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Place des collectivités dans la prise en compte de la nuisance sonore d'origine routière

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par Sébastien BRANELLEC
Université de Poitiers - Master aménagement du territoire et developpement économique local 2004
  

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II L'Action publiQUE du traitement du bruit terrestre

La notion de nuisance sonore est une préoccupation publique que le politique et le législateur souhaitent voir de plus en plus intégrée dans leurs actions. Même si nous l'avons vu précédemment l'origine de la source est diverse, la contribution du trafic routier à cet état de fait est d'autant plus significatif qu'il recoupe aussi des notions de compétitivité économique et compétitivité des territoires supports de ces infrastructures. L'action publique trouve ici toute sa valeur tant elle se doit de protéger les individus des effets indésirables de mesures qu'elle peut par ailleurs encourager. Il est intéressant en matières d'infrastructure routière d'explorer les différents niveaux de traitement et les engagements financiers respectifs de chacun des acteurs publics concernés par les traitements sonores.

A Les instances publiques impliquées dans le traitement du bruit routier

Les niveaux d'intervention du traitement sonore des infrastructures routières sont à la fois du domaine micro et macro territorial tant les enjeux en matières de desserte de transport impliquent tous les acteurs de manière directe ou indirecte.

1 L'Europe

Le territoire européen est l'objet, de par sa fonction de circulation des hommes et des marchandises, de flux de transport de plus en plus important traversant son territoire. Certains pays comme la France se retrouvent au carrefour de ces flux internationaux entraînant une surcharge de ses infrastructures routières par un trafic de transit international et par conséquent une émission sonore importante sur certains axes notamment les axes d'intérêt communautaire.

1a Historique des directives pour la prise en compte du bruit

L'Europe en matière d'émission sonore à déjà travaillé par le passé à l'évolution de la réglementation :

-Elle a émis dès 1970 des directives concernant le niveau sonore admissible des dispositifs d'échappement des véhicules à moteur (70/157/CEE),

-En 1977 elle émet la directive 77/311/CEE relative aux niveaux sonores admissibles aux oreilles des conducteurs de tracteurs agricoles et forestiers.

-En 1979 la directive 80/51/CEE réglemente les émissions sonores des aéronefs subsoniques.

-En 1992 la directive 92/61/CEE inscrit la réception des véhicules à moteur à 2 ou 3 roues.

-Enfin en 2000 la directive 2000/14/CEE rapproche les législations nationales des états membres pour les émissions sonores dans l'environnement des matériels destinés à être utilisés à l'extérieur.

L'on voit que la commission européenne a surtout oeuvré sur la source d'émission sonore relative aux moteurs à explosion plutôt que sur le traitement routier de l'émission.

1b Directives en matières d'infrastructure routière

Ce n'est que très récemment que l'Europe en tant qu'institution publique s'est penchée sur la source d'émission sonore qu 'est l'infrastructure elle-même. Même si elle n'a pas compétence en matière d'aménagement du territoire mais plutôt en environnement, dans son livre vert de 1997 sur la politique future contre le bruit, le parlement européen et la commission désignent le bruit dans l'environnement comme l'un des principaux problèmes d'environnement qui se pose en Europe.

La directive 2002/49/CE du 25 juin 2002 vise à agir en ce sens en établissant une approche commune aux états membres afin d 'éviter, prévenir ou réduire en priorité les effets nuisibles, y compris la gêne, de l'exposition au bruit dans l'environnement. Pour cela seront mise en place progressivement :

-La détermination de l'exposition au bruit dans l'environnement grâce à la cartographie du bruit

-Garantir l'information du public en ce qui concerne le bruit dans l'environnement et ses effets

-L'adoption par les états membres de plans d'action fondés sur les résultats de la cartographie du bruit afin de prévenir et de réduire si cela est nécessaire, le bruit dans l'environnement notamment lorsque que ces niveaux peuvent entraîner des effets nuisibles sur la santé.

Cette directive dans son article 3 définit clairement le terme de "bruit dans l'environnement" comme "le son non désiré ou nuisible résultant d'activité humaine, y compris le bruit émis par les moyens de transports, le trafic routier, ferroviaire ou aérien".

Cette directive est la première concernant le bruit émis par les infrastructures terrestres et se limite à un recensement des niveaux de bruit et leur cartographie, elle ne se prononce pas sur les limites des niveaux admissibles. Il est probable que la commission attendra l'état des lieux cartographiés pour se prononcer à ce sujet.

1c Harmonisation des critères de mesure des pays membres

La principale difficulté de l'échelon européen réside dans l'harmonisation des indicateurs de mesure de la gêne acoustique ainsi que des méthodes d'évaluation dans l'environnement. L'autorité européenne définit 3 niveaux de période pendant la journée faisant l'objet d'indicateur sonore : la nuit de 23h00à 7h00 (Lnight), le jour de 7h00 à 19h00 (Lday) et la soirée de 19h00 à 23h00(Levening). Ces trois indicateurs sont associés à un indicateur global, indicateur jour-soir-nuit, (Lden).

La méthodologie d'évaluation est commune au pays membre au sens où chaque pays doivent fournir des relevés pour des points situés à 4 m #177;0.2m de hauteur au-dessus du sol du côté de la façade la plus exposée à la source de bruit. Cette hauteur doit faire l'objet d'une équivalence de calcul ramenée à 4m si la hauteur d'évaluation est différente, mais en aucun cas la hauteur de mesure ne doit être inférieure à 1.50m.

Les valeurs de niveau sonore peuvent être soit mesurées au point d'évaluation soit déterminées par calcul.Les méthodes de calcul pour déterminer les Lden et Lnight sont tirées de la méthode française pour le trafic routier élaborée conjointement par le SETRA-CERTU-LCPC-CSTB et mentionnées dans l'arrêté du 5 mai 1995 relatif au bruit des infrastructures routières.

1d Orientations et obligations futures des états membres

Le cadre de la directive du 25 juin 2002 fixe pour les états membres l'obligation d'information vers la commission des niveaux sonores répertoriés sur leur territoire selon la méthode précédemment citée. Elle oblige les états membres à élaborer des cartes de bruits selon un échelonnage en 2 temps.

Le premier doit intervenir au plus tard pour le 30 juin 2007, date à laquelle les états membres devront avoir élaboré des cartes de bruit pour toutes les agglomérations de plus de 250 000 habitants, pour tous les grands axes routiers dont le trafic dépasse 6 millions de passages de véhicule par an ( de l'ordre de 16500 véhicules/ jour), pour tous les grands axes ferroviaires dont le trafic dépasse 60 000 passages de train par an et enfin pour tous les grands aéroports situés sur leur territoire (ayant plus de 50 000 mouvements par an)

Le deuxième temps doit intervenir au plus tard pour le 30 juin 2012 par l'élaboration de carte de bruit pour toutes les agglomérations, les grands axes routiers et ferroviaires. Pour l'institution européenne la notion d'agglomération recoupe une aire urbaine de 100 000 habitants et qu'en France cela représente 53 Unités urbaines, d'autre part un grand axe routier est caractérisé par 3 millions de passage par an (8200 véhicules / jour) et un grand axe ferroviaire par 30 000 trains par an.

La politique de l'Europe en matière de protection sonore depuis les infrastructures routières prend une importance relativement importante même si l'on constate que son rôle de régulateur en matière d'environnement n'est pas encore bien affirmé puisqu `elle se situe plutôt dans une phase opérationnelle dans ce domaine que l'on pourrait de qualifier d'inventaire. Ce délai d'inventaire laissé à chaque état membre étant relativement long, il est prévu une réactualisation des données fournies tous les 5 ans.

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