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Identité culturelle dans "Bleu Blanc Vert" de maissa bey

( Télécharger le fichier original )
par Souad et Amine Khaldoun
Centre Universitaire Moulay Tahar - Saida - Licence en langue française 2007
  

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Ali est accusé de ne pas aller à la mosquée ; avocat, il plaide en français ce qui est interprété comme une trahison. Lilas doit contredire l'enseignement que reçoit sa fille. Mais ils ne cèdent pas. Maissa Bey procède à une description par touches de cette situation socio-politique. Elle semble préférer l'anecdote symptomatique (les femmes de l'immeuble qui remettent le voile, l'arrêt des travaux à l'heure de la prière, les regards accusateurs sur les bouteilles de bière, les graffitis qui appellent à la guerre sainte) à la description d'événements datés, qui entrent filtrés dans le texte par des mots menaçants :

« Les émeutes qui secouent le pays»7(*), « les parades militaires »8(*), ' « état de siège »9(*).

Dans le premier chapitre intitulé « étude titrologique », nous analyserons la symbolique du titre « Bleu Blanc vert ». Nous tacherons de mettre en relation ces trois couleurs avec l'histoire et en même temps nous traiterons le rapprochement des deux cultures. Enfin, nous aborderons le style de l'écriture de Maissa Bey.

 

I-Etude titrologique :

I.1-La symbolique de « Bleu Blanc Vert » :

Le titre est une introduction très abrégée, un énoncé qui sert à désigner d'une façon plus ou moins claire le contenu d'une oeuvre. Il est considéré comme un aiment qui doit être à la fois stimulation et le début de l'assouvissement de la curiosité du lecteur.

« Un message publicitaire qui doit remplir trois fonctions élémentaires :

La fonction référentielle : Il doit informer le lecteur

La fonction conative : Il doit impliquer le lecteur

La fonction poétique : Il doit susciter l'attrait et l'admiration du lecteur »10(*)

En outre, le titre et le roman se complètent, l'un annonce et l'autre explique, il développe cet énoncé jusqu'à le reproduire en conclusion (le titre), celui-ci mis en première page, fait parade de son existence unique, son ipséité, c'est-à-dire qu'il est lui-même et non un autre, il s'élève au rang de micro texte autosuffisant. Il engendre et produit son propre symbole permettant de représenter une information quelconque. Nous déduisons à partir de cela que le titre à la fois, annonce et dissimule l'esprit du roman11(*).

« Bleu Blanc Vert » est un titre thématique, qui nous renvoie à une indication sur de l'oeuvre et nous y oriente. En revanche nous restons perplexes sur le choix de la narratrice dans l'emploi des trois couleurs « Bleu Blanc Vert », elle voulait éviter la composition de la couleur « rouge » avec le « Bleu » et le « Blanc » qui symbolise le drapeau colonial « Bleu Blanc Rouge ».

La narratrice assisterait, dans son jeune âge, à la guerre, au traumatisme de l'enfance et à la mort de son père dont l'image reflète un détour de la réalité.

L'écrivaine emprunt ce détour pour éviter ses barrières en remplaçant la couleur « Rouge » par le « Vert »t. Pour le « Rouge » est universellement considéré comme le symbole fondamental de la vie, avec sa force et sa puissance. Il est aussi la couleur du feu et du sang. Cette couleur serait également l'image des femmes qui ne s'expriment pas librement, toute leur vie, elles étaient frustrées. Cette partie est noire orageuse, tension au sein du couple. Ils ont une fille Alya, une enfant unique désorientée par le monde qui l'entoure : l'école, l'intégrisme. Heureusement qu'elle est choyée par ses grand-mères. L'envie de construire une maison, de se construire une vie nouvelle, mais des difficultés l'empêche de réaliser ce projet.

« [...] Bleu Blanc Rouge. Les couleurs de la France. Celles du drapeau français. Il a dit qu'on était libre maintenant. Libre depuis quatre mois »12(*)

« Jours de soleil, jours où plus rien ne pèse, jours de bonheur tranquille. Un bonheur si proche qu'on en perçoit les frémissements, là, sur la surface scintillante de l'eau, et puis encore, dans la caresse de la brise qui fait naître des frissons sur ma peau gorgée de soleil »13(*)

On trouve un refoulement qui est un gilet de sauvetage servant à rejeter ses sentiments dans la poubelle, c'est pour cette cause, que la narratrice a préféré le « Vert ». Ce choix de couleur reflète l'espoir de quitter la ville, de repartir dans la vie. C'est ainsi que les personnages Lilas et Ali s'offrent un séjour en France, à Paris. Le film de Jean Luc Godard « À bout de souffle », n'est pas un hasard, car ce séjour à Paris symbolise un renouveau, un second souffle dans leur la vie.

« Premier contact avec la France. Paris. Nous avons l'adresse d'un hôtel près du boulevard Montparnasse rue Campagne-Première. »14(*)

L'écrivaine a évoqué le « Blanc » de l'Algérie, qui est un long hommage aux amis et aux intellectuels morts en Algérie, puisqu' ils portaient le «Kalam»15(*) à la main.

En effet, cette couleur symbolise le silence et la parole, le non-dit et le dit, l'espace blanc entre les signes, ou encore, l'effacement de la lettre et, aussi, la feuille vierge et la feuille écrite.

« Notre immeuble est peint en blanc mais le dessous des balcons est bleu. Bleu plus foncé que le ciel. C'est très beau. Très propre à Alger, il y a beaucoup de très grands bâtiments tout blancs »16(*).

« [...] Si on écrivait avec un stylo bleu sur la feuille blanche [...] »17(*).

Ainsi, la couleur « Bleu » est utilisée par l'écrivaine pour symboliser la connaissance, l' intelligence, la loyauté et la sincérité qui se trouvent au sein du couple. Cette couleur multiple et inspire le calme intérieur et le détachement mais elle favorise l'imagination. Ainsi, le « Bleu » y prend le plus souvent dans le roman une signification négative : « la peur».

« Ma mère ne se met pas au balcon. Elle ne va pas chez les voisines. Sauf quand quelqu'un meurt. Mon père ne veut pas qu'elle « fréquente ». Il répète toujours qu'il a peur des mauvaises fréquentations. Pour nous aussi. Il dit que c'est dangereux pour l'équilibre de la famille. »18(*)

« [...] Mais ce n'est pas ma faute. C'est la croissance. J'ai perdu mon enfance. Il y a plein de choses qui changent quand on perd son enfance. C'est comme les serpents quand ils changent de peau. Ils laissent quelque chose derrière eux qui ne leur sert plus à rien. »19(*).

« [...] Elle m'a dit que je ne devais pas en parler devant eux. C'est des choses qui ne regardent que les femmes »20(*).

« Je me demande pourquoi on fait une fête pour les garçons, et rien pour les filles le jour où elles deviennent une femme »21(*) .

* 7 Maissa Bey, « Bleu Blanc Vert », p208.

* 8 Ibid, p271.

* 9 Ibid, p276.

* 10 Christiane Achour, Amine Bekkat «  clefs pour la lecture des récits ». Edition du Tell, Alger2002, p146

* 11 Christiane Achour, Simon Rezzoug, Introduction à la lecture du littéraire .Convergences Critiques, Edition du Telle, Alger, Office des Publications universitaires 1995, pp.29-30.

* 12 Maissa Bey, « Bleu Blanc Vert », p 13.

* 13 Ibid, p137.

* 14 Ibid, p263.

* 15 Terme, dans la langue arabe, signifiant «la plume».

* 16 Maissa Bey, « Bleu Blanc Vert », p 20.

* 17 Ibid, p13.

* 18 Ibid, p 42.

* 19 Maissa Bey, « Bleu Blanc Vert », p44.

* 20 Ibid, p56

* 21 Ibid, p120.

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