurels imposés par les bailleurs de fonds
internationaux en vue de juguler la crise économique, les services
publics sont engagés dans un processus de réorientation de leurs
approches de gestion, tendant vers une administration de poste de travail, et
une moralisation des comportements à la lumière notamment, du
Programme National de Gouvernance. Lequel programme est destiné à
rationaliser les règles de fonctionnement, dans la gestion des diverses
activités administratives.
On observe alors çà et là,
l'élaboration de manuels de procédures administratives,
destinés à introduire de nouvelles attitudes et aptitudes
managériales, et à restaurer l'orthodoxie d'un service public
dépouillé de phénomènes effarants tels que la
corruption, le tribalisme, le népotisme, le détournement des
fonds publics, etc. Cette dynamique de formation, d'information et de
rationalisation des pratiques, porte-elle effectivement ?
Ne pouvant tenir l'ambition d'observer toutes les APC, nous en
choisirons une qui, à nos yeux, sera suffisamment représentative
des pratiques qui ont cours dans le milieu.
Le Ministère de l'enseignement supérieur est
chargé de la supervision des activités universitaires et de la
tutelle de toutes les institutions oeuvrant dans le domaine.
Pour mener à bien cette étude que nous
entendons engager auprès des administrations publiques camerounaises,
nous passerons par deux parties essentielles qui sont :
- la problématique et les fondements théoriques
de l'Administration Publique (première partie) ;
- l'essai d'analyse empirique (deuxième partie).
Chacune des parties comportera deux chapitres.
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