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Analyse Critique de la Modélisation en Audit

( Télécharger le fichier original )
par Mme FENDRI-KHARRAT
ISCAE - Tunis - DEA - Comptabilité 2001
  

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Exemple pratique :

Si on veut examiner la notion de « grandeur » d'une personne (au sens d'hauteur), notre univers de discours S serait l'ensemble des gens. Définissons un sous-ensemble flou appelé « grand » qui puisse répondre à la question : « à quel degré une personne est grande ? ». L'apport de Zadeh L. décrit « grand » en tant qu'une variable linguistique, qui représente une « catégorie cognitive » de grandeur : à chaque personne de cet univers de discours, un degré d'appartenance, au sous-ensemble flou « grand », doit être affecté, de telle manière qu'on puisse définir, à titre d'exemple, une fonction d'appartenance « grand (x) » telle que :

Grand : S ---> [0,1]

x ---> 0 : si hauteur (x) < 160 cm,

1 : si hauteur (x) > 180 cm,

[hauteur (x) -- 160 ]/20 : si 160 < hauteur (x) < 180. Figure 20

0,5

0

1

LE NOMBRE FLOU "GRAND"

160 170 180

Grand

Un graphe de ce genre pourrait représenter alors cette fonction. Il faut, cependant, bien noter que ces mesures dépendent d'une appréciation personnelle propre à l'individu questionné.

Cette forme est une forme parmi d'autres de « nombre flou»,elleest en plus la plus simple. Il existe d'autres nombres flous de forme triangulaire ou trapézoïdale... aussi, on utilise des fonctions d'appartenance comme si elles ne peuvent être basées que sur un unique critère, alors que, par exemple, pour apprécier la « grandeur » d'une personne, certains considèrent que « grandeur » dépend de la hauteur et aussi de l'âge de l'individu, en disant « il est grand pour son âge »... ce qui peut établir une relation floue entre deux fonctions d'appartenance« âge » et « grandeur »...

COMMENT CES DEGRÉS D'APPARTENANCE SONT--ILS DÉTERMINÉS ? :

Il existe des méthodes de détermination des degrés d'appartenance : parmi elles, on peut citer :

- « l'évaluation et élimination subjectives » : étant donné que les sous-ensembles flous sont habituellement utilisés pour modéliser les « états cognitifs » des gens, ils peuvent alors être déterminés grâce à des procédures simples ou sophistiquées d'élimination, à la limite, les sujets peuvent tracer ou spécifier différentes courbes d'appartenances de façon la plus adéquate au problème étudié. Ces sujets sont habituellement des experts typiques dans le domaine étudié. Ils sont les plus aptes à choisir et délimiter les formes possibles de ces courbes. Lorsque la recherche est sophistiquée, ces sujets et les utilisateurs du modèle, peuvent être testés par des méthodes psychologiques. Cette première méthode est aussi appelée « méthode des experts », et elle est la plus utilisée en modélisation du jugement d'audit, ou en construction de systèmes-experts d'audit,

- la « forme ad-hoc » : Au cas où l'étendue du choix des courbes d'appartenance s'avère énorme, la plupart des opérations de contrôle floues sont établies à partir des plus simples formes de courbes d'appartenance (ex : triangulaire), ce qui simplifie le modèle du contrôle pour ne choisir que la valeur centrale et ses deux pentes...,

- les « fréquences converties » : Quelques fois, on utilise la distribution des fréquences, ou des probabilités, pour construire une fonction d'appartenance, bien que les deux concepts sont complètement différents du point de vue épistémologique. Il y a une variété de méthodes de conversion, chacune à avantages et inconvénients mathématiques et méthodologiques qui lui sont propres...,

- les « mesures physiques » ,

- l' « apprentissage et adaptation », ...etc. ,

OÙ EST--CE QU'ON APPLIQUE LE FLOU ? :

Cette nouvelle mathématique s'applique aisément aux domaines de la reconnaissance d'image et de caractères, de la prise de décision, et aux systèmes-experts. Alors que pour le domaine industriel, il s'agit plutôt de contrôle par le flou (fuzzy state machine (FSM)...).

En ce qui concerne l'audit, l'application du flou se fait au niveau des systèmes-experts d'audit, c'est à dire des logiciels d'audit. Un système-expert flou est définit par Mizumoto [1989] :

«A fuzzy expert system is an expert system that uses a collection of fuzzy membership functions and rules, instead of Boolean logic, to reason about data. The rules in a fuzzy expert system are usually of a form similar to the following :

if x is low and y is high then z is medium

where x and y are input variables (names for known data values), z is an output variable (a name for data value to be computed), low is a membership function (fuzzy subset) defined on x, high is a membership function defined on y and medium is a membership function defined on z.

The antecedent (the rule premise) describes to what degree the rule applies, while the conclusion (the rule's consequent) assigns a membership function to each of one or more output variables. »

Dans un système-expert conventionnel (ou crisp), l'ensemble de ces règles constitue la « base de règles », l'ensemble des données de problèmes à résoudre constitue la « base de faits », ces deux bases (de règle et de faits) forment ce qu'on appelle la «base de connaissances ». Le choix dynamique des règles à appliquer par rapport à des faits précis constitue le moteur d'inférence, dont le rôle est de générer des conclusions. Pour la plupart des systèmes-experts flous, la genèse de ces conclusions se fait à plus d'une conclusion par règle, ce qui est beaucoup plus adéquat au domaine de l'audit Q125 que ne l'est un système-expert crisp.

FLOU & PROBABILITÉ, QUELLE RELATION ? :

Enfin, pour clôturer ce bref exposé des mathématiques floues, il faudrait approfondir la différence entre probabilité et valeurs floues de vérité : Les sous-ensembles et la logique flous devraient être considérés en tant qu'une théorie mathématique formelle pour la représentation de l'incertitude. L'incertitude est cruciale dans la gestion de systèmes réels, mais elle est en même temps le prix à payer pour pouvoir prendre en charge la complexité due à la réalité de tels systèmes.

Généralement, les nombres flous sont souvent confondus à des probabilités, alors qu'ils diffèrent mathématiquement parlant et aussi dans leur interprétation et application :

- Sémantiquement, la probabilité s'intéresse à l'occurrence (ou vraisemblance) d'un fait; qu'un fait se réalise ou pas, on peut parier sur. Mais en logique floue, on ne peut pas sans aucun équivoque dire que le fait s'est réalisé ou pas ; les chercheurs en flou, essayent plutôt de modéliser l'étendue à laquelle l'événement ou le fait pourrait se réaliser.

125 Nous avons trouvé beaucoup de difficultés pour connaître, ou au moins apprécier, lesquels des logiciels d'audit utilisés par les plus grands cabinets d'expertise comptable tunisiens, qui soient des systèmes-experts flous ou qui appliquent le modèle de risque d'audit fusifié. Ces difficultés résultent d'une ignorance complète de la part des chefs de ces cabinets et même de leurs ingénieurs informaticiens. Ce qui est normal pour des structures professionnelles qui ne font qu'utiliser ces technologies de l'information et ne peuvent ni participer à la création ni à l'amélioration de ces systèmes-experts. Pour les petits ou moyens cabinets professionnels comptables, ils sont encore au niveau d'une « technologie » manuelle d'audit. Quelques très rares efforts d'informatisation de l'activité d'audit existent mais restent aussi utilisateurs de technologie.

- Mathématiquement parlant, les probabilités ont au moins une caractéristique fondamentale qui les diffère des valeurs ou mesures floues : elles sont additives, leur somme doit être 1, ou bien l'intégrale de leur densité doit être égale à 1. Ce qui diffère pour les degrés d'appartenance ; il est vrai que certaines méthodes de détermination de ces degrés d'appartenance résultent des distributions de probabilités (ex : méthode des fréquences converties), mais il y a beaucoup d'autres méthodes de détermination de degrés d'appartenance qui ne le sont pas. Aussi, il ne faut pas oublier que les probabilités sont des sous-ensembles flous, puisque comme la logique floue généralise celle booléenne, elle généralise aussi les probabilités.

En fait, en partant d'une perspective mathématique, la logique floue ainsi que les probabilités peuvent être considérées comme faisant partie, tous deux, d'une plus grande théorie appelée DThéorie généralisée de l'information qui comprend plusieurs autres formalismes dont le but est de représenter l'incertitude. Cette théorie englobe, en fait sept types d'incertitude représentés par sept mesures différentes :

Mesures de
dissonance

Entropie
de Shanon

Ambiguité Imprécision

Mesures de
confusion

Mesure
de Hartely

Incertitude-U Mesures Floues

Incertitude

Mesures de
non-spécificité

Ensembles
Flous / Théorie
de la Possibilité

Théorie de la
Probabilité

Ensembles
Vulgaires

Théorie de
l'évidence

L'intérêt de ce graphique est de visualiser le fait que l'incertitude mesurée par la probabilité n'est pas la même que celle mesurée par la fonction de croyance, ni par celle de la logique floue...

Figure 21

Dans les sections suivantes, cette configuration de mesures d'incertitude nous aidera à différencier entre une subjectivisation possibiliste des croyances et une subjectivisation par la fonction de croyance.

Ainsi finit ce bref exposé des mathématiques floues, qui est accompagné de certaines remarques se rapportant au domaine de l'audit, mais qu'en est-il de la modélisation d'audit ? La logique floue a-t-elle abordé ce propos ?

Depuis le début de ce travail, nous avons bien distingué entre deux domaines dans la modélisation d'audit : à savoir, la modélisation de l'interaction stratégique en audit, c'est à dire les modèles de jeux en audit et la modélisation du risque d'audit, c'est à dire les modèles de la construction de l'opinion de l'auditeur (appelé aussi modélisation du jugement d'audit). Par conséquent, la question posée concerne maintenant deux sujets : est-ce que la logique floue a été intégrée ou pas à la modélisation des jeux d'audit, et est-ce qu'elle a été intégrée aux modèles de l'opinion d'audit ? :

LOGIQUE FLOUE ET MODÈLES DE JEUX D'AUDIT :

Pour répondre à la première des deux questions, il ne s'agit plus d'examiner si les jeux d'audit ont été fusifiés ou pas, car ces modèles ne sont que des répliques de modèles de jeux plus généraux, donc la question se transforme pour examiner si les modèles de jeux non-coopératifs ont été fusifiés ou pas.

Pour les modèles de jeux coopératifs, les essais de fusification commencent à devenir nombreux M126. Par contre, à notre connaissance, aucun modèle de jeu non-coopératif n'a jusqu'à ce jour été complètement fusifié : complètement, parce qu'il existe bien des travaux assez nombreux et à complexité variée, qui essayent de fusifier des composantes de modèles de jeux non-coopératifs. Mais ces essais n'ont pas encore aboutit à rendre opérationnels des modèles entièrement fusifiés : il y a eu des essais de fusification des utilités des joueurs Q127, des essais de fusification des actions des joueurs (fuzzy actions), de fusification même des états de la nature (fuzzy events), mais des essais de fusification de stratégies de joueurs, ou de modèles d'équilibre de jeux, n'ont pas encore vu le jour.

LOGIQUE FLOUE ET MODÈLE DE JUGEMENT D'AUDIT :

Le papier de Cédric Lesage [1997] fusifie, et à juste titre, le modèle d'appréciation du risque d'audit de l'AICPA : Le risque d'audit (RA) est composé, selon les SAS n° 39 et 47 de l'AICPA, de trois éléments, à savoir : risque inhérent (RI), risque de contrôle (RC) et risque de détection

Q126 Voir, par exemple, Lebret Arnaud 120001 pour une fusification de la coopération , ou certains développements dans le domaine de la théorie des choix sociaux...

Q127 Dubois Didier et Prade Henri sont les auteurs-chercheurs les plus féconds dans ce domaine (d'utilités fusifiées). Ils ont commencé par la fusification d'utilité de forme VNM, la plus simple, en l'intégrant au domaine de la théorie des possibilités... D'autres chercheurs ont utilisé l'intégrale de Choquet (ou capacité de Choquet), ou celle de Sugeno, pour construire d'autres modèles d'utilités (utilités qualitatives), qui sont plus sophistiquées que l'utilité espérée et qui se basent sur une conception étendue de la rationalité...

(RD). Shafer Glenn R. a, depuis le début des années 80, appliqué sa théorie de l'évidence à ce modèle de risque, en arguant que les mesures probabilistiques de l'incertitude ne correspondaient pas aux mesures d'incertitude inhérentes à ce modèle. De telle façon que, l'égalité [RA=RI+RC+RD] Q128 devienne un vecteur de masses d'évidences :

RI RC RD RA

m3

m3

m3

m3

m 1

m2

m 1

O m2

m 1

O+ m2

0,95

m2

Ce qui traduit un premier niveau de fusification du risque d'audit, si l'on considère que la théorie de l'évidence fait partie des classes de mesures floues, comme indiqué par la figure 18 page 92.

Le « second niveau » de fusification est apporté par Lesage C. [1997] : il a remarqué que, quelque soit le modèle formel adopté (probabiliste ou d'évidence),« 1

« plupart des cabinets d'audit recourent à des évaluations linguistiques de certains risques » puisque toute évaluation numérique présuppose la précision. Lesage C. suggère donc d'adopter la forme trapézoïdale de nombres flous pour traduire ces évaluations linguistiques du risque d'audit M129. Il constate alors que son modèle « reposant sur une évaluation linguistique et une agrégation non déterministe pouvait atteindre un niveau prédictif largement supérieur aux modèles numériques existants, sauf qu'il n'a expérimenté sa recherche que sur un seul cabinet professionnel...

Ainsi, la logique floue commence, sereinement, à s'introduire dans les recherches relatives à l'audit. Qu'en est-il, alors, de notre modèle DA [1999], pourrait-il être fusifié ?

M128 - RA est le risque final qu'une erreur significative demeure dans les comptes publiés,

- RI est le risque relatif à l'environnement de la firme auditée, l'induisant à transcrire comptablement une information erronée,

- RC est le risque que le système de contrôle interne ne puisse pas détecter et corriger une erreur introduite dans les comptes,

- RD est le risque inhérent à l'auditeur, s'il s'avère incapable de détecter et corriger des erreurs introduites... incapacité inhérente au savoir-faire de l'auditeur ou à une nature complexe de l'erreur...

La traduction probabiliste de l'égalité devient : p(RA) = p(RI) x p(RC) x p(RD). Plusieurs chercheurs ont alors fortement critiqué ce formalisme par :

- l'indépendance stricte des faits engendrant ces risques (non vérifiée en réalité selon certains auteurs, aussi bien pour le RI, que le RC...),

- la difficulté d'évaluer une probabilité conditionnelle (l'exhaustivité des sous événements n'est jamais garantie, leur indépendance aussi),

- la prise en compte de données qualitatives (le RI est essentiellement constitué de facteurs qualitatifs, c'est une piste riche de recherche)... L'application de la théorie de l'évidence à ce modèle de risque, implique que ces composantes deviennent défalquées sur des masses d'évidence et sommées par la règle de Dempster-Shafer (symbole ).

M129 Les paramètres de ces nombres sont déterminés par la méthode des experts, citée à la page 111 du présent travail.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera