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Faute et Châtiment. Essai sur le fondement du Droit pénal chez Friedrich Nietzsche

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par Rodrigue Ntungu Bamenga
Faculté de Philosophie saint Pierre Canisius Kimwenza, RDCongo - Bacchalauréat en Philosophie 2005
  

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III.4. Le Surhomme

Zarathoustra est celui qui enseigne le « Surhomme ». Mais il convient avant tout de dépouiller ce vocable de toutes les résonances fausses. Zarathoustra est celui qui enseigne le Surhomme, il n'est pas le Surhomme lui-même. Nietzsche à son tour n'est pas Zarathoustra, il est celui qui interroge l'être de Zarathoustra. Par le concept de "Surhomme", Nietzsche ne désigne nullement une race qui viendra plus tard après nous. Il ne pense pas davantage à une race d'autocrates, qui ferait de la fureur sa loi. Le Surhomme est plutôt « celui qui s'élève au-dessus de l'homme d'hier et d'aujourd'hui, mais uniquement pour amener cet homme, en tout premier lieu, jusqu'à son être, qui est toujours en souffrance, et pour l'y établir ».87(*)

Manifestement, l'homme d'hier et d'aujourd'hui n'est plus suffisant. Son insuffisance est de ne pas assumer la domination et la maîtrise de la terre, parce qu'habité par l'esprit de vengeance et le vouloir-seulement-punir. Pour que cet homme accède à l'espérance, Zarathoustra indique un pont à franchir : « Que l'homme soit délivré de la vengeance ».88(*) Celle-ci entendue comme ressentiment de la volonté, est également pour Heidegger « la poursuite qui s'oppose et qui rabaisse ». Ainsi découvrons-nous la vraie identité du Surhomme de Nietzsche : un homme délivré de l'esprit de vengeance, et donc le vrai modèle humain.

Un tel idéal demeure difficile à atteindre, étant donné le caractère conflictuel de l'homme. En considérant tous les conflits africains par exemple, les observateurs attentifs découvrent un même diagnostic : les rescapés ruminent la vengeance. Dans ce cas précis, il semble utopique de libérer définitivement ceux-ci de leur soif de vengeance, qui appelle l'intolérance. Certains pensent d'ailleurs avec raison, que la conjoncture socio-politique africaine soit gravement rongée par ces deux vices, la vengeance et l'intolérance. Dans nombre de cas, ils sont à l'origine des conflits sociaux et politiques, qui portent une atteinte aux droits de l'Homme.

III.5. Droits de l\u8217homme et crimes de guerre

Les articles 4 ("Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude : l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes") et 5 ("Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants") de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH) semblent particulièrement ignorés en Afrique. On connaît les euphories du continent, après le Vent venu de l'Est en 1990 : guerre en Casamance, crise récurrente au Soudan, génocide rwandais, guerre en République Démocratique du Congo, au Congo-Brazzaville, en Côte d'Ivoire, soulèvements suivis de morts au Togo, etc.

Ce règne de la torture et tous les crimes de guerre nous dévoilent l'autre visage de la réalité africaine : l'impunité. Visiblement, l'Afrique aspire au respect de la dignité et des droits de l'homme. Mais la DUDH qui prêche ce respect n'est pas une Règle de droit. Elle n'est qu'un « idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations »89(*), ne pourvoyant donc aucune sanction en cas de violation. C'est dire que tout Etat souverain se réserve le droit de punir les violateurs. A ce titre, le souhait de tous les Africains est que soient sévèrement châtiés les crimes et les seigneurs des guerres.

Pourtant, dans les dictatures connues jusqu'ici en Afrique, toute la machine juridique semble marcher au profit des « Intouchables », citoyens sur lesquels la loi n'a aucune prise, la sanction non plus. En vertu de l'idéal proclamé par la DUDH, les crimes de guerre en Afrique constituant une atteinte réelle à la dignité humaine, devraient entraîner des sanctions rigoureuses.

* 87 Martin Heidegger, op. cit., p. 122.

* 88 Ibid., p. 128.

* 89 Préambule de la DUDH du 10 décembre 1948.

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