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Dynamisation du role de la DNMP dans le processus de passation des marchés publics

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par Franck EZIN
Université d'Abomey Calavi - Licence professionnelle 2007
  

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Paragraphe 2 : Etat des lieux

Nous restituerons ici les observations de stage et les constats, de même que les dysfonctionnements qui entravent l'exécution normale des tâches qui sont celles de la Direction Nationale des Marchés Publics.

La Direction Nationale des Marchés Publics (DNMP) est responsable pour l'ensemble de la procédure de passation des marchés publics dont les montants sont égaux ou supérieurs à ceux marquant la limite de compétence. Les montants fixant les limites de compétence sont les suivants :

marchés de travaux : cent millions de francs (100.000.000) CFA 

marchés de fournitures : quarante millions de francs (40.000.000) CFA

marchés de services : trente millions de francs (30.000.000) CFA.

Elle fait exécuter par les Cellules de Passation des Marchés Publics (CPMP) et, sous sa responsabilité, les différentes tâches relatives à la passation des marchés publics concernés.

A/ Le processus de passation des marchés publics

Le processus est, selon le petit Larousse illustré, "un enchaînement ordonné de faits ou de phénomènes, répondant à un certain schéma et aboutissant à un résultat déterminé". Nous nous intéressons ici au processus de passation des marchés publics dont les montants sont égaux ou supérieurs à ceux marquant la limite de compétence ci-dessus cités.

Les maîtres d'ouvrage doivent réaliser en début de période budgétaire leurs plans annuels de passation des marchés publics et les transmettre à la DNMP pour les faire valider. A cette étape déjà, des retards s'observent de la part des maîtres d'ouvrage dont certains n'envoient leurs plans qu'au mois de juin de l'année concernée. Les autres ne le confectionnent pas. Ceci rend difficile le suivi de la mise en oeuvre desdits plans.

Le processus de passation des marchés publics commence depuis l'élaboration du projet de DAO et sa transmission à la DNMP pour étude et avis jusqu'à la signature du contrat de marché.

Quel que soit le type de marché, le processus de passation se déroule en treize (13) actions :

Action n°1 : Maître de l'ouvrage

Elaboration et transmission du projet de Dossier d'Appel d'Offres (DAO) établi en huit (08) exemplaires à la DNMP pour étude et avis. Le maître de l'ouvrage fait parvenir le projet à la DNMP par voie hiérarchique.

Action n°2 : DNMP

Le Secrétariat Particulier réceptionne le projet.

Examen du projet de DAO

Procès Verbal (PV) rédigé et signé

Action n°3 : Maître de l'ouvrage

En cas d`avis favorable de la DNMP, le maître de l'ouvrage paye 50.000 FCFA représentant les frais de publication de l'avis d'appel d'offres pour l'obtention du << Bon A Lancer >>.

En cas d'avis défavorable de la DNMP, la CPMP du maître de l'ouvrage prend en compte les observations faites au dossier en s'appuyant sur le PV de la DNMP. Ensuite, elle introduit le dossier corrigé en deux (02) exemplaires pour certification : La DNMP vérifie si les observations faites ont été prises en compte.

Action n°4 : Maître de l'ouvrage

Publication et diffusion de l'avis d'appel d'offres dans le Journal des marchés publics, la presse écrite, les radios et sur les chaînes de télévision.

Action n°5 : Soumissionnaires

Achat du DAO contre le paiement d'une somme non remboursable précisé dans l'avis d'appel d'offres.

Préparation et dépôt des offres

Action n°6 : Comité technique du maître de l'ouvrage

Dépouillement, évaluation des offres et attribution provisoire du marché

Rédaction d'un PV d'ouverture, d'analyse et de jugement provisoire des offres

Le jugement provisoire est soumis à l'appréciation de la DNMP qui après étude, donne en dernier ressort son avis et prononce le jugement définitif.

Action n°7 : Maître de l'ouvrage

Transmission par voie hiérarchique à la DNMP du rapport de dépouillement, d'évaluation et d'attribution provisoire du marché élaboré par le comité technique du maître de l'ouvrage.

Action n°8 : DNMP

Examen du rapport de dépouillement, d'évaluation et d'attribution provisoire du marché du comité technique du maître de l'ouvrage

Procès Verbal rédigé et signé

Action n°9 : Maître de l'ouvrage

En cas d'avis favorable de la DNMP, l'attribution provisoire devient définitive. Elle est notifiée au titulaire du marché. La CPMP procède à l'élaboration du contrat de marché et à l'engagement de la dépense sur le Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP).

Le contrat est élaboré en vingt (20) exemplaires. Il comporte obligatoirement les parties contractantes, l'objet du marché, le type de financement, les pièces contractuelles, la commission de réception, le règlement des différends et les pénalités de retard.

Dans l'exécution du budget général de l'Etat - en ce qui concerne les marchés publics - pour toute dépense, la CPMP procède à l'engagement de la dépense sur le Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP). Par cette opération, elle veille à la réservation des crédits nécessaires pour la réalisation de chaque marché public. On constate d'ailleurs l'utilisation de ce système car la page de titre des contrats est tirée sur SIGFIP.

En cas d'avis défavorable de la DNMP, la CPMP doit satisfaire aux observations faites. Ces observations peuvent donner lieu à une reprise des travaux de jugement des offres.

Action n°10 : Obtention des signatures sur le contrat de marché

Les signataires du contrat diffèrent selon le type de financement.

Financement sur budget national :

· le titulaire du marché

· le maître de l'ouvrage

· le Contrôleur Financier

· le Ministre chargé des Finances

Financement extérieur :

· le titulaire du marché

· le maître de l'ouvrage

· le Directeur Général de la Caisse Autonome d'Amortissement

· le Ministre chargé des Finances

Financement sur budget autonome :

· le titulaire du marché

· le maître de l'ouvrage

· le Directeur National des Marchés Publics

· le Ministre chargé des Finances

Il apparaît ainsi qu'un marché ne devient exécutoire qu'après son approbation par le Ministre chargé des Finances. Toutefois, cette disposition ne s'applique pas aux marchés sur financement extérieur pour lesquels l'ordonnateur désigné par les conventions de financement est autre que le Ministre chargé des Finances.

Egalement l'avis de non objection du bailleur de fonds est requis à toutes les étapes du processus de passation des marchés publics pour ce type de financement.

Afin d'éviter tout retard dans l'exécution du marché, le Code des marchés publics prévoit que chacune des signatures ci-dessus citées doit être recueillie dans un délai limite des trois (03) jours ouvrables à compter de la date de réception du contrat de marché.

Action n°11 : Titulaire du marché

Paiement des droits de timbre et d'enregistrement (1% du montant du marché) au service des domaines à la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID).

Action n°12 : DNMP

Immatriculation du marché : Il consiste en la numérotation et l'authentification du marché. Avec l'authentification, un timbre est apposé sur le contrat de marché.

Action n°13 : Maître de l'ouvrage

Retrait du contrat de marché immatriculé à la DNMP et sa remise au titulaire du marché.

La chaîne de passation des marchés publics ne se limite pas à la DNMP et aux CPMP des Ministères et Institutions de la République. Il a aussi les structures de gestion budgétaire et le Contrôle Financier. La régulation du système de passation des marchés publics est de la compétence de la Commission Nationale de Régulation des Marchés Publics (CNRMP). En effet, la CNRMP veille au respect de la réglementation en vigueur en matière de passation des marchés publics. Placée sous l'autorité de la Présidence de la République, elle a pour missions la définition des politiques et la modernisation des procédures, le contrôle non juridictionnel indépendant, la formation des acteurs, le développement du cadre professionnel et l'évaluation des performances du système.

B/ Les travaux de la DNMP

La DNMP a pour mission la conduite au plan national des procédures de passation des marchés publics. Ses travaux peuvent être restitués de la façon suivante :

1. l'examen du projet de DAO

Le maître de l'ouvrage transmet le projet de DAO, établi en huit (08) exemplaires pour étude et avis à la DNMP. Le Secrétariat Particulier procède à son enregistrement et le Directeur National des Marchés Publics l'affecte à un agent pour l'étudier. Ce sont les agents de la Direction des Etudes et de la Réglementation (DER) qui sont chargés de l'étude des dossiers et leur effectif est de 07. Ainsi donc à la DNMP, sept (07) personnes sont compétentes et habilitées à traiter les dossiers (en plus du Directeur National des Marchés Publics). La DNMP étant une Direction à envergure nationale, tous les projets de DAO convergent vers elle, ce qui fait qu'elle reçoit beaucoup de dossiers (en moyenne 20 par jour). A l'approche de la clôture budgétaire c'est-à-dire pendant le dernier trimestre de l'année civile, elle est débordée et les agents rentrent tardivement. Parfois l'étude des dossiers se poursuit très tard dans la nuit et c'est au petit matin qu'ils rentrent. Ceci se justifie par le fait que le nombre de dossiers qui leur est affecté est très élevé. L'étude piétine et prend donc plus de temps que prévu ; on note très souvent de longs délais lors de l'étude des dossiers. Pour accélérer le traitement des dossiers, le Directeur National des Marchés Publics est donc obligé de faire recours à d'autres agents relevant de la Direction du Suivi de l'Exécution des Marchés (DSEM) notamment son Directeur et ses chefs services et de la Direction de l'Information, de l'Assistance et des Statistiques (DIAS) notamment son Directeur et ses chefs services.

Le plan d'étude des projets de DAO s'articule autour des points suivants :

· Vérification de la présence de toutes les pièces administratives prévues  par le Code des marchés publics ;

· Vérification de la présence des articulations essentielles à savoir : l'avis d'appel d'offres, les instructions aux soumissionnaires, le Règlement Particulier de l'Appel d'Offres, les différents cahiers des charges et les annexes.

Lors de l'examen du DAO, l'agent chargé de l'étude des dossiers s'assure que les éléments nécessaires à la constitution d'un dossier d'appel à la concurrence sont produits par le maître de l'ouvrage. En effet, ce dernier est tenu de rédiger avant tout appel à la concurrence, le règlement particulier indiquant les pièces à fournir et les cahiers des charges. L'agent vérifie si les cahiers des charges ne sont pas biaisés. Un cahier des charges est biaisé lorsque la rédaction des clauses techniques est destinée à fausser le jeu de la concurrence.

En effet, afin de pouvoir favoriser un candidat à un marché, les clauses techniques peuvent êtres rédigées :

* de manière à pouvoir déclarer l'appel d'offres infructueux et négocier le marché conformément à l'article 45 du Code des marchés publics ;

* sur mesure, faussant ainsi l'égalité de chance des candidats. Ainsi pour la fourniture d'un certain type de matériel, les clauses techniques sont rédigées en fonction des spécifications d'un constructeur, ce qui permet au représentant exclusif de ce dernier de remporter la majorité des marchés de fournitures de ce type de matériel.

A l'issue des divers contrôles effectués par l'agent, il fait ses observations sur une fiche prévue à cet effet, l'ajoute au dossier et le tout est transmis au comité d'appui. Cette fiche est adressée régulièrement aux agents chargés d'étudier des dossiers et permet de disposer du point, de l'état des dossiers. On remarque ainsi un suivi régulier des dossiers.

Le comité d'appui procède à une deuxième étude du dossier. Il est composé de 07 personnes et se réunit deux (02) fois par semaine. Son fonctionnement est régi par la note de service n°064-c du 24 Février 2006. Après étude, le comité d'appui fait aussi ses observations et on rapproche ces dernières de celles de l'agent ayant traité le dossier en vue d'une harmonisation des points de vue. Depuis septembre 2007, ce comité se réunit tous les jours en vue de l'accélération dans le traitement des dossiers. Il a été aussi créé en Novembre 2007 trois (03) groupes de travail pour renforcer le traitement des dossiers. On constate la volonté ferme et manifeste des autorités d'accélérer le traitement des dossiers.

Sur les huit (08) exemplaires du projet de DAO, réellement deux (02) sont utilisés ; un (01) exemplaire va à l'agent et le second est envoyé au comité d'appui. Comme tous les projets de DAO convergent vers la DNMP, elle se retrouve encombrée par des dossiers qui ne lui servent pas. La plupart du temps, ils sont entassés les uns sur les autres en attendant de passer aux archives.

2. l'examen des travaux d'ouverture, de dépouillement, d'analyse et de jugement provisoire des offres

Au niveau des CPMP, il est mis sur pied un comité technique pour l'étude des offres déposées par les soumissionnaires. Le maître de l'ouvrage transmet les résultats des travaux dudit comité à la DNMP pour étude et avis. Le Directeur National des Marchés Publics affecte le dossier à un agent pour étude. Après son examen, ce dernier fait des observations sur les résultats issus des travaux d'ouverture, de dépouillement, d'analyse et de jugement provisoire des offres effectués par la CPMP. Ces résultats sont également soumis à l'examen du comité d'appui. Notons qu'à ce niveau, il est enregistré parfois pour certains DAO un très grand nombre de soumissions. L'examen des travaux faits par les CPMP prend beaucoup plus de temps.

En fonction des dossiers déjà étudiés par le comité d'appui, la Secrétaire Particulière du Directeur National des Marchés Publics prépare l'ordre du jour du comité de validation.

Aux termes des dispositions de l'arrêté 2005-N°693/MFE/DC/SGM/DNMP, il est créé à la DNMP un comité chargé de la validation des projets de dossier d'appel d'offres préparés par les maîtres d'ouvrage, des résultats des travaux d'ouverture, de dépouillement, d'analyse et de jugement provisoire des offres et tous les projets de documents de marchés. Il se compose comme suit :

Président : le Directeur National des Marchés Publics

Rapporteur : le Directeur des Etudes et de la Réglementation

Membres :

· le Conseiller Technique aux Finances (CTF) du Ministre chargé des Finances

· le Contrôleur Financier (CF) ou son Adjoint

· le Directeur Général du Matériel et de la Logistique (DGML) ou son Adjoint

· le Directeur Général du Budget (DGB) ou son Adjoint

· le Directeur Général de la Caisse Autonome d'Amortissement (DG/CAA) ou son Adjoint.

Le Comité se réunit une fois par semaine en séance ordinaire. Il peut se réunir en séance extraordinaire sur convocation du Directeur National des Marchés Publics. Depuis Septembre dernier, ce comité se réunit trois (03) fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi) pour accélérer le traitement des dossiers. Il étudie en dernier ressort les dossiers préparés par les services de la DNMP. Après étude du comité de validation, la DNMP établi un procès verbal qui entérine les résultats de dépouillement et de jugement des offres ou qui contient ses observations. Ces observations peuvent donner lieu à une reprise des travaux de jugement des offres.

Pour introduire un PV pour étude et avis, le dossier comprend :

§ le procès verbal d'ouverture, de dépouillement et de jugement provisoire des offres ;

§ le DAO qui a reçu le <<Bon A Lancer>> ; en cas de réexamen, il est joint le PV initial de la DNMP.

§ les quittances de versement du produit de vente des dossiers d'appel à la concurrence, repartit comme suit :

40% à la CPMP

15% à la DNMP

15% à la CNRMP

30% à verser au Trésor Public

§ le PV d'ouverture, de dépouillement et de jugement provisoire des offres sur un support magnétique pour publication dans le Journal des marchés publics.

Le dossier est transmis par un bordereau ou un courrier adressé à la DNMP.

3. l'examen des demandes d'autorisation de gré à gré

La procédure de gré à gré est l'un des modes de passation des marchés publics, les deux (02) autres modes étant l'appel d'offres et l'adjudication publique.

Pour passer un marché par la procédure de gré à gré, le maître de l'ouvrage adresse par voie administrative à la DNMP une demande motivée.

Un marché est dit de gré à gré ou négocié lorsque le maître de l'ouvrage engage librement des consultations ou négociations directes avec un entrepreneur, un fournisseur ou un prestataire de services de son choix en vue de passer une commande de travaux, de fournitures ou de prestations de services.

Si le gré à gré est une pratique régulièrement prévue par l'article 30 du Code des marchés publics, sa passation ne peut intervenir que dans des cas énumérés à l'article 44 nouveau de la loi n°2004-18 du 27 Août 2007 pré-citée :

En effet, la passation d'un marché par la procédure de gré à gré ne peut intervenir que dans les cas suivants :

· Lorsque l'exécution des travaux, la livraison de fournitures ou la réalisation des prestations de services fait l'objet d'un monopole ou appelle des mesures particulières de sécurité ;

· lorsque deux (02) appels d'offres ou deux (02) adjudications restent infructueux ;

· lorsque après deux (02) appels à la concurrence aucune offre n'est présentée bien que le maître de l'ouvrage ait fourni à la DNMP tous documents nécessaires pour la réussite de ces appels à la concurrence ;

· lorsque pour des raisons impérieuses tenant notamment à la défense nationale l'exigent ;

· lorsque l'urgence pour l'exécution des travaux, la livraison de fournitures ou la réalisation de services est motivée par des circonstances imprévisibles qui ne permettent pas de respecter les procédures d'appel d'offres ou d'adjudication ;

· lorsqu'une convention internationale ou les conditions de financement exigent une telle procédure ;

· lorsque le maître de l'ouvrage est tenu de faire exécuter des travaux, de faire livrer de fournitures ou de faire réaliser des prestations de services, objet d'un marché résilié ;

· lorsque l'appréciation du Ministre chargé des Finances sur des cas particuliers qui lui sont soumis par le maître de l'ouvrage est favorable à ce mode de passation de marché.

Le marché négocié ou de gré à gré, s'il offre une réelle souplesse d'utilisation, ne présente pas des garanties suffisantes au regard du respect des règles de concurrence et de transparence des procédures. Pour échapper aux contraintes qu'impose l'appel d'offres, beaucoup de maîtres d'ouvrage y font couramment recours. L'attrait pour ce mode de passation résiderait donc principalement dans la lourdeur et la complexité de la chaîne des marchés publics. En effet, il faut au moins dix (13) actions et quatre vingt cinq (85) jours pour la parcourir ; c'est-à-dire passer de la transmission du projet de DAO à la DNMP à la notification du marché approuvé à l'attributaire.

La DNMP à travers la DER veille, dans la mesure du possible, à ce que les demandes de gré à gré soient réellement fondées et justifiées par les cas ci- dessus cités. On note une meilleure gestion des autorisations pour la passation des marchés par la procédure de gré à gré.

Elle établi à l'attention du Ministre chargé des Finances une fiche explicative dans laquelle elle fait une synthèse du dossier à ce dernier et une autorisation de passation de marché par la procédure de gré à gré qu'elle soumet à sa signature. Notons à cet effet que c'est le Ministre chargé des Finances qui autorise le maître de l'ouvrage à passer un marché par la procédure de gré à gré. La DNMP quant à elle en étudie la recevabilité et l'acceptation.

Après étude et avis de la DNMP, les CPMP passent chercher leurs dossiers pour satisfaire au besoin aux observations qui leur auraient été faites. Mais parfois, il arrive que l'accès à l'information les concernant soit difficile. L'information désigne l'élément conceptuel qui permet le traitement, le stockage et le transfert de connaissance. Les CPMP doivent parfois faire plusieurs va-et-vient dus à une mauvaise organisation du Secrétariat Particulier. On constate que la DNMP a une mauvaise politique d'information.

Les CPMP envoient également des demandes d'avenants aux marchés préalablement passés. Pour obtenir un avenant à un marché public, le maître de l'ouvrage adresse une demande motivée à la DNMP justifiant la prise de cet avenant. Au vu des raisons évoquées, la DNMP donne une suite favorable à la demande ou la rejette. Les textes réglementaires et législatifs ne prévoient pas explicitement les conditions de la prise des avenants.

C/ Le Journal des marchés publics

Le Journal des marchés publics est le support officiel centralisant la publicité de l'ensemble des avis d'appels d'offres de l'Etat, des Collectivités Locales, de leurs Etablissements Publics, de leurs Sociétés ou de leurs Offices. Ce Journal permet donc aux acteurs de la commande publique d'accéder à l'ensemble des avis de publicité ou des avis d'appel public ainsi qu'aux informations portant la réglementation des marchés publics. Il est édité par la DNMP.

1) Historique :

Le Journal des marchés publics a été crée en 2003 sur l'initiative de la Direction Générale du Matériel et de la Logistique (DGML) et de la Direction Générale du Budget (DGB). Sa parution fut autorisée le 28 Janvier 2003 par le Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation et où il est enregistré sous le n°473/MISD/DC/SG/DAI/SCC. Le Journal était imprimé par la société TUNDE et l'est d'ailleurs toujours ; son premier numéro date du Vendredi 31 Janvier 2003. A sa création, le contrat entre l'Administration et l'Imprimerie TUNDE stipulait que le journal serait bihebdomadaire et imprimé en 1000 exemplaires. Mais ce nombre, à cause de la grande mévente enregistrée, a été revu à la baisse et est passé à 500 et depuis lors, le journal est hebdomadaire.

Avec la création du Journal des marchés publics, le but visé est de garantir plus de transparence autour des marchés publics, de mettre fin au <<fétichisme>> entretenu autour des marchés publics et de rendre accessible à tous l'information sur les délibérations de la DNMP.

La DNMP est chargée de centraliser et de publier au Journal des marchés publics tous les avis d'appel d'offres et les résultats de jugement des offres, et d'assurer l'édition et la diffusion dudit Journal.

2) la centralisation :

Les maîtres d'ouvrage sont tenus de payer la somme de cinquante mille francs (50.000) CFA pour faire publier leurs avis d'appels d'offres dans le Journal des marchés publics. Dans ce cadre et après s'être acquittés de cette obligation, ils font parvenir à la DNMP ces avis pour insertion dans ledit journal. On dispose donc de tous les avis des marchés passés par l'Etat, des Collectivités Locales, de leurs Etablissements Publics, de leurs Sociétés ou de leurs Offices. Cette centralisation est d'autant plus aisée lorsque les avis remis par les maîtres d'ouvrage sont déjà saisis et donc, déposés en format Word. Dans le cas contraire, lorsque ce sont des photocopies simples des avis qui sont déposées l'agent procède à leur saisie et cela occasionne du retard dans la centralisation.

Les PV d'ouverture, de dépouillement et de jugement provisoire des offres sont également publiés. Ces PV permettent aux soumissionnaires dont les offres ont été écartées de faire recours devant les juridictions compétentes. La CNRMP est compétente pour recevoir les plaintes et contentieux relatifs aux marchés publics. Elle effectue un contrôle non juridictionnel c'est-à-dire que ses décisions ou ses arbitrages peuvent être contestés devant les tribunaux. Dans ce cas, les soumissionnaires disposent de deux (02) mois pour porter leurs plaintes au niveau des instances judiciaires.

L'on assiste parfois à leur insertion tardive dans le journal. Dans le Journal des marchés publics, les avis de la DNMP sur les travaux de CPMP sont aussi publiés.

3) la publication :

Il est obligatoire que les avis d'appel d'offres fassent l'objet d'une large publicité par le maître de l'ouvrage. La publicité est un principe fondamental de la commande publique. Elle a une double utilité : Elle doit permettre le libre accès à la commande publique de l'ensemble des candidats (entrepreneurs, prestataires de services) ; elle est aussi la garantie d'une véritable mise en concurrence. On peut considérer qu'un marché a été passé dans des conditions satisfaisantes au regard de l'exigence de la transparence si les moyens de publicité utilisés ont réellement permis aux prestataires potentiels d'être informés et ont aboutit à une diversité d'offres suffisantes pour garantir une vraie mise en concurrence. L'efficacité de la publicité constitue une composante essentielle de la régularité du marché.

4) l'édition :

Elle est assurée par un ensemble constitué par :

§ un directeur de publication : Isidore K. TOSSOU

§ des rédacteurs en chef : Hilaire Félix. KANEHO

Crespin FANOU

Loukoumane I. SALIFOU

Monsieur Isidore K. TOSSOU est le Directeur National des Marchés Publics et est membre du comité de validation, monsieur Hilaire Félix KANEHO est le Directeur des Etudes et de la Réglementation, membre du comité de validation et chargé d'étudier des dossiers à la DNMP, monsieur Crespin FANOU est le Directeur du Suivi de l'Exécution des Marchés, membre du comité d'appui et chargé d'étudier des dossiers à la DNMP et monsieur Loukoumane I. SALIFOU est le Directeur de l'Information, de l'Assistance et des Statistiques, membre du comité d'appui et chargé d'étudier des dossiers à la DNMP. Ces différents agents cumulent plusieurs fonctions au sein de la DNMP et donc ne participent pas efficacement à l'édition du Journal. Lors de notre stage nous avons constaté que c'est un seul agent qui fait tout le travail. Le Journal est produit par la DNMP sous format Word. Pour éditer un journal, le format Publisher est plus approprié que Word .Mais le seul agent chargé de le réaliser n'a reçu aucune formation en la matière. Malgré ce manque de professionnalisme, il fait de son mieux pour que les avis d'appel d'offres, les avis de la DNMP sur le jugement provisoire prononcé par les CPMP soient contenus dans un fichier Word. On remarque bien l'absence de professionnalisme lors de l'édition du Journal.

L'agent envoie le fichier à l'imprimerie TUNDE où il est procédé au montage du Journal. Comme le fichier est remis en Word, on procède à sa transformation pour le mettre sous forme de plaques pour faciliter son impression. Dès que cette opération est réalisée, l'imprimerie fait appel à l'agent et ce dernier appose le <<BON A IMPRIMER>> sur le spécimen qui lui est présenté. L'imprimerie, dès cet instant est tenue de livrer le journal en 500 exemplaires dans les 72 heures. Ce délai est rallongé et passe des fois à 07 jours. Le délai qui part de la remise du journal en fichier Word à sa transformation en plaques est d'environ 02 jours et n'est pas pris en compte. Mais il arrive fréquemment que les journaux soient livrés en retard et à n'importe quel jour de la semaine. Ce qui fait qu'on ne peut pas dire exactement à quel jour de la semaine parait le Journal des marchés publics. On note ainsi un retard dans la parution. Ceci est préjudiciable aux candidats intéressés par l'avis d'appel d'offres car sur les 30 jours qui leur sont accordés pour préparer leurs offres 10 jours environ sont déjà épuisés.

5) la diffusion :

Il existe deux (02) voix d'accès du public au Journal des marchés publics : il s'agit de l'abonnement et de l'achat au détail. Au détail, le Journal des marchés publics coûte 500 FCFA et cette vente est assurée par le Chef du Service Administratif et Financier (C/SAF). Les abonnements sont gérés par l'agent ci- dessus cité et son bureau fait corps avec celui du C/SAF.

La grille des tarifs d'abonnement se présente comme suit :

01 an 36.000F 52 numéros

06 mois 20.400F 24 numéros

03 mois 10.800F 12 numéros

Les abonnés reçoivent le Journal à leur demande soit chez eux soit dans leur boite postale soit dans un autre endroit qu'ils auraient désigné. Le Journal des marchés publics dispose de deux (02) distributeurs qui acheminent les journaux aux différents abonnés et qui sont rémunérés forfaitairement. On s'aperçoit de l'inexistence d'un performant circuit de distribution.

A part ces abonnés l'écoulement du Journal se fait à compte goutte. Le nombre de journaux non vendus est élevé : il est d'environ 65% de la quantité produite. Le Journal est donc très faiblement vendu. Les quelques-uns qui viennent l'acheter nous ont confié qu'ils ont su l'existence du Journal par un ami, un parent. La méconnaissance du Journal des marchés publics semble être une raison de cette grande mévente. Le fait que le Journal paraît avec beaucoup de retard alors même que les marchés dont il publie les avis d'appels d'offres sont portés à la connaissance du public par le biais d'autres moyens de publicité justifie également cette mévente.

Toutefois, depuis fin Novembre 2007, l'on observe un peu partout des affiches dans le Ministère chargé des Finances faisant la publicité du Journal des marchés publics. On note la mise en place d'une politique de publicité autour du journal des marchés publics. En effet, dans le Ministère des Finances tout au moins des affiches publicitaires sont collés un peu partout pour faire connaître au public son existence. Ceci traduit la volonté manifeste des autorités de sortir le Journal des marchés publics enfin de l'ombre. Mais, cette publicité serait beaucoup efficace si elle est renforcée par des spots publicitaires sur nos différentes chaînes de radios et surtout de télévision. Le Journal des marchés publics roule à perte depuis des années. Des millions de francs sont engloutis dans cette affaire ; Il est temps que cette saignée financière s'arrête et que des mesures hardies soient prises pour une gestion optimale du Journal des marchés publics.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault