B. New look
Doctrine stratégique fondée sur le principe des
représailles massives, adoptée pour des raisons essentiellement
budgétaires par l'administration Eisenhower afin d'assurer au pays la
maximum de sécurité pour le moindre coût, « A
bigger bang for a buck » selon le résumé populaire.
Promulgué le 30 octobre 1953, le New Look (NSC 162/2) est fondé
sur la conviction que pour contrer les ambitions soviétiques, la
stratégie américaine doit être asymétrique, reposer
sur ses points forts et non chercher à rivaliser avec la
stratégie adverse. S'ils sont attaqués, les Etats-Unis
choisiraient les moyens, le lieu et l'intensité de leur riposte afin de
maximiser leurs avantages contre l'agresseur. Le secrétaire d'Etat John
Foster Dulles déclare qu'un ennemi potentiel « doit savoir
qu'il ne peut pas toujours choisir les conditions de bataille qui lui
conviennent ». Aussi, étant donnée la
supériorité nucléaire américaine, tous les plans
stratégiques élaborés prévoient l'utilisation des
armes nucléaires, même en cas de guerre limitée. La
doctrine est néanmoins plus subtile qu'il n'y parait, et s'ils renoncent
à entretenir de trop nombreuses forces armées, les Etats-Unis
n'envisagent pas d'avoir comme recours que la dissuasion atomique en cas de
conflits localisés. Cette doctrine se voit donc accompagnée de
l'établissement par les Etats-Unis, dans ce qui fut appelé une
« pactomanie », de tout un réseau de traités
comprenant près de cinquante nations chargées de fournir les
troupes de combat dont l'emploi s'avérait nécessaire.
C. Riposte graduée
Kennedy, constatant que les USA ne sont pas hors de
portée des fusées soviétiques, renonce à prendre le
risque d'un engagement nucléaire automatique au profit des alliés
européens et adopte avec la « riposte flexible » une
stratégie d'intervention éventuelle, conventionnelle (d'où
le refus de la France d'y souscrire). Le Secrétaire à la
défense, Mc. Namara, était chargé de la mettre en oeuvre.
Cette nouvelle politique impose la recherche de la supériorité
à tous les niveaux, la multiplication des procédures de
sauvegarde pour éviter toute méprise, des forces conventionnelles
(l'OTAN doit disposer de 30 divisions) et nucléaires (tactiques et
stratégiques), l'arrêt de la prolifération. Ainsi
s'instaure l'équilibre de la prudence. Les USA et l'ex- URSS,
possédant des engins intercontinentaux capables d'atteindre la force de
frappe adverse sans certitude toutefois de la détruire à 100%.
Notons que, toujours dans cette période, un accord fut
signé à Genève, plaçant un télex
crypté spécial dit « téléphone
rouge » assurant une communication permanente entre russes et
américains afin d'éviter le déclenchement d'une guerre
nucléaire par accident, il permet de régler plusieurs alertes
dues à des défaillances de radar ou d'ordinateur.
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