WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Risques financiers dans une institution financière non bancaire (cas de la CADECO de 2003 à 2007)

( Télécharger le fichier original )
par Didier KIVAVA MUKENGA
Université catholique du Graben (U.C.G/Butembo RDCongo) - Licence 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.3.3 Evolution

Le circuit officiel d'intermédiation est presque mort, et les rares banques qui fonctionnent encore en RDC préfèrent orienter leurs crédits au seul secteur du commerce extérieur import-export en abandonnant complètement les activités domestiques. Par ailleurs, les agents économiques privés congolais demeurent encore très sceptiques et continuent à manifester jusqu'à ce jour la réticence pour effectuer des dépôts ou constituer une épargne auprès des banques ou autres institutions financières congolaises. Le retrait de la confiance des opérateurs économiques aux institutions financières ne permet pas à ces dernières de pouvoir décoller. Plusieurs facteurs expliquent la chute de l'intermédiation et la débâcle du système financier congolais.

Les années 1990 ont consacré l'informalisation de l'intermédiation financière en RDC. Le circuit traditionnel des intermédiaires financiers ou établissements de crédits (banques, coopératives d'épargne et de crédit, institutions financières spécialisées, caisses d'épargne et sociétés financières) qu'employaient les agents économiques privés (entreprises et ménages) pour épargner ou bénéficier d'un crédit, a été abandonné littéralement par les Congolais qui préfèrent désormais la rue.

Depuis plus d'une décennie, les ménages et les entreprises congolaises, faute de trouver satisfaction auprès du système financier ont développé des mécanismes d'adaptation qui leur permettent de pallier aux insuffisances de ce système.34(*)

-La mobilisation de l'épargne se fait désormais par des «voies informelles» : la technique de mobilisation de la petite épargne privée dite «de carte», les tontines (mutuelles, commerciales...), les caisses mutuelles, etc. De même l'octroi des crédits aux agents à besoin de financement (ménages et entreprises) passe désormais par le circuit parallèle.

I.3.4 Facteurs explicatifs de la débâcle

Nombreux sont les facteurs qui expliquent la baisse de l'intermédiation et la débâcle du secteur financier en RDC. Parmi ceux-ci, nous retenons notamment :

a. l'instabilité du cadre macroéconomique : l'hyperinflation et les dévaluations en cascade de la monnaie congolaise qui ont caractérisé les années 1990 ont constitué l'une des causes réelles du recul de l'intermédiation en R.D.C. Les taux d'intérêt évoluant moins vite que les prix intérieurs (taux d'intérêt réels négatifs), cela a obligé les déposants à retirer leurs dépôts et à protéger leur pouvoir d'achat en se réfugiant dans les devises étrangères ou les actifs réels (parcelles, bijoux...).

b. la gestion des créances douteuses : l'encadrement et la sélectivité des crédits par les autorités ont conduit les banques à octroyer des crédits à des canards boiteux (certaines entreprises minières, agricoles...) et à des entreprises qui ont subi le pillage des débuts 1990 et se sont retrouvées dans l'impossibilité de rembourser.

c. la supervision euthanasiste de la B.C.C du système financier national : la mauvaise gestion du système financier congolais par la banque centrale du Congo aurait largement contribué à amener certaines banques et institutions financières non bancaires à des morts précoces et, in fine, à la crise de système des années 1990. Nous pouvons relever à ce propos que la gestion des comptes libres des banques créatrices de monnaie (BCM) auprès de la B.C.C n'a jamais été favorable à ces institutions.

En l'absence des réserves propres en monnaie nationale, la B.C.C aurait abusé plusieurs fois de sa position de Banquier des banques en actionnant sans aucune autorisation préalable - les comptes des banques commerciales afin de financer les déficits du compte de Trésor et de son propre compte d'exploitation.

In fine, les banques propriétaires de ces comptes étant privées de liquidité, se sont retrouvées dans l'impossibilité d'honorer convenablement les retraits de leur clientèle. L'afflux des déposants dans leurs guichets aurait envoyé certaines banques à fermer carrément, la banque centrale n'étant pas intervenue en dernier ressort pour leur venir en aide.

L'institut d'émission et le gouvernement de la R.D.C ont convenu à certaines périodes (décennie 1990 notamment) - dans un contexte hyper inflationniste et de dévaluations criantes de la monnaie nationale - de pouvoir convertir de pleine autorité, en monnaie nationale. La conjonction de ces différents éléments et tant d'autres non relevés ici ont conduit les déposants (congolais, étrangers, particuliers, entreprises...) à retirer totalement leur confiance d'un système bancaire congolais prompt à surprendre et sans aucune lisibilité.

L'éviction causée par l'Etat congolais : A défaut de ressources pouvant l'aider à financer son déficit budgétaire démesuré et hyper-chronique, l'Etat congolais s'est imposé au système bancaire pour exiger de manière systématique les avances disproportionnées destinées à satisfaire l'opportunisme et la prédation. En définitive, les comptes des banques ont été vidés de leur substance au profit de la boulimie financière étatique. Par ailleurs, l'Etat congolais, de concerto avec son caissier (la BCC), ont écarté presque totalement toutes les banques du refinancement.

Ce mode de financement a été développé aux États-Unis à la fin des années 1980 et était principalement utilisé alors par les établissements de crédit. Il s'est ensuite développé fortement depuis pour devenir à la fois un instrument de gestion du bilan, de gestion des risques et de création (ou d'extraction) de valeur.

En 2006 le montant global des émissions de titrisation en Europe était de 452 milliards € contre 78 milliards en 2000. Les émissions américaines représentaient environ le double.

I.3.5 Avantages des intermédiaires financiers
L'activité d'intermédiation peut naître ou se développer sur le passif ou l'actif d'un établissement financier. Ainsi, l'activité d'intermédiation des banques trouve son origine dans leur rôle d'établissement collecteur de dépôts à court terme (les comptes créditeurs de la clientèle sont comptabilisés au passif). Capital en matière de réduction des coûts de recherche d'une contrepartie et d'enquête de solvabilité.

L'intermédiation financière permet également de supprimer les coûts induits par le suivi des emprunts, la gestion des défaillances et des saisies financières. Sans les banques et l'ensemble des acteurs de l'intermédiation, chacun d'entre nous devrait assurer le suivi des prêts auprès de chaque emprunteur et supporter individuellement les coûts de gestion de chaque défaut de paiement.

D'autres types d'institutions financières, comme les sociétés d'assurances, soulagent de façon similaire les investisseurs des coûts de transaction.

C'est pourquoi certains économistes ont qualifié les intermédiaires financiers, et notamment les banques, de « surveillants délégués ».

Les intermédiaires financiers empêchent également les investisseurs de faire cavalier seul en choisissant de se décharger sur les autres investisseurs des coûts de gestion et de surveillance. Enfin, les intermédiaires réduisent les coûts d'information, non seulement en livrant une interprétation toute prête de la qualité de crédit de l'emprunteur, mais aussi en ayant accès à des informations que l'emprunteur ou les détenteurs d'une assurance-vie ne souhaiteraient pas voir publier. Les banques disposent également de précieuses informations sur l'emprunteur puisqu'elles connaissent l'ensemble des opérations effectuées sur son compte.

Autant de raisons pour lesquelles, sur le marché américain par exemple, le cours des actions d'une société tend à s'envoler à l'annonce d'une augmentation des facilités de crédit accordée à cette société par une banque.

En réduisant les risques et les coûts, l'intermédiation financière favorise l'épargne et l'investissement. Mais le revers de la médaille réside peut-être dans une interdépendance financière accrue et dans la contamination de l'ensemble du système financier en cas de crise. En conséquence, la réglementation est devenue le corollaire de l'intermédiation financière.

L'intermédiation financière présente également l'avantage non négligeable de transformer des passifs en actifs. Ainsi, il devient possible pour une banque de rendre les dépôts collectés (inscrits au passif) plus liquides, moins risqués et, pour chaque compte, inférieurs aux prêts consentis.

L'histoire de l'intermédiation est jalonnée de créations d'instruments financiers instaurant des services de paiement plus efficaces et moins chers, et offrant un plus large choix en termes de risque et de rythme de consommation.

On ne peut qu'être d'accord avec le prédicat selon lequel l'inflation a toujours été, et est encore, un phénomène monétaire, mais dans une perspective de long terme. Or on a assisté à l'émergence de politiques dans lesquelles les taux à court terme (ou les taux de change) sont devenus l'arme anti-inflationniste. La quantification de la masse monétaire n'est plus qu'un critère parmi d'autres.

* 34 Hebdomadaire no2.760, «Problèmes économiques», les systèmes bancaires plus solides, p.23, du 8 mars 2002

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon