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science humaine science exacte les normes de la pensée sociale

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par Robert Michit
laboratoire européen de la décision Grenoble - Doctorat en psychologie sociale 1995
  

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2. De l'objectivation de l'objet d'étude.

Poser que l'humain dans ses relations avec les autres et son environnement est objectivable et prévisible, rencontre une réaction de rejet. Cependant mettre par exemple un groupe de personnes en situation de résolution de problèmes fait apparaître immanquablement les mêmes phénomènes de communications spontanées sans aucune exception : appropriation par les sujets, interprétations, pré-jugements évaluatifs et conseils de résolution et de bonnes pratiques avant même d'avoir pris connaissance avec précision de la teneur du problème exposé.

A ce titre donc, tout sujet est soumis a minima aux lois de la communication spontanée (Michit, 2001), elles-mêmes régies par la logique naturelle et les phénomènes de la pensée sociale (Moscovici, 1961, Guimelli, 1999). Les connaître permet d'anticiper les comportements des personnes avec certitude, tout en gardant intact la force d'émerveillement du chercheur admirant à chaque fois la régularité d'apparition de ces attitudes. Les expériences de conduite de groupes composés de différents sujets l'attestent.

La différence principale entre les sciences de la nature et les sciences humaines réside donc dans la caractéristique de leur objet l'une s'occuperait d'un objet indépendant de conscience et de décision, alors que la seconde s'intéresse à un objet doté de liberté qui transcenderait toute loi. Supposant que la liberté serait de ce fait imprévisible, il est important d'éprouver cet a priori et de se poser la question : «En quoi la connaissance en sciences humaines serait-elle différente de la connaissance en sciences de la nature?»10 .

Or, comme pour les phénomènes de la lumière (ondulatoire/corpusculaire) -qui ont longtemps mis en échec les théories physiques -on se retrouve en science des hommes et des organisations en présence de deux ensembles de phénomènes difficilement conciliables.

On constate aussi bien des phénomènes dans lesquels les humains sont agis par des conditions externes à leur volonté que des phénomènes dans lesquels la créativité étonne et déjoue les prédictions.

La différence structurelle de ces deux ensembles de phénomènes conduit à concevoir deux objets d'étude dont les caractéristiques sont radicalement contradictoires. Ces deux objets séparent les chercheurs en deux grands courants relatifs à l'étude du sujet humain social.

Les premiers le considèrent comme un sujet social agi par son environnement et son histoire (Marx, Durkheim, Crozier, Bourdieu...),

Les travaux mettant en évidence les déterminants psychosociologiques des comportements humains sont menés du point de vue de la pathologie, de l'apprentissage, de la cognition et de la mémoire, et du point de vue de la dynamique des comportements en société et de la pensée sociale. Cet ensemble de travaux montre que le sujet humain est un sujet agi11 qui se croit acteur et qui s'en persuade comme le montrent notamment les études

10 In «Une théorie scientifique de la culture», Bronislaw MALINOWSKI, 1968, Paris, Maspéro, p.12. La question est d'autant plus légitime que les questions que posent les phénomènes de la physiques des particules divisent la communauté scientifique sur les caractéristiques de l'objet « matière ». 11 La notion d'agi ne renvoie pas à la notion de victime, mais bien à celle d'être dirigé pas des forces ou soumis à des lois incontournables.

sur la norme d'internalité (Beauvois et Joule ? 1981). L'approche Freudienne articule la créativité imprévisible à l'émergence incontrôlable des pulsions ou de l'inconscient qui sont conçues comme des déterminations psychique et/ou sociale.

Cependant, aux courants admettant une détermination s'opposent ceux qui perçoivent dans l'humain un irréductible imprévisible. Ces courants peuvent se rassembler sous les fondements de la théorie la liberté et de l'action (Descartes1637, Ficthe (1798), Rousseau(1762), Blondel (1893), Mendel,(1998) Comme sujet acteur libre, l'humain est imprévisible à cause de la créativité inhérente à son intelligence qui le rend stratège et inventif ou à l'émergence de son désir qui s'explicite dans toutes les formes de l'art.

Pour ces courants, essentiellement philosophique, il est impossible d'anticiper les comportements de l'humain qui viendrait toujours surprendre les compréhensions et les anticipations projetées à l'aide des déterminants individuels et sociaux. Il est à noter qu'aucune expérience systématique n'a été conduite pour démontrer cette caractéristique. La théorie des jeux et ses développements l'admet implicitement.

La défense de cette caractéristique irréductible reste donc basée sur des constations empiriques et sur la nécessité a priori de ne pas réduire les personnes à des objets dans un projet social ou politique.

Toutefois, à considérer les procédures expérimentales ou les études réalisées en sciences de l'homme et des organisations, toutes utilisent les statistiques pour valider leurs résultats. Que nous enseigne cette méthode commune d'analyse des données observées ? En plus de nous assurer que les découvertes des interrelations entre les phénomènes et variables manipulées ne sont que des corrélations, cette méthode élimine l'analyse des phénomènes résiduels. Si ces phénomènes ne sont pas pris en compte sont-ils la conséquence de lois non identifiées ou pas prises en compte par l'expérience ou bien sont-ils l'expression de la liberté irréductible de l'humain. Nous aurions là les bribes de la manifestation de l'irréductible humain sortant du champ de l'observation scientifique.

L'incertitude de l'attribution causale des phénomènes résiduels rend impossible la réduction de la tension entre les deux caractéristiques du sujet humain (déterminé et libre). La théorique de la complexité tente une percée (Morin 1984). Cependant une autre voie semble possible, celle de la découverte de lois structurelles traversant tous les phénomènes de l'humain individuel et social.

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