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science humaine science exacte les normes de la pensée sociale

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par Robert Michit
laboratoire européen de la décision Grenoble - Doctorat en psychologie sociale 1995
  

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Les humains sont prévisibles de par les lois qui les structurent.

Pour trouver la cause des phénomènes résiduels présents dans la multitude des expériences ou études à propos des phénomènes étudiés par les méthodes statistiques, nous avons formulé l'hypothèse suivante :

Les actes humains sont prévisibles non du fait de leurs déterminations culturelles et de leurs environnements mais à cause des lois les structurant.

. Les expériences réalisées pour l'éprouver ont révélé la présence de lois universelles gouvernant ces phénomènes.

Résolution de problème et lois de communication

Le premier ensemble d'expériences consiste, chez des individus réunis dans un groupe, à activer leur système de traitement rationnel pour comprendre une situation afin d'apporter des modifications susceptibles d'en réduire les dysfonctionnements.

Les expériences se sont déroulées aussi bien dans le cadre de formations continues que dans l'aide immédiate à la résolution de problèmes en entreprise

Quels que soit les sujets de l'expérience et les lieux, la consigne invite à résoudre des problèmes réels.

Les résultats de cette première partie de l'expériences, stimulant le traitement rationnel créatif (brainstorming par exemple) devaient manifester, selon toute probabilité, une activité d'innovation. En fait dans toutes les situations de problèmes impliquant des relations entre acteurs, les sujets ne mettent jamais en oeuvre de façon spontanée les fonctions cognitives qui leur permettraient d'être créateurs imprévisibles : ils pensent et agissent selon les lois de la communication spontanée. Ils s'approprient, en fonction de leur expérience, les éléments de la situation étudiée, ils les interprètent en se positionnant en centre de vérité.

La poursuite de l'expérience, consiste à dégager les sujets de l'emprise des lois de la communication spontanée par l'activation des lois de la communication productive. Pour atteindre cet objectif le premier temps consiste à mettre en évidence les lois qui les ont dirigé dans les interrelations communicationnelles. Puis, il s'agit de doter les sujets des méthodes (l'explicitation des processus décisionnels) respectant les lois de la construction d'un message et de son décodage par l'émetteur. Enfin, il s'agit de les doter des techniques d'analyse de situations et de décryptage des lois d'une situation en caractérisant les relations entre les éléments simples déterminés par les statuts de chaque élément simple au regard des autres. (Michit, 2001).

Les résultats montrent que si le groupe utilise les lois de la communication spontanée, pour résoudre des problèmes où des acteurs sont en cause alors, il produit toujours de la soumission à un compromis par les phénomènes de polarisation. Ces phénomènes ne se produisent pas dans le cas de résolution de problèmes déterminés uniquement par des lois de la nature (création d'un objet ou découverte d'un système de régulation ou d'une loi de la nature).

Si le groupe utilise les lois de la communication productive, alors il se trouve nécessairement en situation de collaboration et trouve une solution innovante sans soumission à un compromis polarisé et porté par une partie du groupe.

Seul Quatre objectifs régissent les univers de relations

La seconde expérience consiste -en situation de formation comme en situation de gestion de conflits -de prévoir toutes les actions-réactions que les individus peuvent activer. Les résultats (relatifs à 100 situations observées) mettent en évidence que seules quatre réactions sont possibles: la mise en situation de production, la recherche du maximum d'intérêt (en particulier les manifestations de défense d'identité), la recherche d'échange d'être et la protection des autres.

De cet observation, il est possible d'identifier la loi des univers de relation de la façon suivante : seuls quatre objectifs de relation peuvent être choisis par les personnes humaines quels que soient leur culture et leur statut.

L'analyse des caractéristiques des conditions pour respecter chacun de ces objectifs (règles de communication et prise en compte de l'autre) conduit à tirer une autre loi corollaire : il est impossible qu'un humain puisse être à la fois dans deux univers différents. Il peut cependant passer de l'un à l'autre rapidement.

Si on prend en compte que le partenaire d'une relation ne révèle pas nécessairement avec précision son objectif de relation, alors on est conduit à établir le principe d'incertitude des relations humaines. Ce principe stipule qu'il est impossible de connaître avec certitude et l'objectif de relation et la stabilité de la dynamique du système des quatre objectifs présents en chaque individu.

Ce principe réduit l'incertitude des actions humaines à quatre réactions. De ce fait, la gestion des relations des relations à quatre types de stratégies correspondantes au respect des règles propres à chaque univers définis par les objectifs de relation.

Caractériser un principe d'incertitude propre aux actions humaines est capital car cela permet de construire les sciences humaines comme les sciences de la nature lorsqu'elles rendent compte et maîtrisent les phénomènes de l'infiniment petit déterminés par l'incertitude énoncée par Heisenberg.

La loi d'action

La troisième expérience met en évidence que quelle que soit l'action qu'un individu active au près d'un autre partenaire en relation à un même objet alors obligatoirement il en active dans le même temps cinq autres au minimum. Soit deux professionnels dont le but est de réaliser un produit, lorsque le premier interpelle le deuxième. Ce faisant, il utilise un moyen (interpeller est un choix de moyen) et l'interpelle dans un but particulier (la décision de but est multiple). S'il l'interpelle c'est à propos d'un objet et dans le but de mieux le réaliser ou d'établir une relation la mieux appropriée (décision de perfection). Le moyen de cette réussite passe par une évaluation de l'état d'avancée de l'objet (il réalise une évaluation/observation). En réalisant tout cela, dans le même temps, il poursuit un objectif pour lui-même et pour atteindre cet objectif le concernant, il met en oeuvre un moyen (ce but et ce moyen sont spécifique à l'acteur).

Afin d'éprouver la loi d'actions, il a été conduit des entretiens d'explicitation des actions de professionnels en situation de collaboration auprès de collaborateurs en situation de parité et auprès de professionnels en position hiérarchique différente (manager/collaborateur/équipe). Aucune situation analysée ne présente un écart avec cette loi d'actions. On constate que la condition « 6 actions concomitantes » est rare. On observe généralement aux moins huit actions concomitantes. En effet, les situations professionnelles présentent généralement des actions vis à vis de l'équipe de travail et des actions relatives à l'outil de travail en plus.

Ces trois expériences montrent que le sujet humain n'est pas imprévisible. Il est soumis à des lois universelles qui permettent de prévoir ses réactions. La nature de l'objet d'étude (l'homme créatif, désirant, passionné et intelligent) ne constitue donc pas une spécificité suffisante pour établir une différence de nature entre les sciences de la nature et les sciences humaines. Il nous faut interroger les méthodes d'investigations pour découvrir o se loge la différence s'il en existe.

Les méthodes d'investigation et les modèles théoriques ne sont pas adaptés à l'objet d'étude

Au regard de l'histoire des sciences, nous formulons l'hypothèse que « l'imprévisibilité des actions humaines » relève d'une carence des méthodes d'analyse aussi bien des techniques d'intervention sur l'objet à connaître que des modèles théoriques spécifiques aux sciences de l'homme et des organisations.

L'histoire des sciences de la nature montre que les avancées scientifiques se réalisent par des changements tant au niveau des méthodes d'observation qu'au niveau des modèles de représentation.

Les ruptures opérées par Kepler, Copernic, Galilée, Newton, Einstein, Heisenberg, Planck pour n'en citer que quelques unes s'appuient sur ces deux modes de connaissances (le concept et les techniques d'expérimentation). La science accède à une connaissance plus proche du réel par des outils d'observation adaptés à l'objet que le chercheur observe. C'est ainsi que la connaissance parvient à se dégager des apparences et des représentations sociales en place en utilisant des référents théoriques, des modèles de représentations et des outils d'observation adaptés à la structure de l'objet. Les sciences de la nature sont passées d'une soumission au bon vouloir imprédictible de variables cachées (Dieu, Eléménts, Ether...) à une compréhension des lois structurant la matière et la vie. C'est la découverte des lois qui permet les anticipations précises même des phénomènes perçus comme aléatoires (interférence lumineuses, dynamique des fluides et des gaz, électromagnétique et réaction nucléaire).

Ce parcours de la connaissance en science de la matière nous conduit à poser l'hypothèse selon laquelle les conjectures d'imprévisibilité en sciences humaines relèvent du même mouvement. Autrement dit, si les maîtres des sciences humaines trouvent que leurs productions sont assujetties à leur subjectivité (Weber) ou à la subjectivité de l'objet d'étude ( Morin et la théorie de la complexité), alors leurs théories et leurs outils d'observation sont inappropriés.

Pour éprouver cette hypothèse et démontrer que les conclusions de ces maîtres -stipulant que la connaissance des phénomènes humains ne peut être que singulière et que des lois générales en ce domaine ne peuvent être qu'abstraites-sont exactes uniquement dans un environnement cognitif particulier, nous a conduit à construire une méthodologie d'analyse et une modélisation.12

Procédure expérimentale

Afin de valider ce corpus méthodologique et théorique, nous avons conduit des expériences dans lesquelles les comportements humains en situation d'activités sociales en milieu naturel (relations interindividuelles ou intergroupes) étaient anticipés, décrits avec précision et consignés par écrit.

Sujets et composition des groupes

Ces expériences mettaient en jeu deux groupes de sujets : des animateurs de réunion auxquels on donnait les éléments théoriques et méthodologiques permettant d'analyser les conditions initiales d'une situation donnée et dont ils devaient prédire les événements qui

Développer un corpus de connaissances qui rendait caduque les fondements théoriques et les méthodes d'analyse classiques en sciences humaines est une tentative qui a déjà été jugée de scientiste par certains mais sans qu'en soit apportée une réfutation rationnelle détachée de l'a priori fondateur. L'argumentation identique à toute argumentation idéologique est la suivante : comme l'humain est libre et sujet de désirs imprévisibles, il est donc imprévisible. C'est la remise en cause la plus radicale de ce qui est une fonction première de l'homo sapiens (celle de connaître) comme de celle de l'homo habilis (celle d'être capable de construit des outils au service de sa connaissance ou de ses besoins). Ici le besoin serait de connaître les comportements futurs d'un individu ou d'un groupe. On voit par l'interdit de cette connaissance, un interdit antique concernant l'interdit de dominer son prochain. Mais il ne faudrait pas confondre l'aspect éthique de la connaissance acquise avec la capacité à connaître. Ce n'est pas parce qu'une connaissance est dangereuse et inductrice de manipulations moralement dommageables que sa possibilité n'existe pas.

allaient se produire et conduire les événements en fonction de leur prédiction. Ces sujets recevaient ces éléments au cours d'une formation de 36h.

L'autre groupe de sujets agissait dans des situations similaires sans avoir reçu les apports théoriques et méthodologiques.

.Dans chacun des groupes étudiés la composition des participants était la suivante :

Un animateur formé versus un animateur non formé

Des participants en accord avec l'objectif de production.

Des participants en maximum d'intérêt remettant en cause soit l'objectif de la réunion, soit l'intégrité des intentions de l'animateur.

Types de situation

Deux ensembles de phénomènes ont fait l'objet d'observations : d'une part les situations de groupes de résolution de problèmes dans le monde professionnels, d'autre part les situations d'enseignant face à une classe difficile : soit en tout 230 situations

Résultats

Les résultats de ces expériences montrent que les sujets formés ont anticipé l'atteinte de leur objectif à 98% avec l'identification des stratégies à mettre en oeuvre pour arriver à leur fin. Les écarts avec les prévisions des sujets (4,35% = 5 situations sur les 115) sont survenus lorsque les sujets avaient omis de suivre la procédure d'anticipation avec rigueur.

Les sujets ne possédant pas ces apports théorique et méthodologique ont anticipé les événements pouvant survenir à 74,78% (86 situations sur les 115). A la différence des premiers, sur ces prédictions justes, 50% se déroulaient avec la certitude que les acteurs n'atteindraient pas les objectifs fixés par la situation de travail. Autrement dit dans 43 situations les acteurs n'étaient pas les animateurs de leur réunion, ils étaient submergé par les éléments parasites. 50% des prévisions étaient exprimées avec une espérance forte d'atteindre leur objectif mais sans savoir avec certitude sur la manière dont le travail de groupe allait se dérouler. Ces acteurs se trouvaient dans une situation d'incertitude face aux événements à venir, déterminés à leurs yeux par des événements extérieurs imprévisibles et donc pour eux non maîtrisable. Si on ajoute les 29 erreurs de prévisions aux 43 incertitudes on se retrouve avec 72 situations sans anticipation sûre soit 62,6% d'incertitude.

Exemples de situation expérimentale

Exemple 1.

Un chef de service rassemble ses 7 chefs d'équipe concernant la réorganisation du service pour une opération de maintenance impliquant une totale disponibilité des employés avec une impossibilité de réalisé des remplacements générant des heures supplémentaires impliquant un coût très élevé pour l'entreprise. Donc cet interdit de remplacement pour la période induit une perte pour les salariés.

Dans le groupe, le Chef de service est formé, un participant est en rejet de la proposition et accuse d'intention cachée et malveillante l'animateur, un est en situation de protection du chef, cinq sont en production. Résultat l'ensemble du groupe bascule en production et trouve une solution efficace.

Exemple 2

Une équipe de cadre de direction veut faire travailler leurs chefs d'équipe au sujet de la question de l'évaluation de leur compétence. Une réunion est organisée.

L'animateur de réunion ne maîtrise pas les éléments théorique et méthodologique.

Les présents à la réunion : 7 chefs d'équipe dont deux sont en rejet de la proposition et cinq sans avis. Le groupe se retrouver à rejeter en bloc la proposition.

Eléments théoriques proposés

Chaque acteur est organisé dans son identité psychosociale selon quatre dimensions définissant sa compétence d'interaction (les facteurs de position sociale, de système de valeurs, de système de connaissance et de Potentiel d'action)

Toutes les interactions sont déterminées par les 4 objectifs de relation possibles : Production, Echange d'identité, Protection,Maximum d'intérêt. Les objectifs de relation structurels sont déterminés par les statuts des personnes. Cependant les acteurs par décision peuvent mettre en oeuvre un autre objectif de relation que celui-ci.

Il existe donc un principe d'incertitude stipulant qu'il est impossible de connaître a priori sans explicitation, l'objectif de relation d'un acteur.

Le modèle de l'identité psychosociale

Position sociale Système de valeurs


· Statut
· Les cinq a priori fondamentaux

Rôle


· Les idéologies


· Groupe d'appartenance


· Les représentations sociales d'objets

Sociaux

Univers de relation

Ressources

Place dans l'espace et le temps

Système de connaissances

Potentiel d'action

Trois espaces de décisions en acte :


· L'identification stable des "objets"

Récupération d'énergie/ production/acceptation


· Puissance d'abstraction de l'altérité

Pour chacun une compétence en fonction de la


· Les logiques de raisonnement

force du processus décisionnel déterminé par 6 maîtrisés et leurs représentations.

Les outils de représentations

facteurs (perception/discernement des importants/hiérarchisation/choix de moyens ajustés/ mise dans le temps/ dépassement des obstacle et capacité d'apprentissage

Eléments méthodologiques proposés.

Première méthode : explicitation des récits et des processus décisionnels

Tout récit énoncé entre des participants à un groupe de travail est à interroger au niveau de sa construction en demandant une explicitation s'appuyant sur un exemple concret, suivi si nécessaire d'une explicitation des actions et décisions mises en oeuvre par la personne dans l'exemple concret qu'elle énonce.

Deuxième méthode : la schématisation en triades

Lors d'une résolution, tout problème sera schématisé par un ensemble de triades composées de trois éléments simples (acteurs, objets, outils). Ces éléments simples sont reliés chacun par deux relations structurelles. Les relations structurelles sont déterminées par le statut de ces éléments simples. Les écarts entre les relations structurelles et les relations réelles (relations mises en oeuvre concrètement dans la situation exposée) constituent les lieux problématiques. La causalité se découvre par l'analyse de l'identité psychosociale des éléments.

Cette première schématisation permet d'identifier l'état initial du système. La vérification des états initiaux des acteurs se vérifie lors des premières itérations communicationnelles.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille