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De nos références communes à nos différences culturelles

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par Emmanuelle DECREAU
IUT B de Tourcoing (Lille 3) - DUT Carrières Sociales option Animation Sociale et Socio-Culturelle 2008
  

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III LA SIGNIFICATION ÉMOTIONNELLE AU GROUPE D'APPARTENANCE :
les jugements de valeurs que l'être humain porte sur les groupes culturels dépendent de son expérience.

La critique de la différence résiderait en une dimension émotionnelle. Cette dimension a été mesurée par divers chercheurs en psychologie en termes de sentiments de bien-être ou même de fierté par rapport au groupe d'appartenance.

Lorsque l'enfant appartient à un groupe de statut élevé dans la société, alors il a une bonne estime de soi.

Parallèlement, l'homme se construit un avis critique en fonction des expériences personnelles qu'il fait, des valeurs qui lui sont transmises dans la vie quotidienne, des pressions de son environnement socioculturel.

Cette construction se simplifie dans le temps et peut conduire à la naissance de préjugés. Un préjugé se forme toujours sur un stéréotype. Le stéréotype est une image figée, de l'ordre des croyances et des simplifications de la réalité. Le préjugé est un jugement, il correspond à la formulation orale du stéréotype. Par exemple : « les arabes sont fainéants ! »

« L'exposition aux stéréotypes (raciaux) commence très tôt et persiste au long du cycle de la vie dans tous les domaines de la société. La culture transmet les stéréotypes raciaux aux individus par plusieurs véhicules tels les livres d'histoire, la présentation des exo groupes par les médias, les réseaux familiaux, les organisations communautaires et autres interactions quotidiennes » (Opérario et Fiske27(*))

IV UNE CONSTRUCTION D'IDENTITÉ CONFLICTUELLE :
l'immigré doit intégrer28(*) la culture du pays d'accueil (alors qu'il possède déjà sa propre culture).

Pour l'immigré, intégrer une culture fait l'objet de conflits cognitifs. D'un côté, l'immigré ressent comme utile ou nécessaire à son intégration de se soumettre aux traits culturels de la société d'accueil ; d'un autre coté, il considère comme important, voire vital, de faire en sorte de ne pas perdre sa culture d'origine. Se construire une identité devient donc sujet à de nombreuses souffrances.

Pour Jean-Pierre POURTOIS, Benoit DEMONTY et Delphine JOURET29(*), ces souffrances résultent de trois concepts : la désaffiliation, l'indisponibilité cognitive et la disqualification sociale.

· La désaffiliation : le migrant se détache de son groupe culturel.

Elle touche d'abord la sphère familiale : l'attachement parents-enfants est mis en péril par la migration. Les parents dont les enfants sont nés dans le pays d'accueil ou y sont arrivés très jeunes, peuvent éprouver des difficultés à reconnaitre leurs enfants, à se reconnaitre dans ceux-ci. Le sentiment de différence, de non identification peut avoir d'importantes répercussions. Cacou30(*) (citée par Ezembé31(*), 1996) a en effet démontré qu'il pouvait être source de violences sur les enfants.

La violence est communément reconnue comme l'un des mécanismes de défense des immigrés vis-à-vis d'une société qu'ils jugent hostile. Les « révoltes dans les banlieues » en sont un autre exemple.

La désaffiliation affecte également la « communauté ». Les immigrés qui choisissent de  revendiquer leur culture d'origine se heurtent à ceux qui assimilent la culture d'accueil.

· L'indisponibilité cognitive : l'épuisement moral du migrant entraine son épuisement intellectuel, il ne sait pas comment agir face à des situations du quotidien.

Dans la relation parents-enfants, on remarquera que les parents expriment un profond sentiment d'impuissance face aux comportements négatifs de leurs enfants. Ainsi, pour des raisons économiques, sociales ou culturelles, ils ne parviennent pas à stimuler le développement des compétences de leurs enfants. Certains craignent d'aborder des sujets « tabous » (les relations sexuelles, les drogues...) de peur de précipiter l'enfant vers le passage à l'acte.

· La disqualification sociale : le migrant perd son statut.

Ce sont le manque de communication et de considération qui conduisent à la disqualification sociale.

Les acteurs sociaux ne suffisent pas toujours ou connaissent trop peu les problématiques des migrants pour répondre à leurs attentes. Par ailleurs, les migrants ne sont pas toujours à même de comprendre les acteurs sociaux prêts à les aider.

Dans le pays d'accueil, les enfants possèdent généralement des compétences linguistiques supérieures à celles de leurs parents. Ils deviennent les interprètes familiaux et ont donc accès, parfois très jeunes, à des préoccupations d'adultes. L'image idéalisée du parent -en particulier du père- s'effondre. Au contraire, le statut de l'enfant s'élève mais crée chez lui une angoisse. L'enfant est conduit à prendre des décisions, il en profite parfois : il teste, provoque, attend une sanction de ses parents qui n'en donnent pas.

* 27 Opérario et Fiske sont chercheurs en psychologie sociale.

* 28 Ici, il faut bien faire une différence entre « intégrer » et « assimiler ». En sociologie, selon Parson, l'intégration constitue une des fonctions du système social, assurant la coordination des diverses fractions de celui-ci, pour assurer le bon fonctionnement de l'ensemble. L'assimilation est le processus par lequel un ensemble d'individus se fond dans un nouveau cadre social plus large. Le meilleur indice d'assimilation est la disparition totale des spécificités des assimilés, ce qui implique leur renonciation à leur culture d'origine, la mise au pas de leur personnalité et leur atomisation au sein de la société qui les absorbe.

* 29 POURTOIS Jean-Pierre, DEMONTY Benoit et JOURET Delphine, « Souffrances affectives, cognitives et sociales des parents en exil », éditions De Boeck Université, 2004, page 51 à 60. [en ligne]. Disponible sur : www.cairn.info/resumze_p.php?ID_ARTICLE=PP_008_0051

* 30 Marie-Chantale Cacou a écrit L'entretien clinique dans la consultation de l'enfant en côte d'ivoire dans la Revue psycho-pathologique africaine, année 95/96.

* 31 Ferdinand Ezembé est docteur en psychologie, directeur d'Afrique Conseil.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote