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Du NOMIC au Sommet Mondial de la Société de l'Information : Le rôle de l'UNESCO dans la réduction de la fracture numérique

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par Destiny TCHEHOUALI
Université Stendhal (Grenoble) / Institut de la Communication et des Médias - Master 2 Recherche - Sciences de l'Information et de la Communication 2007
  

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Chapitre 2 : Communication internationale et souveraineté nationale : Les limites des organisations internationales

I- Les enjeux géopolitiques de la régulation de la communication
internationale

Armand Mattelart54 nous rappelle que :« C'est à l'Unesco qu'à l'occasion du débat sur le Nouvel ordre mondial de l'information et de la communication (NOMIC) et plus tard au Gatt qu'il apparaît que l'autodétermination dans le champ de l'information et de la communication est imbriquée avec l'autodétermination dans les domaines politique, social, économique et culturel, et que la souveraineté nationale, l'identité culturelle, l'économie nationale et même la sécurité nationale des pays dits en développement sont menacés par la communication internationale. »

Les TIC ont ainsi profondément recomposé le monde depuis que la chute du mur de Berlin a consacré de nouvelles doctrines militaires et diplomatiques basées sur la maîtrise de l'information, ou la information dominance, socle de nouvelles façons de faire la guerre et la paix, d'exporter le modèle de la démocratie de marché. La mondialisation ou globalisation de l'économie et des échanges a été ensuite accélérée par les processus de dérégulation, de libéralisation et de privatisation orchestrés par les organisations intergouvernementales avec le soutien des politiques d'aide au développement des pays industrialisés.

C'est cet environnement qui selon, Ignacio Ramonet, nous conduit à une géopolitique du chaos, inhérente à la révolution de l'informatique et de la communication ayant entraîné l'explosion des marchés financiers et des réseaux d'information : « La transmission de données à la vitesse de la lumière (300 000 kilomètres par seconde) ; la numérisation des textes, des images et des sons ; le recours, devenu banal, aux satellites de télécommunications ; la révolution de la téléphonie, la généralisation de l'informatique dans la plupart des secteurs de la production et des services ; la miniaturisation des ordinateurs et leur mise en réseau sur Internet à l'échelle planétaire ont, peu à peu, chambardé l'ordre du monde » 55. La communication, au coeur de ce « système hégémonique instable et conflictuel alternant phases de stabilités, de tensions et d'affrontements »56, devient alors un enjeu dont la régulation est l'objet de grands débats car dessinant une cartographie mondiale des rapports de richesse et de puissance.

54 MATTELART Armand, Passé et présent de la "société de l'information": entre le nouvel ordre mondial de l'information et de la communication et le sommet mondial sur la société de l `information, p.12-13.

55 RAMONET Ignacio, Op.Cit., p.72.

56 CARROUE Laurent, Mondialisation - Globalisation : le regard d'un géographe, APHG - Régionale de Caen - 22 novembre 2006.

Les autoroutes de l'information globales annoncées en 1994 à Buenos Aires à l'occasion d'une conférence générale sur le développement et les télécommunications sous les auspices de l'UIT, ont conduit en 1995 à la « société globale de l'information », appellation adoptée à Bruxelles par le G7 des pays les plus industrialisés. Cette société globale est présentée par les partisans du free flow comme assise d'un Nouvel ordre mondial de l'information (NOMI) qui était rejeté quelques décennies auparavant par les mêmes acteurs. Un balbutiement de l'histoire avec peut-être un nouveau départ : celui d'une «société de l'information» érigée en véritable enjeu géopolitique. Solveig Godeluck57 écrit à cet effet que « Le réseau (...) se déploie autour d'un hypercentre américain, presque en étoile, alors que la vertu supposée d'Internet est justement sa décentralisation ». C'est là que réside la vraie fracture numérique. Une fracture apparemment masquée par la volonté des grands pays, détenteurs de la technologie et producteurs de contenus. Derrière ce masque de bon samaritain, les pays industrialisés imposent, ou plutôt diffusent leurs normes et leur pouvoir. Dans cette logique, l'invocation de la souveraineté nationale serait, quant à elle, un moyen pour certains régimes autoritaires des pays du Sud de clamer leur exaspération face à la menace d'une technologie qui les contourne. L'UNESCO, dans sa mission de rééquilibrage de la circulation de l'information, a la possibilité de profiter du terrain balisé par la subversion numérique des territoires pour transpercer le système informationnel des nations indépendantes et pénétrer dans leurs politiques intérieures publiques. N'y aurait-il pas des limites contraignant parfois l'UNESCO à rester dans un cadre bien circonscrit de ses compétences ? Ne se heurte-t-il pas à des résistances idéologiques locales ou régionales ?

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