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Les obstacles à la bonne qualité de l'eau dans les rivières péri-urbaines. L'exemple du bassin versant de l'Azergues (Rhône)

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par Nicolas Talaska
Université Lumière Lyon 2 - Maîtirise de géographie 2007
  

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3.2. La vinification à l'origine d'importants rejets de matière organique

La seconde source de pollution des cours d'eau liée à la viticulture provient de l'activité vinicole. Cette activité concerne toutes les opérations de vinification, c'est-à-dire de transformation du raisin en vin. La vinification génère des eaux usées issues des opérations de lavage des cuves. Les effluents vinicoles se composent de déchets organiques insolubles (pépins de raisins, fragments de rafles, peaux) et de matières solubles (sucres, acides organiques, alcool, composés phénoliques) qui sont les constituants naturels du raisin. Les effluents comportent également des résidus des produits de nettoyage des cuves. Le risque environnemental des effluents vinicoles tient à leur importante teneur en matière organique. Leur dégradation dans le milieu aquatique nécessite de grandes quantités d'oxygène dissous. Cet élément vient à manquer dans l'eau et peut parfois atteindre des valeurs nulles et ainsi entraîner une forte mortalité des organismes aquatiques. Ce risque est d'autant plus fort que les rejets sont concentrés sur de courtes périodes de l'année correspondant aux périodes d'étiages des cours d'eau. Les rejets connaissent une période de pointe lors des vendanges avec une activité soutenue jusqu'en janvier février. Dans le bassin versant de l'Azergues et pour les seules caves particulières, la pollution produite est proche de 450 000 EH, soit presque l'équivalent des rejets produits par la ville de Lyon134(*).

La pollution par les effluents vinicoles est bien connue mais « leur charge polluante est restée longtemps sous-estimée avec un taux de redevance aux agences de l'eau ne traduisant pas la pollution réelle »135(*). La prise en considération de ce type de pollution est relativement récente, mais la réglementation la concernant s'est progressivement durcie. Depuis 1993 les établissements vinicoles dont la production est supérieure à 500 hl/l de vin par an sont concernés par la réglementation sur les installations classées (ICPE) et depuis 2006 tous les cuvages de France sont tenus de traités leurs effluents. Dans le bassin versant de l'Azergues on peut distinguer deux types de cuvages : les caves coopératives et les caves particulières. Les premières produisent la moitié de la production totale de vin du bassin versant de l'Azergues. Elles sont au nombre de six. Elles génèrent de grosses quantités d'effluents qui sont aujourd'hui traités conformément à la réglementation sur les ICPE. Cette mise aux normes a sensiblement contribué à améliorer la qualité des cours d'eau. Les cuvages particuliers représentent la seconde moitié de la production totale de vin du bassin versant. La charge polluante qu'ils génèrent est donc équivalente aux caves coopératives, mais comme leur production n'excède pas 500hl/ an pour la grande majorité d'entre eux, ils ne sont donc pas soumis à la réglementation sur le ICPE. Autrement dit, rien n'oblige les petits cuvages à traiter leurs effluents. Ils doivent juste respecter l'interdiction de rejets dans le milieu naturel inscrite dans le code de l'environnement. C'est pour pallier au risque de pollution par les caves particulières que la circulaire d'octobre 2006 oblige tous les cuvages à traiter leurs effluents. Cette mise aux normes est financée à hauteur de 40 % dans le département du Rhône. L'Agence de l'Eau est le principal financeur (25 %) devant le département (8 %) et la région (7 %). A priori ce programme de financement portera ses effets puisque plus de 90 % des volumes d'effluents du bassin versant de l'Azergues devrait être traités d'ici 2009 (Chambre d'agriculture du Rhône).

* 134 Syndicat Mixte pour le Réaménagement de la Plaine des Chères et de l'Azergues, 2006, Contrat de Rivière Azergues.

* 135 Racault (Y.), Stricker (A.E.), Vedrenne (J.), 2002, « Les effluents vinicoles : problématique du traitement et premier bilan sur la conception et le fonctionnement des procédés biologiques », Ingénieries, N°32, pp. 13-26.

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