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Efficacité de l'Aide Publique au Développement: cas du Sénégal

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par Fatou Gueye
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA 2006
  

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3.2.2 Mesure de l'effet de la croissance sur la réduction de la pauvreté

Pour calculer l'allocation de l'aide qui maximise la réduction de la pauvreté, des mesures du niveau de pauvreté et de l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance du revenu sont nécessaires. Collier et Dollar mesurent la pauvreté par la proportion de la population vivant avec moins de 2$ par jour (headcount index). Ils font d'autre part l'hypothèse d'une élasticité constante de la pauvreté par rapport à la croissance, identique pour tous les pays et égale à 2 (la valeur médiane de l'élasticité obtenue par Ravallion et Chen (1997) pour les pays de leur échantillon). Selon Beynon (2003) l'hypothèse d'élasticité constante et égale à 2 pour tous les pays est toutefois simplificatrice et tend à favoriser les pays très inégalitaires dont les taux de pauvreté sont plus élevés pour un niveau de revenu per capita donné. En effet, Bourguignon (2000) et Heltberg (2001) ont mis en évidence que la valeur absolue de cette élasticité dépend positivement du revenu per capita et négativement de l'inégalité initiale des revenus. Or, si l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance est plus faible dans les pays très

inégalitaires, ceux-ci devraient recevoir relativement moins d'aide, puisque alors l'aide est moins efficace en matière de réduction de la pauvreté. En outre, l'analyse de Collier et Dollar fait l'hypothèse que l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance ne dépend pas de l'aide elle-même et que l'aide n'a pas d'effet direct sur la pauvreté c'est-à-dire que l'aide est neutre en terme de distribution des revenus. Or, selon Guillaumont (1999,2000), même s'il semble paradoxal de chercher à réduire la pauvreté en allouant l'aide sur la base d'une méthode retenant l'hypothèse que l'aide n'a pas d'effet propre sur la distribution des revenus et sur la pauvreté autre que celle qui passe par la croissance des revenus.

Ainsi, comme nous l'avons déjà souligné, l'analyse de Collier et Dollar repose sur des hypothèses lourdes (i) l'efficacité de l'aide en termes de croissance est plus importante dans les pays ayant mis en place des politiques économiques saines et (ii) l'effet de l'aide sur la réduction de la pauvreté passe par la croissance. Si ces hypothèses étaient levées ou amendées, le modèle d'allocation optimale obtenu serait très différent.

L'analyse de Collier et Dollar a été largement critiquée par les économistes. Car il existe une vaste littérature qui a permis d'étudier l'efficacité de l'aide par d'autres moyens alternatif outre la croissance et la pauvreté. De nombreux auteurs ont notamment défendu l'idée que d'autres facteurs sont susceptibles d'influencer l'efficacité de l'aide : les problèmes de capacité d'absorption des pays receveurs d'aide, la volatilité des flux d'aide, la vulnérabilité des pays en développement à des chocs externes et l'instabilité socio-politique à laquelle ils sont confrontés.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon