WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le Réseau Formation Fleuve au Sénégal : pour une régulation participative de l'offre de formation agricole et rurale

( Télécharger le fichier original )
par Xavier MALON
Université Toulouse 1 Sciences sociales - Diplôme d'Université - Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.4.2- UN FOISONNEMENT D'ACTEURS ET D'INITIATIVES

De ce point de vue, le contraste est flagrant entre la région septentrionale de Saint Louis et la Casamance au sud, de Ziguinchor à Kolda.

Dans cette dernière, la pluviométrie importante du climat soudano-guinéen, à l'origine d'une végétation luxuriante et de la forêt riche en produits de cueillette, et l'abondance des terres agricoles ont pour beaucoup contribué à l'autarcie très marquée qui caractérise encore cette région et ses habitants. Aujourd'hui encore, il est socialement très mal vu de vendre ou d'acheter du riz (pour un rural s'entend), cette culture à la base de l'alimentation devant être produite par la famille, pour la famille.

Aux facteurs naturels, il convient bien évidemment d'ajouter l'isolement de cette région, lié d'une part à l'enclave Gambienne issue du tracé des frontières par la France et l'Angleterre, et d'autre part au conflit casamançais qui s'éternise ; l'origine de ce dernier a du reste beaucoup à voir avec l'isolement géographique de cette région agro écologique, et le sentiment que le pouvoir central de Dakar n'a pas consenti, loin s'en faut, les mêmes efforts qu'ailleurs pour en assurer le développement économique et social.

A l'inverse, la bande la plus septentrionale du Sénégal st caractérisée par un écosystème sahélien, à la frontière du Sahara dont seul le fleuve Sénégal la sépare par endroit. Les conditions de survie y sont naturellement plus rudes pour l'homme et, en l'absence d'investissements hydro-agricoles massifs, le milieu se prête peu au développement d'une agriculture pluviale intensive et performante.

Ces conditions hostiles, l'histoire de sa colonisation et de ses échecs agraires, l'omniprésence du fleuve et la culture Maure proche ont donc été propices au développement du commerce, générateur d'échanges multiples, et de brassage de flux monétaires assez importants pour générer de multiples dynamiques (les dynamiques organisationnelles n'étant pas des moindres, nous y reviendrons plus loin).

En l'absence de tissu industriel, avec un secteur primaire peu développé au début, ce sont donc les services qui ont porté durablement l'économie régionale : petit commerce, artisanat, puis progressivement des services plus « intellectuels », tels que le conseil et la formation.

Les tentatives de la puissance coloniale pour y développer l'agriculture, avec le succès que l'on sait, à l'aide d'apports financiers très importants ont contribué à accentuer ce phénomène, en permettant à de multiples acteurs économiques de graviter autour de l'environnement de la production, laquelle s'apparente presque à un prétexte. Il est ainsi frappant de constater aujourd'hui à quel point la rive gauche du Fleuve Sénégal est une zone de concentration de bureaux d'études et de conseil, de consultants de tout poil et autres formateurs.

Dans l'histoire contemporaine, les ressources financières mobilisées pour le développement de cette région, qui n'ont pas d'équivalent dans le reste du pays, ont été à l'origine de modes d'organisation évolués et très répandus ; les interventions sont multiples, du barrage aux casiers rizicoles aménagés, e passant par le foisonnement de micro-actions générées par la coopération décentralisée, plus présente qu'ailleurs.

C'est dans la Vallée du fleuve Sénégal qu'on dénombre le plus d'organisations professionnelles et d'associations de toute sortes, dont l'origine peut être attribuée à deux causes principales et généralement liées :

  • n Les nombreuses actions de renforcement de capacités, qui ont montré et vulgarisé l'intérêt de se regrouper pour défendre les intérêts de groupes sociaux ou professionnels particuliers,
  • n Les modes d'intervention des partenaires au développement et de l'Etat, qui font en règle générale du regroupement des futurs bénéficiaires un préalable à leur appui.

De fait ces organisations, dont bon nombre ont été suscitées pour bénéficier d'appuis externes, se pérennisent en cherchant à développer non seulement des services en direction de leurs membres, mais aussi et de plus en plus en développant des prestations à l'externe, pour générer davantage de revenus.

Ainsi chaque organisation, et chaque détenteur d'une compétence particulière en leur sein, est donc un prestataire de services en puissance. Il s'en suit un secteur très concurrentiel, et une marchandisation parfois exacerbée de toutes formes de prestation.

C'est dans ce contexte particulier que nous observerons comment fonctionne le Réseau des acteurs de la Formation de la vallée du Fleuve Sénégal (RESOF), qui fut créé pour permettre à ses membres de contribuer à la régulation des pratiques dans le domaine des prestations de formation, et à l'assainissement du secteur.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite