WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dépenses Militaires, Gouvernance et Efficience Economique: le cas de l'Afrique sub-Saharienne

( Télécharger le fichier original )
par Thérèse Félicitée AZENG
Université de Yaoundé 2-SOA - DEA 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2.2. Les indicateurs de Kaufmann Kraay et Mastruzzi.

Une équipe de chercheurs de l'Institut de la Banque mondiale a entrepris depuis 1995 de constituer une base de données sur la gouvernance dont la dernière actualisation date de 2007. Cette base de données est constituée de six indicateurs de gouvernance, obtenus pour 212 pays et territoires autonomes, à des dates différentes (de 1996 à 2006). La diversité des indicateurs s'explique par le caractère complexe et multidimensionnel de la gouvernance. Tous ces indicateurs se fondent sur des perceptions, c'est-à-dire sur l'opinion des experts concernant chaque aspect, d'où leur caractère subjectif qui provoque souvent des controverses autour de leur degré d'objectivité (Duc et Lavallée 2004; Boutaleb 2004; Edison 2003). Ces indicateurs sont exprimés par des chiffres allant de -2,5 à +2,5 (le chiffre le plus élevé étant le plus favorable) et sur une échelle comparative allant de 0 à 100. Ces six indicateurs sont les suivants :

1. Les capacités revendicatives et d'expression, (« Voice and Accountability »), ou encore Voix citoyenne et responsabilité : cet indicateur mesure la manière dont les citoyens d'un pays participent à la sélection de leurs gouvernants, ainsi que la liberté d'expression, d'association et de presse, autrement dit les droits politiques et individuels dont jouissent les citoyens.

2. Stabilité politique et absence de violence : cet indicateur mesure la probabilité de changements violents de régime ou de gouvernement, ainsi que de menaces graves à l'ordre public, y compris le terrorisme, c'est-à-dire la perception de la probabilité d'une déstabilisation ou d'un renversement de gouvernement par des moyens inconstitutionnels ou violents.

3. Efficacité des pouvoirs publics et de l'action publique - mesure la qualité des services publics, les performances de la fonction publique et son niveau d'indépendance vis-à-vis des pressions politiques, la qualité de l'élaboration et de l'application des politiques, et la crédibilité de l'engagement des pouvoirs publics à l'égard de ces politiques.

4. Qualité de la réglementation : cet indicateur mesure la capacité des pouvoirs publics à élaborer et à appliquer de bonnes politiques et réglementations favorables au développement du secteur privé, il mesure également les entraves règlementaires au fonctionnement des marchés.

5. Etat de droit (« Rule of law ») : mesure le degré de confiance qu'ont les citoyens dans les règles conçues par la société et la manière dont ils s'y conforment et, en particulier, le respect des contrats, les compétences de la police et des tribunaux, ainsi que la perception de la criminalité et de la violence. Cet indicateur rapporte la qualité du respect des contrats légaux par le système judiciaire ou par la police, en tenant compte du recours à la violence privée et de sa répression.

6. Le contrôle de la corruption : Cet indicateur mesure l'usage des prérogatives du pouvoir à des fins personnelles, en particulier l'enrichissement des individus disposant d'une position de pouvoir. En particulier, il mesure l'utilisation des pouvoirs publics à des fins d'enrichissement personnel, y compris la grande et la petite corruption, ainsi que « la prise en otage » de l'Etat par les élites et les intérêts privés.

Boutaleb (2004) regroupe les six indicateurs de Kaufmann et al sous trois aspects fondamentaux de la gouvernance :

-- La catégorie représentant le processus de gouvernance :

Ø voix et responsabilité ;

Ø instabilité politique et violence.

-- Une catégorie pour la capacité du gouvernement :

Ø efficacité du gouvernement ;

Ø qualité de la réglementation.

-- Une autre catégorie pour le respect de la légalité :

Ø état de droit.

Ø niveau de la corruption.

Ces six indicateurs, même s'ils peuvent être effectivement liés à la gouvernance ne portent pas sur les mêmes dimensions de l'action publique. Le contrôle de la corruption et la qualité des procédures légales renvoient à la pratique de l'action publique et gouvernementale. L'efficacité de l'action publique et la qualité de la réglementation portent sur le résultat de l'action publique. Enfin, la stabilité politique et les capacités revendicatives et d'expression renvoient à la manifestation et l'expression des positions et orientations politiques. Néanmoins, les six indicateurs de gouvernance de Kaufmann et al (2007) sont fortement corrélés de telle sorte qu'il devienne difficile d'attribuer une amélioration de l'efficience à l'un des indicateurs au dépend des autres. En effet, la stabilité politique, l'efficacité des pouvoirs publics, la protection des droits de l'homme et de la propriété et le contrôle de la corruption sont tous aussi importants, l'un d'eux autant que les autres, pour améliorer l'efficience.

Par ailleurs, l'une des complications souvent rencontrée dans les débats sur la gouvernance est que la plupart des indicateurs disponibles, tels que la perception de la corruption, l'efficacité des pouvoirs publics, et le risque d'expropriation, sont des indicateurs de résultat qui ne reflètent que partiellement la volonté et les décisions des dirigeants politiques. Par exemple, si on utilise uniquement des mesures de résultat pour évaluer les efforts que fait un pays pour bien se gouverner, un nouveau gouvernement qui est désireux de venir à bout de la corruption et qui a hérité du régime précédent un système de corruption fortement ancré sera pénalisé en raison du niveau de corruption. Au lieu de punir un tel gouvernement, les partenaires de développement devraient aider les nouveaux dirigeants à éradiquer ce qui reste de corruption. Dans le même temps, une appréciation de la gouvernance ne saurait reposer uniquement sur des indicateurs absolus quant au respect de la légalité, aux libertés civiles ou aux atouts institutionnels, étant donné qu'un grand nombre de ces systèmes supposent, pour être mis en oeuvre, de disposer effectivement de ressources (PNUD 2000; Duc et Lavallée 2004). Au contraire, une démarche plus efficace consisterait à évaluer les améliorations des résultats et les comparer à d'autres pays d'un niveau de revenu semblable (PNUD 2000). De nombreuses équipes dirigeantes, dans les pays pauvres où les systèmes de gouvernement sont fragiles, font de remarquables efforts pour les améliorer, et ces efforts doivent être reconnus et soutenus.

Toutefois, bien qu'imprécis et imparfaits les indicateurs et les bases de données sur la gouvernance permettent d'isoler les pays connaissant des problèmes de gouvernance et, parfois, d'identifier avec précision les carences existantes. Plus encore, ces données contribuent à une meilleure connaissance des causes et des conséquences de la mauvaise gouvernance (Duc et Lavallée 2004).

SECTION 2 : LES EVIDENCES THEORIQUES DES EFFETS DE LA GOUVERNANCE : CAS DE LA STABILITE POLITIQUE ET LA CORRUPTION.

2.1. Stabilité politique et dépenses publiques

Azam et al. (1996) proposent un modèle théorique dans lequel l'activité de rébellion de l'opposition est une fonction croissante des activités de prédation et de répression du gouvernement, et une fonction décroissante des activités de redistribution. A l'aide d'un modèle probit appliqué aux données africaines, ils concluent que le risque politique, entendu comme la probabilité de violence politique, a un effet néfaste sur la croissance économique. L'objectif ici est de comprendre comment l'éruption de la violence politique dépend des politiques économiques, dont l'adoption peut s'expliquer par l'attitude du gouvernement envers la redistribution.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein