§3. L'OTAN
Alliance militaire défensive chargée lors de
guerre froide de dissuader l'URSS et de stopper une éventuelle offensive
de l'Est. Elle a assuré pendant après d'un demi siècle la
paix en Europe.
Notons que l'alliance comprend deux structures : la
structure civile et celle militaire.
La structure civile comprend le conseil de l'Atlantique lequel
est composé parfois des représentants permanents des Etats
membres, avec eux, il assure le bon fonctionnement de l'organisation,
assisté par de nombreux comités (comité scientifique,
économique, de l'infrastructure...) et par le secrétaire
général, désigné par consensus par le conseil,
responsable devant lui et qui la préside depuis 1957.
A cette structure civile s'ajoutent les organes militaires
intégrés avec, à leur tête, le comité
militaire crée en octobre 1949 et placé sous l'autorité
politique du conseil. Composé des chefs d'état-major ou de leurs
représentants, il constitue l'interface entre le pouvoir politique et un
groupe stratégique permanent (Standing group), organe exécutif
établi à Washington et composé des représentants
américains, britanniques et français, en charge de planifier la
stratégie de l'alliance.
Sur le terrain, en dehors d'un groupe stratégique
régional Canada - Etats-Unis et du commandement suprême
allié de la Manche, dissout en 1994, l'OTAN s'organise autour de deux
commandements suprêmes, l'un, uniquement naval pour l'Atlantique,
installé à Norfolk en Virginie avec à sa tête un
amiral, commandant suprême allié de l'Atlantique (le SACLANT) et
l'autre, le commandement suprême allié en Europe (le SACEUR), en
fait le plus important. Le SACEUR (Supreme Allied Commander in Europe), un
général nommé par le Président américain
sans concertation avec les alliés, également commandant des
forces américaines en Europe, est l'autre figure de l'OTAN avec le
secrétaire général. Depuis le SHAPE
transféré à MONS en Belgique en 1966, il doit assurer en
cas d'attaque soviétique la défense du continent divisé en
quatre commandements régionaux (Nord-Ouest, Centre, Sud et
Méditerranée).
· Les objectifs de l'OTAN
Depuis 1967, l'OTAN appliquait la doctrine stratégique
de la « riposte graduée » conçue pour
dissuader tout agresseur de l'alliance, et la défendre avec
succès en cas d'échec de la dissuasion. Aussi l'OTAN
entretenait-elle une combinaison de forces conventionnelles et de forces
nucléaires de théâtre qui, ajoutées aux forces
nucléaires stratégiques américaines, permettraient de
riposter de façon appropriée à une agression du Pacte de
Varsovie quelle que soit la forme du conflit. L'alliance avait besoin de
puissantes capacités militaires pour être sûre de pouvoir
résister à une intimidation politique et militaire venant de
l'union soviétique en période de montée de tensions. Si la
guerre est déclenchée, l'OTAN prévoit de riposter
directement à une agression militaire en défendant le territoire
de l'alliance aussi loin que possible sur l'avant, et si nécessaire, en
procédant à une escalade délibérée jusqu'au
niveau considéré comme approprié pour rétablir le
statu quo ante ou pour assurer la défense de l'alliance.
Aussi, en tant qu'alliance défensive, l'OTAN n'a jamais
recherché une capacité qui lui permette de mener une courte
guerre d'agression contre le Pacte de Varsovie. La structure, les effectifs et
la logistique des forces de l'OTAN la rendent incapable de lancer des
opérations offensives de grande envergure. Ils sont plutôt
conçus pour défendre la zone de l'avant, améliorer leurs
capacités pour attaquer les renforts du pacte avant leur arrivée
sur la ligne de front (principalement au moyen d'attaques aériennes
d'interdiction contre les forces de deuxième échelon) et garder
la possibilité de passer, si nécessaire, à l'escalade
nucléaire. Traditionnellement, l'OTAN a toujours compté sur la
qualité de ses forces conventionnelles pour composer la
supériorité quantitative du Pacte de Varsovie. Toutefois, si
l'Alliance conserve encore un avantage qualitatif significatif en aviation
tactique et dans certains domaines de l'électronique défensive,
les soviétiques ont sérieusement entamé la large
supériorité qualitative dont elle bénéficiait
naguère.
D'une manière générale, la
sécurité des USA pendant la guerre froide dépendait non
seulement de leur stratégie et programmes stratégiques,
nucléaires et spatiaux, mais aussi de l'OTAN, car sa
sécurité dépendait aussi de celle de ses alliés.
|