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Dépenses Militaires, Gouvernance et Efficience Economique: le cas de l'Afrique sub-Saharienne

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par Thérèse Félicitée AZENG
Université de Yaoundé 2-SOA - DEA 2008
  

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2.2.2. Les conséquences sociales des dépenses militaires.

Dans la loi des finances de l'Etat, il arrive que les dépenses militaires relèguent à l'arrière-plan les dépenses sociales et économiques. Les gouvernements dépensent plus dans le militaire que dans l'éducation ou la santé. Ceci est vérifié aussi bien dans les dépenses gouvernementales que dans les dépenses en pourcentage du PIB. On observe un déséquilibre entre les dépenses militaires et les dépenses sociales.

Une autre réalité dans les pays en développement est celle des conflits. En effet on remarque que les pays les plus pauvres sont en général ceux qui sont sujets à des conflits armés. En 1998, on dénombrait 36 conflits armés dans 31 pays. 36 % de ces conflits étaient localisés en Afrique, 36% en Asie et 19% dans le Moyen-Orient (Plougshares 1999).34(*) 68% des pays en conflit sont classés en dessous de 40% de l'IDH (PNUD 2000). Krause (1997) montre qu'il existe une corrélation entre des dépenses militaires élevées et un manque de liberté politique.35(*) Les conséquences de ces conflits sont nombreuses et funestes, que ce soit en souffrances et pertes en vies humaines qu'en dommages matériels.

Les dépenses militaires ont un impact néfaste sur la survie, la protection et le développement des enfants, en particulier dans les pays où les ressources sont rares, et où la pauvreté prévaut. Dans le cas des pays africains au Sud du Sahara, il a été montré qu'augmenter les dépenses militaires détourne des ressources qui auraient été utiles à développer le bien-être infantile. En période de crise économique et de problèmes de poids de la dette, les gouvernements ont été forcés de réduire considérablement leurs budgets. Cependant, le secteur de la défense échappe souvent à cette réduction, et on assiste à une augmentation progressive de leur part dans les ressources nationales, par rapport aux dépenses sociales notamment de santé et d'éducation (Deger et Sen 1991).

Comme on peut le constater, les théoriciens de l'économie de la défense se sont longuement penchés sur la question des conséquences des dépenses militaires pour un pays ou une région donnée. En tout état de cause, une étude profonde de la littérature existante sur le sujet des dépenses militaires et de ses effets ne permet d'aboutir à aucune régularité empirique robuste, positive ou négative (Dunne et al. 2004 ; Smith et Dunne 2001). De ce fait, même si des explications crédibles peuvent être avancées sur un effet positif ou négatif des dépenses militaires sur la croissance économiques, il est avéré que les relations entre dépenses militaires et croissance ne peuvent être généralisées à tous les pays et sur toutes les périodes. Tout dépend, entre autres, de la méthodologie économétrique utilisée dans les vérifications empiriques, et aussi de la période de temps couverte par les différentes études (Dunne, 1996 ; Al-Youssif, 2002). De ce fait, les explications avancées ne sauraient être substituables à un modèle économétrique proprement spécifié et présentant les différentes relations causales possible ; car chaque résultat dépend du pays et de la période étudiée, d'où la nécessité de construire et d'estimer un modèle appliqué aux économies africaines, pour en saisir les effets réels.

Nous constatons, par ailleurs, que la plupart, sinon toutes les recherches effectuées sur le thème de l'économie de la défense se sont focalisées sur l'aspect quantitatif de l'analyse, étudiant uniquement les questions de volume et de conséquences des dépenses militaires. Le volet qualitatif n'a pas été envisagé, c'est-à-dire la manière avec laquelle les ressources dévolues à la défense sont dépensées. C'est la raison pour laquelle nous nous proposons d'aborder la question de l'efficience des dépenses militaires par rapport aux objectifs économiques et sociaux sur lesquels ces dépenses sont supposées agir, à savoir la croissance économique, l'emploi, l'investissement, l'inflation, l'éducation et la santé.

* 34 Le conflit armé est ici défini comme un conflit politique dans lequel des combats armés entraînent les forces armées d'au moins un pays (...) et dans lequel au moins 1000 personnes ont été tués dans les combats durant le conflit (Plougshares 1999).

* 35 La liberté politique prend ici en compte l'existence et la puissance des institutions représentatives, des règles militaires, la protection des minorités, les droits civils de base, la liberté de la presse, et le droit à la liberté d'association (Klause 1997).

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