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L'influence du milieu criminogène sur la personnalité du délinquant: L'exemple de la ville de Dschang

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par Edmond Rostand Nsheuko
Université de Dschang - Maitrise en droit et carrières judiciaires 1998
  

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LES MESURES DE PRÉVENTION ET DE RESOCIALISATION POUVANT ETRE MISES EN PLACE DANS LA VILLE DE DSCHANG.

L'influence exercée par le milieu sur les individus varie d'une société à une autre. Chaque société ayant des éléments spécifiques, des caractéristiques propres, elle seule se doit de trouver les moyens d'action qui lui sont propres contre le milieu.

Comme nous l'avons dit par ailleurs, les solutions trouvées dans d'autres milieux n'étant pas transposables de manière automatique dans notre milieu, nous devons alors soit les réaménager pour quelles puissent cadrer avec les données de notre milieu, soit tout simplement les écarter en faveur de solutions nouvelles.

Mais l'essentiel ici n'est pas seulement de trouver des solutions. Il faut que ces mesures puissent être concrétisées par les autorités de la ville qui ont la lourde responsabilité de lutter contre la criminalité. Il s'agit concrètement des membres de l'exécutif, des autorités communales, de la force de l'ordre, des travailleurs sociaux ainsi que tous ceux qui ont à un dégré plus ou moins élevé un rôle à jouer dans l'éradication de la délinquance, tel que les autorités de l'administration pénitentiaire.

En ce qui concerne la prévention de la délinquance à travers la lutte contre l'influence du milieu, elle peut effectuer sur un double plan. Les mesures de prévention peuvent être mises en oeuvre soit en milieu ouvert qui est l'ensemble formé par tous les milieux vécus par le délinquant en dehors du milieu carcéral, soit en milieu fermé qui n'est rien d'autre que ce milieu carcéral représenté par la prison.

Nous verrons donc d'abord l'action préventive en milieu ouvert (section 1) et ensuite la prévention en milieu fermé (section 2) qui a pour finalité la resocialisation du délinquant.

Section I : L'action préventive en milieu ouvert.

L'action préventive en milieu ouvert est celle qui s'adresse aux divers milieux où évolue l'individu . Elle vise à mettre en place des structures de base ayant pour but de rendre ces milieux sains. Elle a pour but principal d'empêcher aux individus de sombrer dans la délinquance à travers une tentative d'éradication des éléments du milieu qui sont à la base de l'émergence du comportement délinquantiel. Ceci dit, elle vise les individus au moment où ils sont le plus exposés à l'influence du milieu. Il s'agit particulièrement de l'enfance et de l'adolescence.

Il faut dire qu'une action pareille a déjà été mise sur pieds par le ministère des affaires sociales à travers ce qui a été dénommé « l'éducation en milieu ouvert ».

Issu de l'instruction ministérielle N?83/0026/MINAS/DDS/SPLS du 29 Septembre 1983. Elle est alors définie comme une technique d'intervention sociale qui a pour but de réaliser la réinsertion sociale des mineurs inadaptés en les maintenant dans leur cadre naturel de vie, comme une mesure de suivi des mineurs délinquants en danger moral dans leur famille et comme un action d'assistance au bénéfice des familles dont les carences de toutes sortes ont eu à favoriser ou à provoquer l'inadaptation des enfants85(*).Trois raisons fondamentales ont été à la base de ce projet.

Tout d'abord l'inadéquation des structures des unités de rééducation en internat et des quartiers des mineurs des prisons par rapport aux objectifs éducatifs de resocialisation qui leur sont assignés.

Ensuite, l'attitude désinvolte de bien des parents face à leur devoir de premiers éducateurs de leurs enfants.

Enfin la désintégration de la cellule familiale animée par des mutations trop rapides des mentalités et la désagrégation des valeurs traditionnelles.

Cette action du MINAS devait en principe se manifester sur le terrain à travers l'encadrement psychosocial par le biais des causeries éducatives avec les parents, les jeunes, l'organisation des loisirs sains, l'organisation de la socialisation ou de l'éducation fonctionnelle, et le placement socioprofessionnel.

Contrairement à ce projet dont le cadre d'intervention n'était limité qu'aux services sociaux, les mesures que nous allons proposer touchent un ensemble plus vaste de personnes et concernent aussi bien la prévention dans le cadre familial (paragraphe 1) que la prévention dans le milieu extra-familial (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La prévention dans le cadre familial.

Il a longtemps été démonté qu'il existe une relation évidente entre les expériences acquises durant l'enfance et la criminalité, et aussi qu'une intervention à ce niveau pourrait être bénéfique. Le but d'une telle intervention serait d'améliorer le fonctionnement de la famille car elle peut contribuer à diminuer certains facteurs de la délinquance associés à ce milieu et ce faisant, entraîner un meilleur développement de la personnalité des enfants. Il est alors nécessaire de conscientiser les responsables familiaux à travers une éducation à la parenté responsable (A) qui doit en principe aboutir à une meilleur éducation de l'enfant en milieu familial (B).

A- L'éducation à la parenté responsable.

La plupart des parents aimeraient être de bons parents pour leurs enfants mais le plus souvent, le manque de confiance et de talent en la matière compromet largement ce désir. Ainsi apparaît la nécessité de mettre sur pied des programmes de responsabilisation des parents qui ont pour but de stimuler la capacité de ceux-ci à être de bons parents, en rehaussant leur confiance et aptitude à résoudre les problèmes courants liés à leurs rôles de parents.

Beaucoup de délinquants comme nous l'avons vu, sont issus de familles polygamiques trop nombreuses, qui sont pour la plupart socialement défavorisées et caractérisées par une incapacité des parents à contrôler totalement leurs enfants.

C'est conscient de cette réalité que le ministère des affaires sociales à travers divers colloques et rencontres internationales, a décidé il y a quelques années de rappeler leurs obligations aux parents, ceci à travers le programme dénommé «  éducation à la parenté responsable »86(*).

Ce programme a pour but d'abord d'expliquer aux parents leurs responsabilités vis-à-vis des enfants qu'ils mettent au monde et de la société, car ces enfants ont droit au bonheur, à la santé et à une éducation pour faire d'eux des personnes dignes, libres et heureuses ; Et, la société quant à elle n'a aucunement besoin des individus qui plus tard vont causer du désordre et être un fardeau pour les autres. La société n'ayant pas besoin de criminels, les parents sont alors les premiers verrou de sécurité qu'il faudrait renforcer.

Ensuite, ce programme vise à expliquer aux parents qu'avoir beaucoup d'enfants n'est plus un signe de richesse, et que chacun peut en avoir à condition de pouvoir bien les élever. Cette position a pour but, de ralentir l'accroissement de la population qui est dû à une trop grande natalité (parfois précoce) constatée dans les zones rurales.

Mais il faudrait noter que cet objectif très louable dans sa conception n'a pas réellement eu un échos retentissant dans sa mise en oeuvre. Celle-ci, nécessite tant l'utilisation des moyens de communication, l'organisation des colloques et séminaires, n'a pas encore atteint jusqu'à présent la cible première qui était visée à savoir la jeunesse et la population rurale. Ceci est soit dû à la faiblesse de la zone couverte par les moyens de communication et aussi l'existence de certaines barrières linguistiques et écologiques entre la ministère et cette population.

Face à cette situation, un autre procédé pourrait être adopté, procédé consistant à plus se rapprocher de la population rurale. Dans la ville de Dschang par exemple, on pourrait en dehors de l'action du service social87(*), y inclure celle de l'église et des autorités traditionnelles car celles-ci s'avèrent plus proches de la population et un peu mieux écoutées. Ceci pourrait permettre non seulement de briser les barrières linguistiques, mais aussi de mener une action plus concrète et plus efficace dans le sens d'une conscientisation des parents. Ce faisant, l'on pourrait améliorer la qualité de l'éducation reçue par l'enfant dans le milieu familial.

* 85 TCHOUATIEU TCHADJOU (J.C), « L'action éducative en milieu ouvert, moyen de prévention et de traitement de la délinquance juvénile », Rapport du premier colloque national sur l'éducation en milieu ouvert et la liberté surveillée. Yaoundé, du 22 au 25 Avril 1987, MINAS, P. 22 et 23.

* 86 FANGA VITUS Junior, Le concept de milieu : influence sur la criminalité au Cameroun et réactions camerounaise, Mémoire de maîtrise en droit privé, 1989-1990, Université de Yaoundé, p.74. (pages).

* 87 Elle est quasi inexistante car le personnel en place est plus cantonné à des activités administratives.

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