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Constance et évolution du système americain de défense au regard des mutations du systeme international

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par Roland Kayembe mungedi
Université de Kinshasa - Licence 2005
  

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CHAPITRE TROISIEME : LES STRATÉGIES DE DÉFENSE DES USA PENDANT ET APRÈS LA GUERRE FROIDE

Dans ce chapitre, il est question d'aborder avec lucidité et exactitude les différentes doctrines ayant émaillé ou caractérisé la sécurité des USA pendant la guerre froide et après le démantèlement de l'ex- Union Soviétique.

Cependant, de prime à bord, nous devons reconnaître que pendant la guerre froide, la doctrine stratégique américaine ayant fait plus des échos fut « l'endiguement ». Ensuite, après l'effondrement de l'empire soviétique, l'Amérique, en position de triomphe, n'avait plus une autre stratégie de défense « cohérente ». Il a fallu attendre l'après 11 septembre pour que « l'empire State Building » soit en quête d'une grand « Strategy ». De nos jours, on parle plus de la « guerre ou action préventive » comme la nouvelle stratégie qui conduira « le monde libre » à vaincre « les postes avancés de la tyrannie ». Quitte à écouter trop attentivement les sirènes du néo conservatisme militant, à surévaluer l'efficience de moyens militaires aux dépens des autres instruments d'influencer, à prendre de coupables libertés avec le droit et les opinions des autres.

D'une manière générale, nous devons retenir que les Etats-Unis d'Amérique possèdent deux visions de préconiser leur puissance, en matière de politique étrangère. Il s'agit de « soft power et hard power ». Soft power (puissance douce) leur permet d'imposer leurs vues en évitant le recours à la force armée ; il s'agit pour l'essentiel du pouvoir d'attraction culturelle qui amène les autres pays à adhérer aux valeurs américaines ou à aspirer au niveau de prospérité américain. L'autre vecteur de puissance est plus traditionnel, il s'agit du « hard power » (puissance dure), dont les meilleurs exemples sont la puissance économique ou la puissance militaire.

Partant des considérations précédentes, nous pouvons affirmer que depuis sa genèse, les Etats-Unis d'Amérique, en vue de sauvegarder ses intérêts vitaux, d'assurer sa sécurité nationale, ont recouru à ces deux visions de puissances. Raison pour laquelle, de Wilson à G.W. Bush, nous avions remarqué dans le comportement diplomatique des USA, soit l'ouverture au monde, ou soit l'isolationnisme, de nos jours « l'unilatéralisme ». Toujours, dans le souci de préserver leur défense nationale.

Toujours dans ce chapitre, les lignes qui vont suivre, nous édifierons d'avantage pour ce qui est de la politique de défense des USA pendant la bipolarité et durant la lutte contre le terrorisme.

SECTION I. LE SYSTÈME AMÉRICAIN DE DÉFENSE DURANT LA GUERRE FROIDE

Durant cette période, l'enjeu était d'éviter à ce qu'un autre Etat, surtout non satellitaire des USA, puisse acquérir l'arme nucléaire.

Cette opinion est clairement exprimée par les phrases de W. CHURCHIL, lorsqu'il dit en 1946 : « je ne crois pas que nous dormirions si bien dans la situation dans laquelle quelque Etat communiste ou néo-fasciste monopolisait pour le moment ces engins de terreur »50(*).

Selon les américains, la supériorité stratégique après la deuxième guerre mondiale leur étant d'une utilité capitale, ainsi qu'au monde libre, du fait de leur position fondamentalement défensive. C'était le centre de gravité de leur poids politique. C'était l'atout leur permettant d'employer leurs forces classiques à des fins politiques. Elle imposait aux soviétiques des freins sévères, les forçait à prendre garde de ne pas leurs provoquer là où ils pensaient que les américains pourraient réagir. S'ils laissent les soviétiques prendre et garder l'avantage de la supériorité stratégique, ils s'enhardiront énormément, en visant de leur puissance en dehors du bloc communiste. Ainsi, si l'ex- URSS possède la supériorité nucléaire stratégique, et domine ainsi la menace d'escalade, les dirigeants soviétiques pourraient conclure que les Etats-Unis ne seront guère enclins à s'opposer par la force militaire aux manoeuvres expansionnistes soviétiques et seront en conséquence de moins en moins résolus dans leurs confrontations avec l'URSS.

Il apparaît clairement que, pendant la guerre froide, les Etats-Unis connaissaient leur ennemi et face à qui ils manifestaient certaines inquiétudes qui sont de trois ordres à savoir :

- Ne pas tolérer que les soviétiques possèdent l'arme nucléaire ;

- Dans le cas contraire, il faut éviter que les soviétiques aient la supériorité stratégique sur eux ; enfin

- S'il n'en est pas le cas, il faut éviter « l'impassable » qui n'est autre que l'affrontement nucléaire. Le pire, en période de supériorité nucléaire soviétique, serait la défaite des américains sans guerre.

Partant de ces faits, les Etats-Unis étaient censés élaborer un système de défense prenant en compte tous éléments démontrant son parcours qui va de la supériorité à la parité stratégique avec l'ex- URSS. Cette prise de conscience a poussé les USA d'accepter la « dissuasion nucléaire » mais les a poussé aussi à perfectionner leurs armes tant conventionnelles que nucléaires. Ainsi, par rapport à la configuration du rapport de force entre les USA et l'ex- URSS, d'autres mécanismes de défense, tel que l'OTAN, verront le jours. Conscient que dans le jeu favori des russes, les échecs, la reine joue un rôle crucial même si elle n'est pas utilisée. Sur l'échiquier de la politique internationale, leur reine, les armes nucléaires, peut jouer un rôle décisif sans jamais être employée. D'où l'élaboration de la culture stratégique et autres mécanismes en vue d'écraser l'autre sans que celui-ci use son engin nucléaire.

§1. Stratégie et structure de la défense américaine

La stratégie ayant caractérisé toute la période de la guerre froide fut l'endiguement (containment), ensuite, d'autres doctrines stratégiques élaborées par chaque administration qui se succédait à la tête des USA

A. L'endiguement

Elle est la politique américaine de défense, dans les années de l'après guerre, consista à contenir l'Union Soviétique. George Kennan, l'un des principaux représentants des Etats-Unis à l'Ambassade américaine de Moscou, définit cette politique dans un long télégramme qu'il adressa au département d'Etat en 1946. Il développa son analyse lors de son retour aux Etats-Unis dans un article publié sous la signature « X » par la prestigieuse revue Forein Affairs. Evoquant le sentiment traditionnel d'insécurité des russes, le diplomate alléguait que l'Union Soviétique n'assouplirait sa position dans aucune circonstance. Moscou, écrivait-il, « croyait avec fanatisme qu'il ne pouvait y avoir de modus vivendi avec les USA et qu'il était souhaitable et nécessaire de bouleverser l'harmonie interne de notre société (américaine) »51(*). George Kennan ajoutait qu'il fallait mettre un terme aux pressions exercées par Moscou « en endiguant avec fermeté et vigilance les tendances expansionnistes russes.

La première application importante de la politique de l'endiguement (containment) se produisit en Méditerranée orientale. Après la guerre, la Grande Bretagne avait accordé son soutient à la Grèce, livrée à une guerre civile opposant les forces communistes au gouvernement monarchiste. Elle avait aussi apporté son appui à la Turquie, où l'Union Soviétique exerçait des fortes pressions pour obtenir des concessions territoriales et le droit d'établir des bases navales sur le Bosphore. En 1947, l'Angleterre fit savoir aux Etats-Unis qu'elle en pouvait poursuivre cette aide, rapidement, le département d'Etat mit sur pied un plan d'assistance.

Cependant, l'influence soviétique en Europe de l'Est était devenue un sujet d'alarme permanent pour l'occident, les Etats-Unis prirent l'initiative de créer une alliance militaire, destinée à accompagner les efforts économiques déployés en vue de l'endiguement du communisme. En 1949, les Etats-Unis et onze autres nations fondèrent l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), alliance reposant sur le principe de sécurité collective. Toute attaque contre l'un des membres serait considérée comme une attaque contre tous et déclencherait une riposte militaire.

L'année suivante, Washington précisa ses objectifs en matière de défense. Le conseil national de sécurité rédigea un document qui donna une nouvelle orientation à la politique de sécurité des Etats-Unis. Avançant l'hypothèse que « l'Union Soviétique était engagée dans un effort fanatique pour s'emparer du pouvoir dans tous les pays, partout où cela était possible », le document invitait les Etats-Unis à se porter au secours des nations alliées, dans toute partie du monde où l'une d'elle serait menacée par les soviétiques.

Nous devons noter que durant cette période, Washington accrut alors son budget militaire de manière considérable afin de parer aux agressions soviétiques contre l'Europe et contre la présence américaine, britanniques et française à Berlin - Ouest.

En outre, c'est d'ailleurs la volonté d'endiguement du communisme qui mène à un engagement américain directe dans les deux conflits armés asiatiques, la guerre de Corée puis la guerre du Vietnam. Critiqué par l'administration Eisenhower qui lui reproche d'être trop défensif, voire défaitiste, et lui préfère une stratégie annoncée de refoulement du communisme ou « roll back », le containment prévaut pourtant dans la réalité. En proclamant la théorie des dominos, Eisenhower y ajoute un corrélat lourd de conséquences en Asie. En fait, qu'il soit contesté ou qu'on veuille que de détente, l'endiguement est bien la stratégie américaine de référence et la fin de l'Union Soviétique en décembre 1991 a pu être interprétée comme la succès final de cette stratégie52(*).

* 50 Churchill, W., cité par Nixon, R., La vraie guerre, Albin Michel, Paris, 1980, p.174.

* 51 Esquisse de l'histoire des Etats-Unis, United States Information Agency, mai, 1994, p.284.

* 52 VAISSE, M., et alii, Dictionnaire des relations internationales au 20ème siècle, Armand Colin, Paris, 2000, p.94.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery