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Analyse des déterminants d'une gestion participative et durable des ressources forestières du Parc National Kaboré Tambi par les villages riverains (Burkina Faso)

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par Marcel YANOGO
Université Polytechnique de Bobo Dioulasso - Ingénieur du développement rural; option sociologie et économie rurales 2006
  

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1.2. Sources juridiques de l'implication des populations dans la gestion des forêts.

Les premières activités de gestion participative des forêts au Burkina ont commencé à partir de 1986 avec le projet « Aménagement et exploitation des forêts naturelles pour le ravitaillement de la ville de Ouagadougou en bois de feu » (Projet PNUD/FAO/BKF/85/011).

La participation des populations à l'aménagement et à la gestion des ressources forestières est garantie par plusieurs textes juridiques au Burkina Faso. Selon l'article 29 de la constitution Burkinabè, tout Burkinabè a l'obligation de participer à la protection, à la défense et à la promotion de l'environnement dans le cadre de la mise en oeuvre du droit à un environnement sain. Le code forestier admet le principe de participation et de responsabilisation effective de la population dans la conception, l'exécution, le suivi et l'évaluation des activités forestières, fauniques et halieutiques (article 7, alinéa 4). L'article 9 de la loi d'orientation n°034/2002/AN du 14 Novembre 2002 relative au pastoralisme au Burkina Faso pose le principe de participation en invitant les organisations de pasteurs à participer, en concertation avec l'Etat et les collectivités locales à la gestion durable des ressources pastorales et à la sauvegarde de l'environnement. La Politique forestière nationale (PFN) et les Textes d'orientation de la décentralisation (TOD) font des populations riveraines, les acteurs directs de l'aménagement forestier en partenariat avec les propriétaires légaux des forêts publiques que sont l'Etat et les collectivités territoriales décentralisées.

1.3. Revue de la littérature

Les premières recherches scientifiques dans les forêts naturelles ont commencé en 1963 avec la création du Centre technique forestier tropical (CTFT). Dès lors, des inventaires forestiers vont se faire à travers le monde. La FAO et l'UICN publient tous les deux ans des inventaires sur la situation des forêts dans le monde. Selon les récentes estimations de la FAO (FAO, 2001 ; FAO, 2003), le taux de déforestation dans le monde continue d'augmenter à un rythme élevé, en particulier dans les zones tropicales. Pendant les années 1990, on enregistrait chaque année 0,38% de forêts mondiales reconverties à d'autres utilisations.

La contribution du secteur forestier à l'économie mondiale et nationale a attiré l'attention de nombreux chercheurs. Très peu d'études ont concerné la gestion communautaire des forêts qui est une approche relativement nouvelle. Cette approche a fait son apparition dès les années 80 suite aux faibles résultats obtenus avec les modèles de gestion centralistes. Avec le modèle centraliste, c'est l'Etat qui est le propriétaire et le garant de la conservation des forêts à travers les démembrements de l'administration centrale. L'inefficacité de cette approche de gestion des forêts a conduit au changement d'approche qui conduit à l'approche impliquant davantage les populations rurales dans la gestion des ressources forestières locales. Plusieurs études ont été menées sur la participation des populations rurales à l'aménagement des forêts classées.

Selon Briel et al. (1994), l'une des caractéristiques socio-économiques des Pays en voie de développement (PVD) est la pauvreté qui peut être considérée comme cause et conséquence de la dégradation de l'environnement. Il est difficile de faire participer tous les utilisateurs du terroir dès le début d'un programme de conservation de l'environnement. Deux types d'actions sont à distinguer : les actions à rentabilité différée et les actions à rentabilité à long terme. Les actions à rentabilité différée sont les pépinières privées, les plantations forestières privées, l'agroforesterie fruitière. Les actions à rentabilité à long terme sont les cordons pierreux, les reboisements collectifs, les mises en défens des forêts et la production de matières organiques (fosse fumière, compostage). Cependant, le choix des techniques à appliquer dans chaque terroir dépend non seulement des exigences physiques du terroir mais aussi des moyens disponibles et mis à la disposition des paysans.

Selon Compaoré (1997), la gestion des forêts par l'Etat s'est avérée inefficace. L'implication des riverains serait une alternative à une gestion durable des forêts classées. L'âge du chef de ménage et la distance qui sépare sa concession à la forêt ne sont pas des variables pertinentes pour expliquer les fondements de la dégradation de la forêt classée de Ziga au Burkina Faso. Cela est probablement dû, comme lui-même l'a souligné, à la non répartition de ces facteurs en différentes classes pour mieux appréhender leurs effets.

John et al. (1999) se proposent dans leur étude de contribuer à une meilleure compréhension par les populations, des questions complexes de nature sociale, économique et environnementale que soulève la déforestation. Pour eux, les facteurs de la déforestation sont entre autre la pauvreté, l'appât du gain, la recherche du pouvoir, la croissance démographique et l'analphabétisme. Les causes indirectes de déforestation sont les politiques publiques inadéquates, le désir de s'approprier des terres, les forces du marché à l'échelle nationale et mondiale, la sous évaluation des forêts mondiales, les institutions gouvernementales faibles et les facteurs sociaux. Les causes directes sont les activités économiques incompatibles avec l'existence des forêts (agriculture et élevage extensif).

Selon Nguinguiri (1999), le recours au modèle participatif n'a été envisagé que tout récemment dans un contexte politique et institutionnel dominé par la démocratie, la décentralisation, le développement durable et la remise en cause des modèles centralistes.

Le modèle participatif s'inscrit dans la recherche d'une solution au problème posé par l'insécurité des droits fonciers forestiers.

Selon la FAO (2000), les populations locales sont motivées par l'idée d'avoir un accès relativement libre à la forêt et ses avantages. L'absence de sécurité foncière dans le domaine des forêts et des autres ressources naturelles décourage la communauté à participer à leur gestion.

Pour Adesina et al.(2000), les hommes ont tendance à adopter les nouvelles technologies de production que les femmes. Les variables revenu agricole, niveau d'éducation et l'appartenance à une association de producteurs influencent positivement la probabilité d'adoption des nouvelles technologies. Des résultats similaires ont été trouvés en Côte d'Ivoire (Adesina, 1996) et au Burkina Faso (Malton, 1994).

Owubah et al. (2001), ont utilisé un logit simple pour prédire la volonté des ménages à s'engager dans un programme d'aménagement durable des forêts au Ghana. Trois critères d'évaluation étaient retenus à savoir la conservation des forêts naturelles, les plantations forestières et la préservation des plantes indigènes à usages multiples. Leurs résultats montrent que l'engagement des populations est globalement faible. La compensation économique, les droits d'usages et la sécurité foncière, la possibilité de transfert de forêt privée, l'éducation et le nombre de champs par agriculteur sont les variables explicatives de l'engagement des populations.

Selon Samboré (2001), il est possible d'impliquer les populations riveraines à la gestion de la forêt classée de Tissée (Burkina Faso). Il faudrait cependant sensibiliser les populations locales sur la gestion décentralisée des ressources naturelles. Les responsables des groupements de gestion forestière doivent être alphabétisés car la conception des méthodes locales de gestion repose sur eux.

La JGRC (2001), soutient que le succès de l'application du zaï au Burkina Faso (Yatenga) et au Niger réside dans l'amélioration d'une technique locale existante. Pour la Société japonaise des ressources vertes (JGRC), les savoirs locaux sont à prendre en compte dans les programmes de conservation de l'environnement. Les cordons pierreux ont aussi donné des résultats encourageants au Niger.

Selon le PAGEN (2004), les contraintes rencontrées dans la gestion du PNKT sont nombreuses. Elles sont essentiellement liées aux pressions anthropiques, au contexte du milieu naturel, aux aspects sociologiques, politiques et économiques et à la stratégie de mise en oeuvre.

Selon l'UICN (2004), les actions ponctuelles initiées par des personnes extérieures de la localité telles que mettre en défens, créer des brises vents, élever des haies vives, fabriquer des foyers améliorés ne sont pas des actions suffisantes pour lutter contre la déforestation. Il faut une implication des différents acteurs dans la gestion durable des forêts.

Selon Yelkouni (2004), l'état de dégradation des forêts est largement amplifié par l'extension des activités agricoles et pastorales. Dans ses travaux, il démontre que plus on vieillit, moins on s'investit dans les travaux communautaires. Ce point de vue est aussi partagé par FAO (2003). Pour Yelkouni, la principale raison de la participation des ménages à l'entretien des forêts est l'existence des lieux sacrés dans la forêt.

Saint-Arnaud et al. (2005), ont défini avec les populations locales de Kitcisakik (Québec, Canada) des critères et des indicateurs locaux pour l'évaluation et l'amélioration de scénarios d'aménagement forestier. Les Anicipapek (habitants de Kitcikik) ont choisi de s'engager dans un projet de recherche collaboratrice en partenariat avec une équipe de recherche interuniversitaire et un regroupement de huit compagnies forestières. Les indicateurs locaux trouvés sont le maintien de la composition forestière naturelle, la protection des forêts matures, le contrôle de l'accès au territoire, la protection des habitats fauniques et le maintien de la diversité arborescente naturelle après coupe.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo