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L'instance équité et réconciliation et la problématique des droits de l'Homme au Maroc

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par Mohamed ASWAB
Hassan II Faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Casablanca - Licence en droit public 2006
  

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chapitre II: les contextes politiques interne et international de la création de l'IER :

l'IER a été créée dans un contexte politique nouveau caractérisé par un ensemble de transformations et des réformes touchant plusieurs institutions de l'Etat, depuis 1990 et ce sont en fait ces réformes qui ont préparé le terrain au travail de l'IER ( section 1), ensuite c'est un contexte caractérisé par une régression de l'usage de la violence ( section 2), enfin c'est un contexte caractérisé par un engagement du Maroc sur le plan international à la consécration des droits de l'Homme (section 3) .

Section I : La transition démocratique :

L'IER a été créée dans une phase très importante de l'histoire du Maroc contemporain, une phase caractérisée par plusieurs transformations et plusieurs réformes touchant tous les domaines.

En fait le Maroc s'est engagé dans la voie de la consécration de l'Etat de droit depuis 1990, avec les réformes introduites à l'époque par feu Hassan II.

Dans cette perspective le Maroc a vu naître depuis 1990 de nouvelles institutions consacrées aux droits de l'Homme, pour consolider les structures judiciaires et administratives déjà existantes.

Il s'agit du conseil consultatif des droits de l'Homme et du ministère chargé des droits de l'Homme.

Le CCDH a été crée par le dahir n 1-90-12. Du 20 avril 1990 ; à cette nouvelle institution a été confié le soin d'aider sa majesté le roi dans toutes les questions relatives à la défense, la protection et la promotion des droits de l'Homme, le respect et la garantie de leur plein exercice.

Alors que le ministère chargé des droits de l'Homme a été créé le 11 novembre 1993 et le décret n 2-94-33 du 24 mai 1994 a fixé son organisation et ses attributions.

La création de ce ministère, après l'installation du CCDH a constitué un facteur important de l'ouverture politique par feu sa majesté Hassan II au moment où les ministères similaires se comptaient sur les doigts.

En dehors de ces institutions et en raison du rôle particulier que joue la justice administrative dans la préservation des droits et libertés, feu sa majesté Hassan II a procédé à l'instauration des tribunaux administratifs par les dispositions de la loi n 41- 90 promulguée par le dahir n 1- 91-255 du 10 septembre 1993. Cette création a constitué un saut qualitatif important dans le domaine du contrôle des décisions administratives par la justice, et par conséquent, dans la préservation des droits des citoyens contre tout abus ou excès de pouvoir.

L'ensemble de ces réformes ont constitué les prémisses d'un processus de réconciliation nationale, ce processus a été couronné par le vote positif par l'opposition de la révision constitutionnelle de 1996, la formation du gouvernement d'alternance et l'adoption d'un certain nombre de lois ayant trait aux droits de l'Homme et à l'Etat de droit.

Avec l'intronisation de sa majesté Mohamed VI le pays s'est engagé dans la voie de l'édification d'un Etat démocratique respectueux des droits de l'Homme.

C'est ainsi que sa majesté a procédé à la réorganisation du Conseil Consultatif des droits de l'Homme pour l'harmonisation de ses statuts avec les principes de Paris, la création de l'Instance indépendante d'arbitrage chargée de dédommager les victimes de la disparition forcée et de la détention arbitraire. Ainsi que la création de Diwan al Madhalim par le dahir n 1-101-298 du 9 décembre 2001, ayant pour objectifs la consolidation des acquis réalisés pour le triomphe des droits, l'élimination des injustices et le parachèvement des missions assumées par l'appareil judiciaire et le conseil consultatif des droits de l'homme, chacun dans leurs domaines de compétence.

Cette dynamique s'est traduite par des réformes législatives importantes, à commencer par les dispositions organisant les libertés publiques, les élections, d'autres abrogeant des textes datant du protectorat et enfin, le compromis historique entre les différents acteurs politiques à l'occasion de la réforme du code de statut personnel.

Ces mutations et réformes ont contribué à une large prise de conscience quant à l'importance de la participation des citoyens dans la gestion des affaires publiques, le renforcement des libertés d'expression d'association et de réunion.

Grâce à ces évolutions politiques et institutionnelles également, le débat national sur les droits de l'Homme a connu un progrès remarquable au niveau intellectuel, ce qui a amené le mouvement marocain des droits de l'Homme a s'ouvrir davantage sur les doctrines des nouvelles écoles en matière de droit international et les expériences de justice transitionnelle.

Section II : le dépassement de la violence :

Comme nous l'avons signalé au cours de la section précédente le progrès du Maroc en matière des droits humains a commencé dès les dernières années de règne de Hassan II, ce dernier a procédé A la fin des années 80, à la libération de la plupart des prisonniers politiques dont les présumés responsables du coup d'Etat de 1972 détenus depuis des années et bien après avoir accompli leurs peines de prison dans la célèbre bagne secret de Tazmamart. Ainsi, en 1991, le roi libère 270 personnes que les services secrets avaient fait disparaître. En 1994, il amnistie plus de 400 prisonniers politiques. De nombreuses personnalités de l'opposition rentrent au Maroc après plusieurs années d'exil, l'un d'entre eux, Abderahmane youssfi est nommé premier ministre par le roi Hassan II et accomplit, de 1998 à 2002. En 2000, le roi Mohamed VI libère le leader du mouvement islamiste non reconnu Justice et bienfaisance, assigné à résidence depuis plus de dix ans.

En 1993, le Maroc ratifie la convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Après son accès au trône, sa majesté le roi Mohamed VI a insisté sur une redéfinition du concept d'autorité.

En fait l'autorité a pendant longtemps été associée aux abus et à la violence ce qui a abouti à un sentiment général de méfiance, voire de rejet de tout ce qui incarne l'autorité.

Le mauvais usage de l'autorité a constitué un danger pour la démocratie, dans un pays qui se réclame de l'Etat de droit et du respect des libertés.

Le nouveau concept de l'autorité annoncé par sa majesté le roi Mohammed VI lors du discours prononcé à Casablanca le 12 octobre 1999, et réitéré dans le discours du trône du 30 juillet 2000, exprime la perception royal que devront désormais assumer les autorités publiques aux différents échelons de la responsabilité tant national que territorial.

Cette perception critique de ce qui a fort longtemps sous-tendu l'action publique dans ses différentes expressions, part d'une analyse globale ayant débouché sur un diagnostic pertinent des véritables maux dont souffrent la mise en oeuvre de l'autorité publique.

La nécessité de respecter l'autorité eu égard aux données actuelles s'inscrit dans le cadre d'un processus stratégiques évolutif, dont les préalables constitués par les mises en place du Conseil consultatif des droits de l'Homme et la création des tribunaux administratifs pour réactiver le principe de légalité conçu comme une limite- garantie.

De ce fait, l'IER en tant que philosophie et en tant que création s'inscrit dans ce processus de redéfinition du rôle de l'autorité publique et du dépassement de la violence.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984