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Constance et évolution du système americain de défense au regard des mutations du systeme international( Télécharger le fichier original )par Roland Kayembe mungedi Université de Kinshasa - Licence 2005 |
§3. Au niveau de la méthodologie et moyens d'interventionA ce niveau, il convient de signaler que la stratégie américaine de défense durant la période de la guerre froide procédait tout d'abord à équiper leurs alliés en leur fournissant aussi de l'aide dans le domaine militaire. Ensuite, l'installation des coins jugés stratégiques, toujours dans le souci de stopper les avancées communistes. Raison pour laquelle on a parlé de la guerre par procuration, c'est-à-dire que les alliés ou les Etats satellitaires des USA étaient obligés d'être à la position défensive en cas d'attaque soviétique. Par ailleurs avec la stratégie de l'après guerre froide, il s'agit de la révision des alliances. Les attentats de septembre 2001 ont servi de révélateurs sur une question essentielle : qui sont les vrais alliés de l'Amérique ? L'Europe a montré qu'elle prenait immédiatement sa part du deuil américain et qu'elle manifestait sa solidarité de multiples façons. Ces attentats ont permis aussi à Washington d'engager des alliances tactiques indispensables : Pakistan en est le meilleur exemple. Concernant les moyens d'intervention, ils se fondent sur le principe selon lequel « c'est la mission qui détermine la coalition, et non l'inverse ». Ce principe conduit en général à considérer les alliés moins comme des partenaires durables que des atouts ponctuels ; il conduit aussi évidemment à dévaluer l'OTAN et à la transformer en simple « réservoir » de ressources. L'unité de l'Europe devient, dans cet esprit, plus un obstacle qu'un atout, et certains partisans de l'administration comme Gérard Baker, appellent désormais à oeuvrer à sa désagrégation74(*). En outre, poursuit l'auteur, les alliés dans cette nouvelle stratégie, doivent faire maintes concessions pour permettre à l'Amérique d'accomplir la mission dont ils l'ont chargée : ils doivent comprendre que l'Amérique est obligée d'agir de manière préemptive pour venir à bout de la « trônée », et ce, le plus souvent unilatéralement ; que non seulement le gouvernement américain « est la plus grande force agissant pour le bien dans le monde, mais que l'armée américaine est l'instrument principal de ce bien ». Pour lui permettre d'agir à sa guise, ils doivent mettre à sa disposition leurs ressources et cesser de vouloir lui imposer des normes comme celles de la cour pénale internationale. Et s'ils n'acceptent pas tout cela ? Eh bien (allusion très claire aux opposants européens à la guerre contre l'Irak, ils démontreraient qu'ils sont en réalité de « petits esprits égoïste préférant des échecs américains à l'expansion globale du noyau dont ils font partie ». * 74 Salamé, G., op.cit, p.2110 |
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