PREMIERE PARTIE :
PROBLEMATIQUE ET FONDEMENTS THEORIQUES DE LA CULTURE
DANS L'ADMINSTRATION PUBLIQUE.
PREMIERE PARTIE :
PROBLEMATIQUE ET FONDEMENTS THEORIQUES DE LA CULTURE
DANS L'ADMINSTRATION PUBLIQUE.
Après la présentation sommaire de l'objet du
présent mémoire, cette première partie de
l'étude sera consacrée à la justification du thème
d'étude que nous avons choisi (chap.1), ainsi qu'à une visite
ciblée de toute la réflexion théorique menée autour
de la notion de culture dans l'Administration publique (chap.2).
CHAPITRE 1 : Problématique
Le chapitre sur la problématique est le lieu où
nous faisons état du problème qui se pose, et en quels termes il
se pose (I), ensuite nous esquissons une tentative de réponse à
l'interrogation principale (II), puis nous indiquons les objectifs de cette
étude (III), précisons l'intérêt même de
ladite étude (IV), enfin arrêtons les limites de celle-ci (V).
I-1 - Formulation et Présentation du
Problème
I-1-1 - Formulation du
problème :
I-1-1-1 - Constats :
L'administration publique camerounaise dans l'ensemble, est
reconnaissable aujourd'hui à un certain nombre de clichés qui en
donnent une photographie plutôt exécrable. A la seule idée,
en effet, d'avoir à solliciter les services de l'Administration
Publique, l'usager a des frissons dans le dos. Il devra se préparer
à subir et supporter l'humeur peu amène de l'agent public qui le
recevra.
Passé le cap de l'attitude discourtoise de l'agent, la
constitution du dossier administratif lui-même connaît un
alourdissement effarant, au vu du nombre infini des pièces à
fournir chaque fois. Et le parcours que celui-ci doit suivre avant son
aboutissement, est aussi sinueux qu'opaque, rendant difficile sa
lisibilité et sa traçabilité. De telle sorte que le
phénomène de convocation des usagers pour reconstitution des
dossiers ou des pièces perdus, est une pratique courante et devenue
normale dans l'Administration.
Dès lors, pour se mettre à l'abri des surprises
fâcheuses, l'usager se laisse proposer ou alors propose lui-même,
de donner à l'agent public, un pourboire destiné à doper
le dossier, pour lui permettre de « courir ou de voler »
rapidement. Là naît la corruption. C'est du reste le principal
frein au développement du niveau d'investissement des opérateurs
économiques dans notre pays, pourtant doté de tous les
instruments juridiques favorables à l'investissement.
Ajouté à ceci, les comportements
discriminatoires et déviants de favoritisme, tribalisme,
prévarication et détournement des deniers public, et le tableau
est presque complet. On assiste alors au règne et à la dictature
d'une catégorie de « Happy
few » qui a pratiquement fait main basse sur les biens
de la collectivité, pour mener un train de vie faisant étalage
d'une richesse insolente. Une fortune dont l'origine est du reste difficile
à justifier, la plupart du temps pour des agents publics qui n'ont fait
preuve d'aucune particulière ingéniosité productive.
I-1-1-2- Causes
Ces phénomènes dont l'énumération
est loin d'être exhaustive, ont des explications diffuses :
- Les agents publics font de plus en plus état de leur
faible revenu qui satisfait à peine leurs besoins
élémentaires (de survie), pour justifier les attitudes
discourtoises et empruntes de désinvolture qu'ils affichent à
l'accueil de l'usager, mais aussi les actes de corruption dont ils se rendent
coupables ;
- L'Etat continuant d'être considéré
comme une vache à lait, chacun estime être en droit de tirer les
avantages de toute nature, liés au poste où il se
trouve ;
- L'absence de visibilité et la longueur du circuit
administratif suivi par les dossiers, favorisent les comportements pour le
moins répréhensibles, emprunts de chantage et marchandages
divers ;
- Il est difficilement attendu de l'agent public qu'il rende
des comptes sur la manière dont il tient les diverses ressources
à lui affectées. Aussi donne-t-il libre court à des
comportements déviants ; assuré qu'il est, de toute
impunité.
La conséquence majeure, c'est que le rendement
même de l'administration ne fait plus l'objet de préoccupation
majeure ; personne ne se sentant plus, ni responsable ni comptable de quoi
que ce soit, malgré les lourds sacrifices consentis par l'Etat pour
l'atteinte des résultats escomptés.
On pourrait dès lors se demander sous quel tropique le
principe d'un
investissement non rentable est encore envisageable et
tolérable aujourd'hui. Lorsqu'on sait que le mot d'ordre de tous les
gestionnaires est celui de la récession économique, sans oublier
que les partenaires au développement, tant bilatéraux que
multilatéraux, conditionnent désormais leurs apports, entre
autres, à une utilisation pertinente des fonds alloués.
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